si pauvre chaumière où ne brille une lumière le matin de Noël. Le plancher de la cabane est jonché
de paille; on donne double ration au bétail et on jette de la nourriture au* petits oiseaux. Le service
de Noël commence de bonne heure, à cinq ou six heures du matin; toute la population valide a quitté
ses cabanes; les sonnettes des traîneaux résonnent joyeusement sur la glace des lacs ou sur la neige des
chemins; tous se dirigent vers l’église brillamment éclairée. Si la paroisse a deux prêtres, ils-sont tous
les deux à l’autel. C’est la plus grande fête de l’année. La ménagère a gardé pour cette occasion ses
meilleures provisions; la jeunesse y apporte ses plus jolis jeux, l’enfance, toutes ses espérances. „Le plus
beau moment de la fête, à la campagne, c’est le matin de Noël; à la ville et dans les châteaux, c’est la
veille au soir. C’est alors que partout dans les villes on allume le sapin de Noël, avec, ses drapeaux et
ses fleurs, ses bonbons et ses cadeaux et la joyeuse troupe des enfants qui dansent autour. Le repas
de Noël a ses plats consacrés: c’est pour tous, riches et pauvres, de la morue et du riz au lait, auxquels
les plus fortunés ajoutent un jambon et dès tartes.
LE SPORT,. LES JEUX, LES PLAISIRS.
Madame Louise Heiberg, la célèbre actrice, exprimait un jour le désir d’aller en Finlande «pour
voir des hommes qui ne réssemblent. pas à tout le ,monde». Il lui aurait fallu voyager bien loin des
villes pour voir réaliser son désir. Avec la facilité des communications, la civilisation a passé son niveau
sur ce pays comme sur les autres. La vie dès classes cultivées est ici à peu près ce qu’elle est partout.
Ce n’est que dans les populations des càmpagnes qu’on trouve encore de l’originalité.
La force, l’agilité, la vitesse, un coup d’oeil sur et une main ferme sont des qualités qu’on tient en
haute estime en Finlande comme ailleurs; mais on y apprécie tout autant la finesse de l’esprit. Un habile
devineur d’énigmes, un improvisateur dans les fêtes populaires, recueillera autant d’applaudissements
qu’un bon tireur ou qu’un patineur émérite. Le sport, si l'on entend par là le développement méthodique
P a t i n e u r s u r r a q u e t t e s .
de l’habileté à certains exercices, n’a pénétré en Fin-
Îîmde que depuis peu d’années-, et seulement dans les
classes cultivées. Pour le peuple, le sport est un jeu
et il n'y prend .part que quand il y voit une utilité
pratique.
Grâce à la longueur des distances dans un pays
vaste et peu peuplé et aux obstacles que le climat et
la nature opposent à la facilité, des communications,
les patins, lés raquettes et les bateaux à voile étaient
depuis longtemps dés objets d’un usage familier pour
le peuple des campagnes, avant que les villes se fussent
avisées d’en propager et d’en perfectionner la pratique
par des Courses et des concours. Les raquettes («skidor»),
dont on se sert pour courir ou plutôt glisser sur la
neige-sans enfoncer, varient peu de longueur ét de largeur.
L ’important, c’est que le bois dont elles sont faites soit souple et Sans noeuds. La place où
■■repose le pièd est revêtue de peau
de phoque, ' les poils tournés en
avant. Dans un concours de
vitesse Sur une grande distance à
parcourir, le chasseur de profession,
accoutumé à courir sur raquettes,
l’emportera toujours; s’il
s’agit de sauts en hauteur, la victoire
pourra bien rester à un amateur
de la ville bien «entraîné».
Le patinage, qui, à la campagne,
- ■ se pratique surtout en automne,
T r o t t e u r a t t e l é . f 5
alors que la neige n’a pas encore
recouvert la glace des- lacs, un des amusements- favoris de la jeunesse. Dans les villes on établit des
patinoirs, soigneusement débarrassés
de neige, éclairés le soir à la lumière
électrique, et où une foule animée
patine aux Sons de la musique. On
y voit des amateurs, hommes et
femmes, décrire sur leurs patins les
figures les plus gracieuses et les
plus compliquées, tandis que le campagnard,
méprisant la grâce, ne voit
dans le patin qu’un moyen d’arriver
vite au but.
Les courses attelées au trot sont
très goûtées du public. Le gouvernement
et des sociétés particulières
y assignent des primes pour favoriser
l’amélioration de la race chevaline.
Ces courses ont lieu généralement
en hiver sur la glace, où l’on a tracé Le grand patinoir de Helsingfors.