obtint le pardon des coupables, et, dans un voyage qu’il fit exprès à Helsingfors, communiqua ce résultat
aux membres de l’Université réunis dans la salle des solennités. A cette même occasion il assista
à une séance du consistoire académique, et remit à M a t h i a s A l e x a n d e r C a s t r é n , nouvellement revenu
de ses explorations scientifiques, le brevet de professeur de langue finnoise: c’était la première création
d’une chaire de finnois à l’Université. Il va de soi que ce prince libéral et humain devait jouir en Finlande
d’une popularité sans bornes.
Une des premières mesures qu’il prit après son avènement, fut de remplacer le général Nordenstam
par le général baron M u n c k , sous l’administration duquel des tendances plus libérales prévalurent dans
le gouvernement de l’Université. La chaire de philosophie fut rétablie, d’abord, il est vrai, sous un autre
nom (chaire de «morale et de système des sciences»), et la nomination de Ji V. S n e l lm a n à cette chaire
fut encore une satisfaction donnée à l’opinion publique. En 1868 fut rétablie l’institution des «divisions»,
si chère à la jeunesse universitaire; elle a subsisté depuis lors et n’a nullement justifié la défiance dont
elle avait été l’objet. Ces divisions sont actuellement au nombre de six, celles de Nyland, de Savolaks-
Carélie, de Tavastland, de la Finlande occidentale, de Viborg et d’Ostrobothnie. Chaque division est
placée sous la direction d’un inspecteur, nommé parmi les professeurs, et d’un curateur, élu par la division
généralement parmi les agrégés ou les licenciés. Les divisions se réunissent en séances hebdomadaires,
sous la présidence de l’inspecteur; on y discute des questions littéraires et on y traite les affaires de la
division. Le pouvoir disciplinaire appartient au recteur et à la «commission de discipline», qui comprend,
outre le recteur, les 5 doyens de facultés. Mais en dehors de cette autorité, il incombe aux divisions
de 'surveiller la conduite de leurs membres et, au besoin, d’infliger des punitions. Ce contrôle mutuel
s’est montré très efficace pour le maintien de l’ordre et de la moralité. Enfin le corps des étudiants
réuni en assemblées générale a le droit de décider certaines questions touchant aux intérêts communs
à tous.
Le nombre des étudiants, présents pendant le semestre d’automne 1828 était de 339. Il est resté à
peu près stationnaire pendant les trente années suivantes; en 1858, en effet, il était de> 369. - Mais il a
beaucoup augmenté depuis, si bien qu’en 1888, il était de 1,002 et, cette année-ci (1894), de 1,127» Ces
chiffres ne donnent pas le nombre total des étudiants inscrits, car le manque de ressources et d’autres
causes tiennent chaque année un certain nombre de jeunes gens éloignés de la ville universitaire. Ainsi
le nombre total des étudiants inscrits était, en 1888, de 1,773 et en 1894, de 1,921. De ce dernier
nombre, 223 appartenaient à la faculté de théologie, 525 à la faculté de droit, 179 à celle de médecine,
474 à la section d’histoire et de philologie et 520 à la section des sciences mathématiques et physiques.
La cause d’un accroissement aussi considérable pendant les trente dernières années,, est en partie le
grand nombre de nouveaux établissements d’enseignement secondaire ayant le. droit de préparer des
élèves aux études universitaires, y entre autres toutes les écoles secondaires finnoises, dont la première
fut fondée en 1858, en partie le fait que les progrès rapides accomplis par le pâys. pendant cette période
ont augmenté dans une grande proportion le besoin de forces intelligentes.
Les chiffres donnés plus haut comprennent aussi, les étudiants du sexe féminin. Ce fut en 1870
qu’une jeune fille fut inscrite pour la première fois sur les matricules de l’Université, puis une seconde
en 1873; depuis le nombre en a augmenté de telle sorte que cette année (1894) on en compte 105, dont
67 présentes. Une d’entre elles étudie la théologie, 7 étudient le droit, 5 la médecine, 47 les lettres et 45
les sciences.
La «maison des étudiants» constitue un lieu de réunion et un lien commun pour tous les étudiants.
Elle a été bâtie au moyen de dons volontaires venus de toutes les parties du pays et de sommes
recueillies par les étudiants en donnant des soirées, des concerts, etc. L ’inscription qu’elle porte sur
son fronton rappelle son origine: «spei suae patria dédit». Construite sur les plans de A . H . D a l s t r ô r i ,
elle fut inaugurée le 26 novembre 1870. Elle contient une grande salle dés fêtes, des salles de réunion
pour les divisions, les facultés et diverses sociétés scientifiques formées parmi les étudiants, une salle de
musique, des salles de lecture où l’on trouve des journaux du pays et de l’étranger, enfin un restaurant.
( c h oe u r d ’ é t u d i a n t s en p le in a i r i
d ’a p rè s un c ro q u is de E. J â r n e îe l t .