Tout le monde, vu la saison, était occupé des
semailles dans ces riches plaines de Souram.
Suivant les terrains, nous vîmes atteler à une
charrue jusqu’à neuf paires de boeufs, l’une devant
l’autre. Un homme assis sur le joug les
chasse en chantant la plus monotone des mélodies
, que ne se modifie qu’en o, o, o, o, ô, mélancoliquement
modulé. C’est aussi le même
chant quand ils battent le blé et qu’ils font passer
par-dessus leurs boeufs attelés à cette planche
armée de pointes de pierres que j’ai décrites
plus haut.
dans le voisinage de Sôuram qu’il faut placer le sanum de
Letieothoë, fondé par Phrjxus, selon Strabon. Ces tumu- *
lus ne seraient-ils point en rapport avec cette tradition ?
CHAINON
DU LIKHI OU SABACHIO.
Rien de plus triste , de plus délabré, de plus
abandonné que la station de poste de Sôuram,
lorsque nous y passâmes la nuit, sans porte ni
fenêtre : mais un ivrogne pour secrétaire de poste
n’est guère l’homme propre à avoir l’oeil sur un
établissement pareil. Nous né pûmes pas même
y trouver un morceau de pain.
La poste aux voitures ne va de Tiflis que
jusqu’à Souram; plus loin vers Àkhaltsikhé et
l’Iméreth, on ne va qu’à cheval et toutes les
stations sont desservies par des postes de Cosaques,
tandis que celles aux voitures sont tenues
par des maîtres de posté et affermées.
Les vers rongent les maisons en bois à Souram
comme à Redoute-Kalë.
Ce n’est pas ici le moment de parler du
Karthli que je parcourus plus tard et sur lequel
je donnerai ultérieurement des. détails. Mon