SOCIÉTÉS SCIENTIFIQUES ET LITTÉRAIRES.
L’Institut météorologique est
porté au budget, depuis 1891, pour
une somme annuelle de 32,500 marcs.
Il a été, de plus, mis à la disposition
de la Société uné subvention annuelle
de 13,400 marcs pendant
quatre ans pour subvenir aux frais
de mise en oeuvre et de publication
des observations météorologiques
faites, soit à l’Institut central, soit _ _ _ ' '
dans les stations de province, et qui %. -
n’ont pas encore été publiées. On
a ainsi maintenant la perspective
, . . . „ , , L a s t a t i o n p o l a i r e d e S o d a n k y lâ . certaine de pouvoir bientôt combler
une lacune importante.
Il faut rappeler ici une entreprise scientifique considérable à laquelle la Société a pu prendre part,
l’exploration internationale-des régions polaires, qui eut lieu du i er août 1882 au Ier septembre 1883, et dont
le plan avait été fixé dans divers congrès météorologiques préparatoires. L ’expédition polaire finlandaise
eut sa station dans le village de Sodankylâ, en Laponie, et fut munie des bâtiments et dés instruments,
nécessaires.
Les sommes affectées à ce but furent mises à la disposition de la Société, qui fut en même temps
chargée de la surveillance de l’entreprise. Elle choisit pour chef de l’expédition le professeur de physique
S. L emstrôm. Outre les observations magnétiques et météorologiques, l’expédition avait pour objet
spécial d’étudier les courants électriques entre le sol et l’atmosphère, pour déterminer la nature de
l’aurore boréale. Ces observations furent poursuivies encore pendant les années 1883 et 1884, soit à
Sodankylâ, soit à Kittilâ, et paraissent
avoir tout particulièrement
fixé l’attention des savants
étrangers. Les frais de l’expédition
et de la publication de
ses travaux se sont élevés à
130,000 marcs, dont la diète a
fourni 10,000 sur le fonds dit
«fonds Lângman», et le reste
a été alloué .par le gouvernement.
Mais la Société a aussi
donné son soutien à des travaux
d’un autre genre dans diverses
circonstances et dans la mesure
de ses ressources. Ainsi elle a
accordé des bourses de voyage
pour des recherches de géologie
et d’histoire naturelle et a contribué
aussi à quelques grandes
expéditions entreprises dans un
but’ archéologique et ethnographique.
Elle est en relations avec un grand nombre de sociétés et d’institutions scientifiques à l’étranger.
Actuellement elle fait échange de publications avec 166 institutions, dont 138 en Europe, 20 en Amérique,
5- en Asie et 3 en Australie.
L ’importance de la mission que là Société des Sciences a à remplir, la nature et la portée de ses
travaux, ont tout naturellement conduit à penser à un développement ultérieur de cette institution. Déjà
lors du 25e anniversaire de sa fondation, le président sortant exprimait l’espoir qu’un second quart de
siècle ne s’achèverait pas sans que cette Société n’ait pris, sous quelque forme modeste, le rang et les
attributions d’une académie dés _sciences. Plus d’une fois depuis lors la même pensée a été exprimée,
mais la réalisation n’en paraît pas encore prochaine. Un pas, il est vrai, a été fait dans ce sens en
plaçant l’Institut météorologique central sous la dépendance de la Société. Mais jusqu’ici la météorologie
est restée la seule branche dont elle se soit vu confier par l’État la mise en oeuvre systématique.
Dans d’autres domaines il lui manque encore des fonctionnaires à rétribution fixé qui pussent consacrer
entièrement leur temps au travail scientifique. Cette circonstance réduit dans une forte mesure ce
qu’on doit attendre de l’oeuvre de la Société.
De même que la plupart des autres associations scientifiques et littéraires existant à Helsingfors, la
Société des Sciences a eu l’Université pour berceau
et continue à se recruter principalement dans les
rangs de ses professeurs. Elle lui a tenu de près
extérieurement aussi:: pendant plus de quarante
ans elle a été abritée dans ses murs; non seulement
elle y tenait ses séances et ses fêtes annuelles,
mais elle y avait sa bibliothèque, ses archives
et son dépôt de publications. L ’espace manquant
de part et d’autre, cet état de choses- ne pouvait
pas continuer: en 1881, l’État accorda à la Société
une indemnité de' loyer «provisoirement et jusqu’à
ce qu’un local convenable puisse être aménagé
pour la .Société, soit dans un bâtiment de l’État,
soit - autrement». Il est important pour le bien-être
présent et le développement ultérieur de la Société
qu’elle ait sa maison à elle, surtout en considération
de sa bibliothèque’, collection préciéüsè, qui
s’accroît rapidement et compte déjà environ 10,000 Un'e aurore boréale,
volumes.
La Société des Sciences a fêté, le 29 avril 1888, son cinquantième anniversaire; à cette occasion
elle a reçu de chaleureux témoignages de sympathie et d’approbation, non seulement de Finlande, mais
aussi d’un grand nombre d’académies et d’autrés sociétés savantes de l’étranger. Elle délivra alors trois
prix scientifiques, de 2,000 marcs chacun, que le gouvernement mettait à sa disposition en l’honneur de
ce jour. A la diète de 1891, les états votèrent à' la Société, sur le fonds Lângman, une allocation de
3,000 marcs destinée à récompenser un travail scientifique pendant les trois années suivantes; cette allocation
fut renouvelée à la diète de 1894.
Le premier secrétaire de la Société, N. G. af Schultén, se démit de ses fonctions, qu’il avait remplies
pendant près de 17 ans, le 29 avril 1855; il avait peu auparavant quitté l’Université comme professeur
émérite. Après lui, le professeur de chimie A. E. A r p p e , depuis sénateur (mort en 1894), fut
secrétaire tMsqu’au 29 avril 1867; depuis lors, c’est l’auteur de cet article qui a été honoré de ces
fonctions.
Cette brève relation doit suffire à montrer que l’oeuvre de la Société finlandaise des Sciences a
été compréhensive et variée. Il ne rentre pas dans notre cadre de raconter ou de juger ce que l’un ou