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 7° Piaf au riz avec poulets. 
 8° Rôti d’oies. 
 g*  Enorme saumon rôti. 
 io° Dessert  consistant  en  melons,  arbousses  
 ou pastèques,  concombres crus,  pommes,  pâtisseries. 
 Au commencement du dîner,  on  servit  d’excellent  
 vin  rouge  de  Cakbétbie ;  vers  la  fin,  le  
 champagne  commença à  couler  à  grands  flots;  
 chacun en but  à  sa  soif et plus qu’à  sa  soif;  on  
 en  but  pour  i 5o  francs.  Pour  complément du  
 dîner,  on  servit le  café  comme en Europe. 
 Quelques mots sur l’histoire du Sémo-Karthli  
 ou pachalik  d’Akhaltsikhé. 
 Le  pachalik d’Akhaltsikhé  a  toujours  été réclamé  
 par la  race  géorgienne  ou  Karthli comme  
 faisant partie  de  ses domaines.  La haute  vallée  
 du Kour  et du Poskho  s’appelait  dans l’antiquité  
 le  Karthli  supérieur  (Sémo-Karthli) ;  la  vallée  
 de Bardjom  qui  le  séparait  du  Karthli  moyen  
 (Chida-Karlhli)  où  se  trouvaient  les  résidences  
 des rois de cette race  était la p'orte naturelle qui  
 établissait la communication entre les deux pays.  
 Les Géorgiens  s’attribuent par  conséquent dans  
 leurs  chroniques  la  possession  première  et  la  
 fondation de presque toutes les villes de ces hautes  
 vallées. 
 La preuve la plus  claire de  ce  fait  historique 
 est là :  la race  indigène,  la race autocthone pour  
 ainsi  dire, malgré les milliers d’années,  est  toujours  
 géorgienne. 
 Les Géorgiens  divisaient  le  Karthli  supérieur  
 en  trois  parties,  V Odskhré  qui  comprenait  la  
 vallée du  Poskho,  le Djavakhêthi,  embrassant  
 toutes les hautes vallées du Kour, et duTchorok,  
 et le  Klardjéthi qui  s’étendait depuis  la  vallée  
 de Bardjom au nord du Kour,  renfermant principalement  
 le  groupe des  montagnes de Sakhéri  
 ou  d’Akhaltsikhé  jusqu’à  la mer,  c’est-à-dire le  
 pays  d’Abastouman,  de  Khani,  la  meilleure  
 partie  du  Gouria  montagneux,  jusqu’au  fort  
 actuel  de  St. Nicolas.  C’était  le  pays  intermédiaire  
 entre  la  Colchide  ou  Egrissi  au  nord,  
 l’Odskhré  et  le  Djavakhêthi  au  sud.  Ce  pays  
 était rempli de forteresses et de châteaux forts ;  
 sa position en  a toujours  fait un lieu de refuge et  
 une des contrées les moins connues de la Géorgie. 
 Vers  la  fin  du premier  siècle  de  notre  ère,  
 Èrovant,  roi de  la petite  Arménie,  s’étant  emparé  
 de  la  grande Arménie,  fit  aussi  la  conquête  
 du Sémo-Karthli qu’il ajouta  à  ses  états ;  
 il y colonisa des peuples sauvages dont il peupla  
 entre autres Tzounda.  Les Géorgiens sous lui et  
 sous son successeur firent tous leurs efforts pour  
 rentrer  dans  leurs  droits,  et  n’y  parvinrent  
 qu’après de sanglants  combats.