tête («huntu») des, femmes, on reconnaissait leur canton d’origine. Maintenant tout cela a été remplacé
par des modes nouvelles, sans élégance et sans goût; dans la paroisse de Jaaskis seulement, beaucoup
de femmes portent encore sur- la tête' l’élégante coiffure d autrefois, un
long fichu blanc retombant sur la nuque. Le costume de fête des .
hommes est un cafetan blanc ou bleu, serré par une ceinture. En |
hiver, ils portent sur la tête un haut bonnet de putois, en été, un
chapeau bas, orné de boucles.
P ê c h e u r n y la n d a is
Dans le caractère du peuple finnois, le .-Carélien représente le
jour, le Tavastien la-nuit. Leur situation géographique, l ’un à l’ouest,
l'autre à l’est, a été d’ordonnance providentielle. La puissance suédoise,
apportant la civilisation supérieure de l’Occident, se trouvait en
présence du Tavastien, dur et opiniâtre, qui lui opposait comme un
mur qu’elle ne devait réussir que lentement à ébrécher, jamais à abattre.
Le Carélien, plus accessible, aurait couru risque de perdre sa nationalité,
tandis qu’à l’est il n’était pas menacé d’absorption par une
civilisation plus puissante, et une large bande de peuples congénères
le séparait des Slaves. Ainsi la civilisation de la Finlande a été
retardée,’ mais elle a conservé sa nationalité.
La population suédoise de la Finlande
occupe Âland et son archipel, le sud du Nyland
• et la côte méridionale de l’Ostrobothnie. ' Dans
les villes du littoral, les habitants parlant suédois
sont nombreux, dans quelques-unes ils
forment la majorité. Le suédois ayant été pendant plus de deux siècles la langue
de la littérature et des classes cultivées, il est devenu la langue maternelle de
beaucoup de Finnois, pendant que d’autres parlent les deux langues. Le suédois
parié dans les campagnes se compose d’anciens dialectes gardant des traces de
la vieille langue nordique. Le type primitif est facilement reconnaissable: cheveux
blonds, yeux bleus, taille haute et svelte; ce type offre des variétés, mais partout
on retrouve le caractère suédois, mobile, ardent, franc et inconstant. Le Suédois
est très susceptible sur ' le chapitre de sa dignité. Cultivateur libre depuis des
temps immémoriaux, l’Ostrobothnien suédois est démocrate et jaloux de sa liberté;
habile à travailler le bois, on le rencontre loin de ses foyers exerçant le métier
de charpentier, pendant que les femmes, demeurées au village, cultivent les champs.
E n f a n t la p o n .
Le NylandaiS, moins adroit artisan, mais meilleur cultivateur, est devenu plus souple et a perdu de son
ressort au service de la noblesse. Sa vie à bord des barques
chargées de bois est une alternative de rude labeur et de repos
engourdi en attendant la brise. L ’habitant d’Âland est marin
et armateur; en communication constante avec la Suède, il est
resté plus familier avec ce pays. Pêcheur comme tous les j
habitants de la côte, il s’aventure plus loin en mer qu’aucun
d’eux. Au reste, la population suédoise est plus portée à l’activité
de la vie pratique qu'au sentiment ou à l’exercice de la
pensée; cependant on y a recueilli des contes et des chansons,
souvent d’une naïveté un peu grivoise, qui n’ont pas d’équiva- . ^ . | .. . ^
lents chez les Finnois; Dans la chanson populaire suédoise,
l’important, c’est la musique; dans la chanson finnoise, au contraire,
ce sont les paroles. On ne retrouve des traces de la R e n n e e t t r a în e a u la p o n (p u lk a ) .