l’Université, le gouvernement et les principales autorités. Il fut décidé en même temps qu’en mémoire
d’Alexandre Ier, le bienfaiteur de la Finlande, l’Université s’appellerait désormais F Université- Alexandre
de Finlande. Les cours furent ouverts à Helsingfors en 1828 dans des locaux provisoires. Mais ceux-ci
devaient être bientôt remplacés par un nouvel édifice, élevé sur lés plans de C. L. E n g e l en un style
renaissance simple, mais digne et élégant; l’inauguration en eut lieu avec une grande solennité le 19
juin 1832. Ce bâtiment, grandiose pour le pays, avec son vestibule aux colonnes doriennes, son aula
ou «salle des solennités» en hémicycle, aux bancs disposés en amphithéâtre, imposa au public, qui se
réconcilia peu à peu avec le transfert à Helsingfors, après avoir d’abord accueilli cette mesure avec une
certaine inquiétude.
Ensuite on a élevé successivement les autres bâtiments nécessaires. Ainsi l’observatoire astronomique,
situé sur une hauteur 4P où la vue s’étend au loin sur la terre et sur la mer; la bibliothèque, aussi
élégante intérieurement qu’extérieurement, aussi une oeuvre d’Engel; l’institution d’anatomie et de physiologie;
le grand «laboratoire»,
actuellement aménagé pour divers
musées et collections et augmenté
d’une aile pour le laboratoire de
chimie; l’institut d’anatomie pathologique;
les serres du jardin
botanique, parmi lesquelles une
grande serre à palmiers récemment
construite, etc.' Les ressources
nécessaires à d’aussi considérables
constructions ont été
fournies en partie par différentes
allocations de l’Etat, en partie
par un droit d’exportation sur
les bois, établi spécialement en
faveur de l’Université, enfin par
le droit qui lui a été accordé
provisoirement de percevoir les
revenus des' domaines ecclésiastiques
vacants. La collection la
L a b i b l io t h è q u e d e l 'U n i v e r s i t é .
plus importante est la bibliothèque, ' dont l’accroissement a été rapide, surtout depuis qu’en 1883 la diète
a porté la subvention qui lui était allouée, de 6,000 à 18,000 marcs. Le nombre des volumes est actuellement
d’environ 200,000, sans compter diverses brochures. Outre la bibliothèque générale, l’Université
possède une bibliothèque russe de plus de 40,000 volumes.
Le transfert à Helsingfors marque une nouvelle ère dans l’histoire de l’Université aussi en ce que
ses anciennes lois ou «constitutions» furent échangées par de nouveaux «statuts» (1828). Ceux-ci furent
à leur tour remplacés, en 1852, par d’autres statuts, encore en vigueur, bien que modifiés depuis en
plusieurs points par des stipulations plus récentes.
Selon ces statuts la haute administration de l’Université appartient à un chancelier, qui communique
directement avec l’Empereur et lui soumet les affaires qui dépendent de la sanction Impériale. Â la tête
de l’administration locale de l’Université est un vice-chancelier; cette administration est immédiatement
exercée par le recteur et le consistoire académique. Le recteur, élu pour trois ans, préside le consistoire
académique, dans lequel siègent ordinairement 12 professeurs; mais pour certaines questions le consistoire
comprend tous les professeurs titulaires. La gestion spéciale des finances de l’Université appartient à
une commission prise dans le sein du consistoire et ayant à sa tête le recteur.
- L ’Université comprend quatre facultés: de théologie, de droit, de médecine et de philosophie, cette
dernière divisée en deux sections, celle d’histoire et de philologie et celle des sciences mathématiques et
physiques. La faculté de théologie compte 4 professeurs titulaires et 2 adjoints; la faculté de droit également
4 professeurs et 2 adjoints; celle de médecine, 7 professeurs titulaires, 4 chargés’ de cours et 1
professeur de prothèse dentaire; la section d’histoire et de philologie, n professeurs titulaires et 1 chargé
de cours; celle des sciences mathématiques et physiques, 7 professeurs titulaires. Le total des chaires
est donc de 33. Aux 5 professeurs chargés de cours en titre s’ajoutent des chargés de cours nommés
à titre personnel (non titulaires de chaires permanentes), actuellement (1894) au nombre de n . Il y a
de plus des agrégés («docent»), actuellement au nombre de 37, des lecteurs enseignant les langues modernes
et des maîtres de dessin, de gymnastique, d’armes, etc. Le chiffre total du personnel enseignant
est aujourd’hui de 107; il y a
en outre des employés pour la
conservation de la bibliothèque
et des collections, pour la chancellerie
et la trésorerie.
Chaque faculté est autorisée
à conférer des, diplômes scientifiques.
Les dignités de maître-ès-
arts et de docteur sont conférées
soit en particulier, soit dans des
promotions solennelles, qui se
célèbrent en général tous les
quatre ans avec, des cérémonies
datant 'des temps anciens. Elles
n’ont plus lieu du reste que
pour les gradués de la faculté
de philosophie. La solennité se
tient dans l’«aula», remplie d’un
public en toilette de fête. Celui
des professeurs, qui remplit les
fonctions de promoteur fait un
discours et revêt ensuite les
gradués des insignes de leur nouvelle
dignité scientifique: une
couronné de laurier et un anneau
d’or aux maîtres-ès-arts, et un
chapeau revêtu de soie aux docteurs.
I n t é r i e u r d e la b i b l io t h è q u e d e l ’ U n i v e r s i t é .
La cérémonie est accompagnée de musique et de salves d’artillerie. La coutume veut que
chacun des ¡candidats à la promotion choisisse parmi les jeunes filles de la ville une «tresseuse de couronne
». Un banquet accompagné de discours et de toasts, enfin un bal donné par les nouveaux gradués,
terminent la fête, à laquelle on est accouru de tous les coins du pays. Jusqu’à ces derniers temps ces
fêtes des promotions ont eu, peut-on dire, le caractère de solennités nationales pour lès classes cultivées
de la population.
Pour être admis comme étudiant à l’Université, il faut subir un examen écrit et oral. Mais une fois
inscrit, l’étudiant jouit d’une grande liberté dans le choix et la disposition de ses études. Il n’est pas
astreint à une tâche déterminée devant être accomplie dans un temps fixé. Les cours sont pour la plupart
publics et gratuits. Jusqu’au milieu de ce siècle, les professeurs donnaient le plus souvent à leurs
écrits scientifiques la forme de thèses, généralement en latin. La soutenance de ces thèses se faisait en
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