L ’ é g l i s e d e M a k sm o .
puis se calment peu à peu. Le piétisme, venu d’Allemagne et répandu aussi en Suède, avait déjà pris
pied en Savolaks par l’influence de l’orateur populaire Paavo Ruotsalainen, lorsqu’en 1840 il pénétra dans
l’Ostrobothnie, où il a fait une impression durable. Ces piétistes renonçaient à la vie mondaine, se formaient
en groupes serrés, traités de conventicules par leurs adversaires. Leur prétention sévère à une
vie de sanctification provoqua dans la Finlande méridionale une réaction qui, sous le nom $ évangélisme,
posait en premier lieu la foi comme moyen de salut. Un troisième réveil, indépendant des précédents,
eut pour auteur un prédicateur établi en Laponie, L æstadius, dont les disciples exigent la confession
publique et le pardon des péchés devant l’assemblée. Une quatrième secte, les baptistes, venue de Suède,
réunit des partisans dans l’Osfro-
bothnie; une cinquième, les méthodistes,
se répandit dans le sud du pays.
Enfin parurent, en communion d’idées
avec ceux-ci, les partisans de Y église
libre, réclamant en général un christianisme
vivant. Toutes ces sectes
reposent en somme sur une foi commune
et ne diffèrent que par des
doctrines d’importance secondaire.
La tolérance s’est fait jour peu à
peu dans la législation, mais les membres
d’autres églises que la luthérienne
ne sont pas nombreux en Finlande.
Les paroisses luthériennes choi-
L ’ é g l i s e d e L e p p â v i r t a . sissent et rétribuent elles-mêmes leurs
pasteurs. Dans chaque paroisse rurale le
pasteur .est logé et a la jouissance d’un
bien foncier. Les rapports entre le pasteur
et son troupeau sont en général bons, souvent
marqués par une confiance mutuelle.
Le prêtre et sa famille tiennent de près
au peuple, qui trouve auprès de lui aide
et conseil. Si un fils de paysan se montre
bien doué, ses parents n’ont pas de plus
haute ambition que de le voir un jour dire
la messe à l’autel.
L’église est à tous les égards le
centre de la paroisse. Aucun sacrifice ne
coûte s’il s’agit de là bâtir, de l’entretenir
ou de l’orner; et cependant les moyens
de chauffage, l’hiver, sont un luxe qui n’a
encore pénétré que- dans bien peu d’entre
elles. L ’égliSé ne serait pas l’église sans
une tour et un clocher. Les cloches, sont-
indispensables; quant à l’orgue, on peut
s’en passer, mais le nombre des églises
qui en sont pourvues va en augmentant.
Le tableau d’autel était autrefois l’oeuvre-
maîtresse d’un peintre en bâtiments; peu à
peu cependant on en commande à de vrais
artistes^ Les murailles des vieilles églises
sont -souvent recouvertes des écussons des
familles nobles; mais dans toutes, vieilles
ou nouvelles, on voit, dûment encadré, le texte de l’Acte par lequel l’Empereur s’engage à maintenir
inaltérablement la religion et les lois fondamentales du pays.
Dans les anciens temps on enterrait généralement les morts sous les dalles de l’église. Maintenant
les progrès de l’hygiène ont amené la création, dans le voisinage de l’église, de cimetières où les pauvres
ont leur croix de bois, les riches leur monument de pierre. Chez ceux-ci on célèbre
les enterrements en suspendant des draperies blanches aux fenêtres et en offrant aux
Conviés un copieux repas; mais sur chaque cercueil, riche ou pauvre, on chante un
psaume avant de le porter, par un chemin jonché de branches de sapin, à la tombe
qui l’attend.
Les baptêmes se font généralement à l’église ou au presbytère. Mais les distances
sont longues, et plus d’un nouveau-né fait ainsi, pour sa première
sortie, ime course en traîneau de plusieurs lieues, enveloppé
dans une peau de mouton. Au retour de la cérémonie,
on offre du café aux parrains et aux invités.
Dans les îlots de l’archipel et dans les endroits très éloignés
de l’église, on célèbre quelquefois, en été, un service divin
en plein air.
Les coutumes relatives aux mariages varient selon les contrées.
Dans quelques endroits subsiste encore le vieil usage de
faire faire la demandé par un tiers, le «porte-parole». En général