Les reptiles, peu nombreux, ne comptent que trois espèces de serpents, trois de lézards et trois de
batraciens.
Ce pays si riche en eau possède cent dix espèces de poissons, dont soixante-six de mer, trente et
une d’eau douce et treize qui vivent à la fois dans les eaux douces et dans la mer. Les plus connues
et qui sont l’objet de la pêche la plus importante sont le saumon, le sik (lavaret, houting), la perche,
le sandre, le brochet, le corégone blanchâtre, deux variétés de hareng, la lotte, l’ide, la brème, le carassin,
la gremille, l’anguillé et la lamproie de rivière. Seulement dans le cours inférieur du Kemi on prend
annuellement, en moyenne, 57,800 kilos de saumon et 18,580 kilos . de sik, beaucoup plus dans les bonnes
années. La rivière d’Uleâ donne en moyenne 42,211 kilos de saumon; le Kumo, 28,900 kilos de saumon
et 39,700 kilos de sik; le Kymmene, 45,050 kilos de saumon et 39,700 kilos de sik. Les mêmes espèces
se pèchent aussi dans les lacs, mais le poisson des lacs qui a le plus d’importance pour la nourriture
des habitants de l’intérieur, est le corégone
blanchâtre. On en prend annuellement,
dans le lac de Pâijânne, de
115,000 à 140,000 kilos., La pêche du
petit hareng (stroemming), le long des
côtes de la mer, est d’une grande importance
économique; elle monte à dix
millions de kilos par an. On trouve
l’esturgeon dans le Ladoga, mais il est
rare dans- la mer.
La faune finlandaise compte encore
deux cent quatre-vingts espèces de
mollusques et dix mille’ espèces d’insectes.
L ’écrevis'se. est commune et
fait l’objet d’un commerce importànt
jusqu’au 62e degré de latitude; plus
haut, on ne la trouve qu’isolément
dans quelques ‘cours d’eau où elle a été
introduite. L ’apiculture ne se pratique
actuellement que dans un petit nombre
d’endroits dans le sud. Les moustiques
L i è v r e s a i s i p a r un g r a n d - d u c , d’après un tableau de
F. v o n W r igh t .
du nord de la Finlande ét de la Laponie ont une fâcheuse célébrité; ils empoisonnent l’existence pendant
le court été de ces régions. Dans l’intérieur du pays, le grillon est regardé presque comme un animal
domestique. La moule des lacs et des rivières produit des perles.
Tout cela donne l’image d’un pays en lutte constante avec une nature marâtre, souvent meurtri,
jamais vaincu, toujours espérant, toujours vivant, même sous les neiges‘profondes. Rien de la gâîté
insouciante du midi: la joie y est un rayon de soleil fugitif, la richesse y semble un conte de fées, la
parure, des champs y passe avec la rapidité d’un beau rêve.’ Sérieuse et dure, avec un trait de résignation
mélancolique, telle, est la nature finlandaise. Le secret de sa beauté est dans l’alternance constante
de la mort et de la résurrection. La moitié de sa vie est enveloppée.de ténèbres, l’autre, éclatante de
lumière. Le po.ète demande: «Peut-on mourir, pour ce pays?.»- ■— «Oui», répond l’histoire. Et on peut
vivre; poür lui!
Étang sous b o is