la surface du sol, a formé ces tourbières et ces marécages, menace constante et constante tentation pour
le cultivateur: aujourd’hui f b p s de gelées dévastatrices, dans dix ans peut-être, champs couverts d’abondantes'
moissons. Bien que les mesurages soient d’ancienne date et que les superficies relatives ne
soient pas connues avec exactitude, ou peut calculer approximativement que ces tourbières et marais,
qiii, au i commencement de ce siècle, couvrarant 28 pour cér.t des terres, n'en occupent plus qu environ
20 pour cent. La bêche du laboureur, en creusant des canaux d’écoulement, conquiert encore plus de
terrain que n’en livre si: généreusement la mer.
:'5 Lés lacs finlandais ne sont p s jl fe im e d’aütrésjiacs, ni ses fleuveslgmme d’autres fleuves. Il ÿ a
•ici, par la lente augmentation des pentes, une fcrce grande et calme en constante activité, vers un but
détermine Ce qu’en d’autres pays on nomme systèmes fluviaux, ce sont en Finlande des systèmes de
i f l S Un fleuve n’est ici que le dernier aboutissant d’un lac. Le lac coule, comme le fleuve. Un courant
faible, parfois à peine sensible, mais constant, trahit son mouvement. Il se ramifie, se rétrécit, s élargit
de nouveau et va, tantôt par un détroit, une rivière, un ruisseau, tantôt par un rapide bouillonnant,
rejoindre le lac voisin, et ainsi de suite jusqu’à ce que tous ces lacs réunis trouvent une issue qui les
conduise à la mer. Quelquefois une chaîne de collines, un dos de moraine, une lande sablonneuse, lui
barre le chemin. Alors, quand il est bien gonflé par les crues du printemps, il brise l’obstacle; s’il ne
peut pas le forcer, il le tourne ou se fraye un chemin soiltèrranr
Quèiqj^ÿÿvles eaux entrent en révolte et changent l’aspèc^des
lieux. Le 3 avril 1830, le Làngelmânvesi rompit les digues d’un
canal et se précipita dans le lac de Roine, situé a 2 mètres plus
bas. Le 4 août 1859, le grand lac de Hôytiainen, rompant lui aussi
les digues, se précipita par un saut de 20 mètres dams le lac de
Pyhàselka Les hommes ont une occupation constante |g;em-
pêcher ces-, révoltes ou à lés rendre inoffensives.
■ On gSaleulé que la Finlande i|| relativement .S sa grandeur,
un tiers de plus cl’eau que la Suède, trois fois et demie de plus
que la Norvège et la Suisse, huit fois plus que la Russie d Eut ope,
dix fois plus que l’Allemagne et l'Écosse; enfin environ quarante
fois plus que le Danemark, l’Autriche-Hongrie et la France. Grâce
à l’émergement successif, à l’exploitation des forêts et au dessèchement
des marais, ces masses d’eau diminuent lentement, mais constamment.
Chaque année on abaisse le niveau de quelque lac et
on dessèche quelque étang pour gagner du terrain, mais assez
C ô t e b o i s é e d e pin:
souvent le cultivateur a sujet de s’en repentir, quand, au
’ eaux bleues d’un lac, il n’a réussi à obtenir qu’un marais favorable aux gelées. La profondeur des lacs varie
beaucoup; les uns n’ont que quelques pieds d’eau, d’autres sont beaucoup plus profonds que les mers
environnantes. Selon les traditions populaires, quelques-uns de ces lacs sont sans fond. Les eaux- des uns
sont troublées par la vase ou assombries par les écoulements des tourbières; d’autres sont clairs comme
le cristal et transparents jusqu’à de grandes profondeurs Leur couleur varie aussi de presque noire a bleu
céleste. Le paysage finlandais offre un panorama constamment varié de rochers, de lacs, de forêts, de collines,
de bruyères et de tourbières, auxquels s’ajoutent, dans le voisinage de la côte, des plaines et des fleuves.
Les vastes landes de sable, parcimonieusement recouvertes de bruyères et de grands pins, sont particulières
à la Finlande et n’ont nulle part ailleurs la même grandeur désolée. La lande n’est pas le
désert, n’est pas le steppe, ni la prairie; ce n’est pas le silence de la mort, ni la joie de la vie, et
pourtant elle participe de tout cela à la fois; c’est comme une force concentrée en elle-même, un sérieux
méditatif, une nature qui par moments peut être d’une douceur mélancolique, mais qui veut avant tout
être soi. Les forêts de conifères assombrissent le paysage finlandais en été, l’animent en hiver. Les
lacs donnent à ce paysage la gaîté, l’éclairent, y font circuler la vie. L ’hiver comme lete, ils représentent