centimètres seulement. L ’exhaussement diminue vers le sud; à la latitude de Stockholm il est nul, plus
au, sud,-sur les côtes de la Scanie et de la Poméranie, il se produit un abaissement lent. ^
Les conséquences de ce phénomène encore énigmatique sont visibles. La - terre s’élève, la mer
recule, les rivages émergent, la-pente augmente.. Là où autrefois naviguaient des vaisseaux, un bateau
flotte à peine, et les troupeaux paissent où naguère le pêcheur tendait ses filets. Des bas-fonds, des
écueils apparaissent dont aucune carte marine ne faisait mention; les écueils deviennent des îlots, puis des
îles, qui s’agglomèrent et bientôt seront réunies a la terre ferme. Les rivages s’étendent, les ports se comblent
les villes maritimes sont forcées de se déplacer à la poursuite de la mer qui fuit. Chaque génération
voit se former une -nouvelle bande de terre cultivable, et chaque siècle enrichit la Finlande d’une
principauté. ,
L’émersion- transforme la surface du pays L ’eau de la mer qui n’a pu s’écouler; est restée dans
les vallées, formant d<i lacs et des marais. A l'origine, les grands lacs étaient des golfes et leurs débour
s des détroits. Ces détroits sont devenus des rivières dont le courant augmente constamment de
H o g l a n d , d ’ a p r è s u n t a b l e a u d é Th. W æ n er b er g .
rapidité La débâcle et les hautes eaux du printemps, arrachant les, roches du rivage pour les déposer
où l'eau était peu profonde, ont ainsi donné naissance a des rapides, lesquels se modifient sans cesse.
Actuellement, il n’y a qu'un petit nombre des fleuves de la Finlande qui soient navigables, et seulement
jusqu’à une courte distance de leur embouchure.
Les géologues nous disent que cet acte de création, qui se continue ainsi sous nos yeux-; est le
quatrième en date. Au premier, le granit des montagnes surgit de la masse-en fusion de la planète, et
les tremblements de terre ouvrirent aux mers leurs bassins. Le climat, la végétation était tropicale. Au
second acte, le nord de l’Europe, jusqu’à Kief et au delta du Rhin, fut recouvert d immenses glaciers,
comme l ’est actuellement le Groenland; les montagnes furent abaissées sous le poids ou s’enfoncèrent
complètement au-dessous du niveau des mers. Dans la troisième période, les vagues de 1 Océan, venant
du nord-ouest, foulèrent avec une incroyable violence d’énormes montagnes de glace sur ces contrées
du nord, fracassant, cannelant ou polissant les rochers, éparpillant les pierres roulées, élevant des collines
. de cailloux ou de sable; creusant les marmites de géant, formant les landès de leurs dépôts. Dans la