Le I er novembre 1881
le premier contingent des
troupes nationales entra au
service. Cette armée èst
formée de neuf bataillons de
tirailleurs . en comptant celui
de la garde. Dans l’été de
1883 eut lieu le premier rassemblement
de la réserve, qui
forme trente-deux compagnies
ayant chacune ses bâtiments,
et son lieu fixe de rassemblement.
Plus tard on-a formé
un régiment de dragons.
La répartition des troupes
entre les différentes armés,
qui dépend uniquement de la
décision de l’Empereur et
B a ra q u e de La r é s e r v e à V illm an s tran d .
Grand-Duc, n’est donc pas encore accomplie. L ’etîectil des troupes en temps de paix est-fixé par
une loi qui doit être consentie par la diète. Cet effectif est actuellement de 5,600 hommes. Ghaquë
soldat 1 de la réserve est astreint à un service actif de 90 jours, répartis sur trois étés consécutifs.
Après cinq ans de service dans la réserve, le soldat-citoyen est porté, -jusqu’à quarante ans accomplis,
sur les rôles de la landwehr, qui ne peut être appelée au service actif que pour la défense du pays en
cas d’invasion. On a dit que l’organisation militaire de la Finlande a le caractère d’une milice pourvue
de cadres. La pensée dirigeante a été que l’État doit veiller à ce que tous ceux qui peuvent être appelés
à prendre les armes en cas de guerre aient reçu au moins les éléments d’une instruction militaire. -
En prenant pour point de départ l’effectif de paix de l’armée active, on peut estimer le chiffre de
la réserve à environ 27,000 hommes, dont 3,000 hommes ayant passé par le service actif, les autres par
les rassemblements annuels. La landwehr s’élèverait à 60,000 hommes environ, dont 16,000 ayant servi
dans l’armée active, les autres dans la réserve.
Des. commissaires des guerres et des conseils de révision tiennent registre des contingents et les
appellent au service, sous le contrôle dès conseils de
province présidés par les gouverneurs.
Le gouverneur général commande en chef l’armée
finlandaise; il est assisté d’un état-major, dont le
chef est depuis 1888 le général W. S chauman.
La gestion en détail des affaires militaires appartient
à une direction du commandement, composée
du général-commandant, de son adjoint et de son
état-major. Le poste de commandant est occupé
depuis l’introduction du service obligatoire par le
général baron G. R am sa y (né en 1834).
D’après la loi militaire, il appartient au ministre
de la guerre de l’empire russe, agissant en la même
qualité pour les troupes finlandaises, de traiter et de
rapporter à l’Empereur telles des affaires concernant
l’armée de la Finlande qui ne relèvent pas de la législation ni de l’administration financière. Il a auprès
de lui, pour l’assister en cet office, un officier supérieur finlandais.
Tous les trois ans, les troupes sont rassemblées en un camp de manoeuvres à Villmanstrand. L’Empereur
les y a déjà deux fois passées en revue, et les a honorées de ses éloges.
Le service de santé de l’armée a été organisé - avec le plus grand soin.
Un conseil de guerre supérieur, siégeant à Helsingfors, connaît en deuxième instance des causes
jugées par les conseils de guerre des bataillons.
Le Corps des cadets de Finlande prépare les officiers. L ’école militaire fondée à Haapaniemi (Savo-
laks) en 1780 sur l’initiative de Sprengporten, fut rétablie en 1812 et transférée, en 1819, à Fredrikshamn
sous la dénomination qu’elle a Conservée dès lors. Cette école, destinée à recevoir cent vingt élèves, est
divisée en quatre classes générales- et trois classes spéciales. C’est un internat. Cependant elle admet
comme externes des jeunes gens ayant fait leur temps de service comme volontaires, c’est-à-dire qui ont
usé du droit que leur donnait un degré supérieur d’instruction de s’acquitter de leur service militaire en
servant un an dans l’armée active avant l’âge de 21 ans, renonçant ainsi aux chances du tirage au sort.
Le Corps des cadets jouit d’un renom mérité pour l’instruction qu’on y reçoit, l’esprit de bonne
Camaraderie et la sérieuse discipline qui y régnent. Le baron J. R. Munck (1795— 1865, depuis 1855
vice-chancelier de l’Université) a
mérité comme directeur, par son
caractère chevaleresque, le respect
et l’amour de la jeunesse
confiée à ses Soins. Des professeurs
éminents par l’étendue
de leurs connaissances, ont
maintenu très haut le niveau des
études; citons entre autres E.
B ergenheim, F red rik C ygn aeu s ,
G. J. Mechelin, E. N eo v iu s .
Pendant longtemps un petit
Le Corps des cadets. nombre seulement des officiers
sortis du Corps des cadets purent
trouver place dans les troupes finlandaises. Les
autres servaient en Russie, où ils furent toujours
bien accueillis, et où ils ont en général fait honneur au nom finlandais.
Depuis la réorganisation de l’armée, le Corps des cadets
fournit surtout des officiers aux bataillons finlandais.
La défense de l’empire russe exige la présence en Finlande, en prévision d’une attaque dirigée de
ce côté, de troupes plus nombreuses que le pays n’en peut fournir. Ce nombre est suppléé par des
troupes russes en garnison en Finlande, et placées, selon la loi militaire finlandaise, sous le commandement
du gouverneur général.
LES FINANCES.
La «Commission de l’intérieur et des finances» à la diète de Borgâ s’était livrée à un travail minutieux
pour tirer au clair les dépenses qui allaient incomber au nouvel État de Finlande et les ressources
sur lesquelles on pouvait compter pour couvrir ces dépenses. Ce sont les projets et les calculs du budget
sortis de ce travail qui ont pendant longtemps servi de norme pour le règlement des finances, bien que
les chiffres aient grossi avec le temps. Les lois relatives aux impositions, à la comptabilité et à la perception
des impôts sont restées à peu près telles qu’elles étaient du temps de l’union avec la Suède.