caractériser d’un mot la différence de leur conception en matière d’art. Munsterhjelm est idéaliste, Lindholm,
réaliste. Le premier est plus que tout autre un peintre-poète, qui de son imagination ou de sa mémoire
fait surgir d’un coup de baguette,
et comme en se jouant, ses innombrables
tableaux, la plupart idylliques,
de la nature finlandaise. Dans
les paysages de Lindholm, au contraire,
on troiive, outre la vigueur
virile de l’exécution, un respect
scrupuleux du caractère individuel
des lieux, observé jusque dans les
moindres détails. Munsterhjelm
peint de préférence les paysages
lacustres de l’intérieur et les clairs
de lune, Lindholm aime mieux la
forêt, le bord de la mer et la pleine
lumière du soleil (voir les gravures
hors texte, pp. 20 et 22).
D’autres peintres encore de
cette génération, F redrik A hl-
(né en 1839), peintre de
U n e p a r t i e d e p i q u e t , d ’a p r è s u n t a b le a u de, A . vo n B e c k e r .
sted t figure et de paysage, O s k a r K leineh (né en 1846), peintre de marine, et T ho rsten W ænerb erg (né
en 1846), peintre de paysage et de marine, ont terminé ailleurs (en France et en Hollande) des études
commencées à Dusseldorf.
Aussi serait-il difficile,
malgré le caractère
particulier de la nature
finlandaisè, de trouver un
caractère commun aux
paysages qui représentent
cette nature..
La sculpture de'son
côté n’était pas restée sta-
tionnaire depuis ses débuts,
alors que Sjôstrand
transféra ses pénates dans
le pays de Kaleva. Il y I
eut bientôt deux émules,
W a l t e r R uneberg (né
en 1838) et Johannes
T a kanen (1849— 1885),
l’un, fils du grand poète
de la Finlande, l’autre,
d’un pauvre paysan des
environs de Viborg. Tous
les deux firent leur éducation
artistique à Copenhague et tous les deux se rendirent ensuite à Rome, Runeberg en 1862, Takanen
onze ans plus tard. Rome, en effet, exerçait alors encore sur les sculpteurs du Nord la même