ayant des boutiques, un bureau de poste, une pharmacie, des artisans, un corps de pompiers, un marché,
dès écoles, des--salles de lecture, une -bibliothèque populaire. Dans ces villages, la vie domestique est
plus variée. Mais dans les fermes isolées, tout l’intérêt semble se concentrer autour de l’industrie domestique,
qui est un lien, en même temps qu’elle répond à une nécessité. Les produits de la forge et du
moulin que l’on trouve dans toute-'propriété un peu considérable, mais plus encore les produits du travail
des femmes, souffrent de plus en plus d’une concurrence Sans espoir avec la grande industrie. Si
le rouet fait encore entendre son ronflement dans les cabanes, si le métier à tisser y travaille encore,
si l’aiguille à coudre ou à tricoter pourvoit encore.aux besoins de la famille, si on peut encore offrir à
bon marché des étoffes: tissées à la main, on le doit à l’heureuse obstination du peuple à conserver les
vieilles coutumes et aussi aux abondants loisirs que le long hiver fait au paysan finlandais. L ’industrie
domestique est une nécessité vitale pour les peuples du nord. Sans elle, il n’y aurait, pour remplir plus
de la moitié de "la vie du campagnard, que le sommeil et la paresse, avec, leur suite, la misère.
Intérieur d’une maison de paysan dans l ’Ostrobothnie, croquis de E. J à r n e f e l t .
Cette vie domestique du peuple des campagnes est simple et uniforme, mais point du tout morose.
Ce Finnois si laconique au dehors, si renfermé en lui-même, ici, a son foyer, au milieu des siens, s’épanouit,
devient gai, communicatif. Au coin du feu, dans la veillée d’hiver, il oublie sa lutte acharnée pour l'existence,
il donne libre cours à sa pensée, il se laisse aller à son penchant pour la plaisanterie, qu’étouffaient
les lourdes réalités de la vie extérieure. L ’amour de sa femme, le gazouillement de son dernier-né,
les jeux des enfants, lui réchauffent le coeur, font briller• son regard. Il a fermé sa porte sur les ténèbres
du dehors, les vastes Champs de neige, les peines, les labeurs, les soucis du pain quotidien, et il est là,
dans la cabane familière, toute claire, toute chaude. -Comment n’aimerait-il pas son paisible foyér? .
L ’ÉGLISE, L ’ÉCOLE, LA SUPERSTITION.
La foi luthérienne a jeté des racines profondes dans la conscience du peuple finlandais; il la considère
comme son principe vital. Les mouvements schismatiques qui se produisent de temps à autre et
qui trouvent un aliment dans le penchant du peuple pour la méditation, ne tendent pas à ébranler les
fondements de l’Eglise; il ne faut y voir qu’un besoin d’insuffler une nouvelle vie dans des formes en
voie de se figer. Ces réveils religieux se propagent comme un incendie, jettent leurs flammes bien haut,