Quelquefois le passage de l’hiver à l’été et réciproquement se fait avec une rapidité étonnante,
quelquefois par de longues et inconstantes transitions. On croit avoir remarqué que cette période transitoire
et indécise tend à s'allonger. La débâcle est le signal d'une résurrection de vie, telle que les
climats plus méridionaux n’en offrent pas d’exemple. Ce sentiment indescriptible de l’activité vitale qui
■s’éveille est encore augmenté par l’impression d’un jour saris nuit. Sur. la côte sud. seulement, les jours
sont séparés par un court crépuscule.- Pendant trois mois; et plus encore dans .le mord du pays, il n’y
a pius de ténèbres en Finlande. La nuit rayonne, l’éclat de l’horizon au nord rejette lès ombres au midi;
si cette région du ciel est voilée de nuages, tout s'enveloppe d’une lumière sans ombres. Nul pinceau
L e s r a p id e s d ’ Im a t r a , l ’ h i v e r ; d’après un tableau de A . Ga l l e n .
ne saurait rendre F impression d’une nuit pareille, où tous les objets semblent lumineux, où la lumière,
nulle- part concentrée, semble émaner de partout.
A cette lumière constante, la vie: végétative prend une activité étonnante. Tout ce qui vit se hâte
de vivre. Un.seul long jour ininterrompu voit germer la graine, la fleur s’épanouir et le fruit se nouer.
Et quand c.e jour tend à sa fin, quand scintille la première étoile, le fruit, ëst mûr, la mbisson est prête.
La vie a parcouru rapidement son cycle annuel, sa tâche est accomplie, la flétrissure commence. Un
souffle du nord, une nuit de gelée, et le monde des plantes se v.êt,pour les adieux des plus riches 'couleurs.
L’obscurité augmente, les feuilles tombent; seuls les sapins et lès pins restent verts au milieu, de
la décrépitude universelle. Ils dorment aussi, mais, comme des guerriers endurcis, ils. dorment sous
d’après