L’histoire de Vakh tan g commence par donner
une idée des origines de la nation géorgienne,
d’après les anciennes traditions des Arméniens et
des Géorgiens eux-mêmes.
« Selon ces traditions les Arméniens, les Géorgiens
, les habitants de Rani (1''Arrari), de Mo-
vakani (Chaki, Cliirvan et Mougcnï) , de Hérè-
thi ( Cakhetli), les Lesghiens, les Mingréliens et
les Caucasiens descendent tous d’un même père,
qui s’appellait Thargamos.
« Ce Thargamos (1) était un fils de Tarchis, fils
RAvanan, fils de Japhet, fils de iVoe, et c’était
un homme vaillant.
« Après la confusion des langues, dans le temps
que Nébrod était assis sur le trône de Babylone,
et que les hommes se dispersaient de toutes parts,
(1) Vakhtang veut rattacher son histoire aux origines
bibliques. Ainsi fit aussi Moïse de Khorène qui , â la fin
du cinquième siècle, compilant un ancien volume chaldéen
, fit de Zroucin, Didan et Habedosth notre Sem, Chain
et Japhet ; la race de Habedosth, Mérod, Sirath, Thaklath
fut pour lui celle de Japhet, Go mer, Thiras, Thorgomus,
et c’est ainsi qu’il accorda le sacré avec le profane et que
le Haïk du vieux volume chaldéen , fils de Thaklath fut
enté sur Thorgomus, descendant de Japhet. Ge vieux volume
chaldéen avait été traduit en grec par ordre d’Alexan-
d fe , et c’est là que les Arméniens et les Géorgiens ont
puisé leurs origines. Vakhtang n’a fait que copier ici Moïse
de Khorène. Voyez Jean Potocki, Voy. dans les Steps
d’Astrakan, II, p. 260.
on vit aussi Thargamos quitter le pays pour aller
s’établir avec sa famille entre les montagnes de
l’Ararat et du Massissi. Sa lignée était grande et
innombrable, tant il avait de femmes, de fils et
de filles qui avaient à leur tour des enfants et des
petits-enfants. Il vécut ainsi là pendant 600 ans;
mais ses descendants n’ayant déjà plus de place,
furent forcés de se répandre plus loin , dans les
contrées voisines.
« Les frontières de leurs habitations étaient
comme suit : a l’est, ils avaient la mer de Gour-
gan qui s’appelle actuellement la mer de Ghilan
(Mer Caspienne), à l’ouest, la mer de Pont, qui
s appelle aujourd’hui Mer Noire. Au sud, les montagnes
d"'Orethi qui sont dans le pays des Kour-
des, vers.la Midia; au nord, la chaîne du K.av—
hasj qui, chez les Persans, s’appelle Jalbouz.
« Parmi les enfants de Thargamos,. ceux qui se
distinguèrent le plus par leur puissance et leur
valeur, furent : i° Hhaos; 2° Karthlos; 3° Bar-
dos; 4 Movakan; 5° Lekos; 6° Héros ; 70 Kav-
kas et 8° EgrosÇi). »
Hhaos ou Haig fut le plus brave de ces huit
(1) Etienne Orpélian, archevêque de Siounie, qui naquit
vers lan 12.10, appelle, dans son Histoire des Orpé-
hans, ces huit frères, Haig, K'harthlos, Partes, Movgan,
Légan, Héros, Govgas et Ëkres. Voyez Saint-Martin,
Mém. sur l’Armén., I I , p. 5y.