L ’exposé financier qui Vo us sera communiqué. V ous prouvera que les revenus de l’État ont toujours suffi pou r
couvrir le s dépenses courantes et que l’accroissement considérable des impôts indirects, témoignage de la prospérité
publique, a permis d’appliquer des ressources plus étendues au développement matériel e t moral du pays.
J’ai autorisé le gouvernement du Grand-Duché à .contracter des emprunts uniquement pour faire fa ce aux besoins
de la dernière guerre et pour couvrir le s frais de construction du chemin de fe r entre Helsingfors et Tavastëhus.
L e compte-rendu de l'emploi de ces emprunts, qui V o u s sera également communiqué, V o u s fe ra voir que le s revenus
actuels de l ’État suffisent pour amortir cette dette .a v e c s es intérêts. Mon désir est toutefois qu’à l’avenir aucun nouvel
emprunt ne soit fait sans la participation des États du Grand-Duché, à moins qu’une invasion inopinée de l ’ennemi ou
quelque autre malheur public imprévu ne Nous en fasse ,une nécessité.
L e s nouvelles contributions que Je fais proposer à la Diète tendent à réa liser différentes mesures destinées à augmenter
le bien-être du pa ys et à faire prospérer l'enseignement du peuple. C’est à Vous à décider de l ’urgence et dé
l'étendue de ces mesures.
Plusieurs des stipulations des lois fondamentales du Grand-Duché ne sont plus applicables à l’état des choses survenu
depuis sa réunion à l’Empire; d’autres manquent de clarté et de précision. Désirant remédier à ces imperfections,' Mon
intention e st de faire élaborer un projet de loi qui contiendra des explications e t des süpplémens à c e s stipulations pour
être soumis à 1 examen des États lors de la prochaine Diète, que Je pense convoquer dans trois ans. En maintenant le
principe Monarchique constitutionnel inhérent aux moeurs du peuple Finlandois et_dont toutes se s lois e t se s institutions
portent le caractère, Je v eu x faire admettre dans ce projet un droit plus étendu que celui que possèdent déjà le s États
quant au règlement de l’assiette des impôts, ainsi que le droit de motion qulils ont anciennement possédé, Me réservant
toutefois celui de prendre l’initiative dans toutes les questions qui touchent au changement de la loi fondamentale.
Vo us connoissez Mes sentimeñs et Mes voeu x pour le bonheur et la prospérité des peuples con fié s -à Ma sollicitude.
Aucun de Mes actes n’a pu troubler l ’entente qui doit régner entre le Souverain et la nation. Je désiré que cette entente,
continue à être, comme pa r le passé, le g a g e des bons rapports qui M’unissent au brave et loy al peuple Finlandois. Elle
contribuera puissamment à la prospérité d un pa ys bien cher à Mon coeur et Me fournira un nouveau motif pour Vous
rassembler périodiquement.
C est à Vous. Représentants du Grand-Duché, à prouver, par la dignité, la modération et le calme de' V o s discussions,
qu entre le s mains d’un peuple sage, décidé à travailler, d'accord av ec le Souverain, dans un esprit pratique au développé--
ment de son bien-être, les institutions libérales, loin d’être un danger, deviennent une garantie d’ordre et de prospérité.
Je déclare ouverte la présente Diète.
Ce discours, aussitôt après lu et distribué en langues suédoise et finnoise, marque un des moments
les plus heureux de l’histoire de Finlande contemporaine. La longue et douloureuse incertitude du
maintien intégral de la constitution était dissipée. La voie était ouverte au développement constitutionnel
et au progrès par la coopération cordiale du Souverain et de la nation. Quand, le lendemain, l’Empereur
s embarqua pour partir, accompagné jusqu’au rivage par les membres de la diète et ¡une foule immense,
ce fut avec une profonde émotion qu’il prit congé et qu’il reçut l’hommage d’adieu de ses sujets finlandais
reconnaissants.
L Empereur avait soumis aux états non moins de quarante-huit propositions. Elles touchaient à
presque toutes les branches de la législation et visaient en outre d’importantes mesures financières, entre
autres 1 affectation de sommes à la création d’écoles primaires, à la construction de canaux, de chemins
de fer et de phares. Il fallut d’abord quelque temps pour s’habituer aux formes statuées au siècle précédent
pour les travaux des ordres et des commissions. Mais ensuite le travail fut poussé avec vigueur.
Et dans tous les ordres il se trouva des hommes capables de soutenir les débats et de résoudre les
questions, toutes diverses qu’elles étaient. On vit que cinquante ans d’interruption dans la pratique du
système représentatif n’avaient pas effacé dans la nation finlandaise les qualités qui sont la condition de
l’exercice de ce système et qu’elle possédait d’ancienne date. — 11 n’était toutefois pas possible de remplir
un programme aussi étendu dans le délai normal de quatre mois. La session de la diète ne fut close
que le 15 avril 1864.
Des locaux avaient été appropriés pour les quatre ordres dans la Maison de la noblesse., édifice proprement
destiné à la noblesse et que cet ordre avait fait construire quelques années auparavant avec une
subvention de l’Etat. — Il ne se forma pas de partis dans cette première diète. Sans doute on put constater
chez un petit nombre de membres des tendances parti culi èrem en t conservatrices, et chez d’autres,
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