
 
		et  les  travaux  où  les  hommes  de  la  nouvelle école exposaient leurs propres  observations,  ou, plus  souvent  
 encore,  rendaient  compte  des  productions  des  grands  foyers  de  la  science. 
 Il  y   eut  des  froissements  inévitables  entre  les  représentants  de  l’ancienne  école  et . les  coryphées  
 de  la  nouvelle.  Les  vieux  se  retirèrent  bientôt  et  la  direction . de  la  Société  resta  aux  mains de  la jeune  
 génération. 
 Malheureusement,  une  mort  prématurée  et  inattendue  priva  la  Société  de  deux  de  ses  membres  les  
 plus  influents:  Pipping  et  Ingman  moururent  en  1858.  (Crusell,  esprit  remarquablement doué, mais insuffisamment  
 développé,  mourut  aussi  la  même  année;  bien  qu’établi  à  l’étranger,  il  s’intéressait  vivement  
 aux  travaux  de  la  Société.)  Mais  K.  F.  von  Willebrand  (1814— 1893;  depuis  1874  directeur  général  de  
 l’administration  médicale)  joua  longtemps  un  rôle  éminent  dans  la  Société  par  l’attrait  de sa personnalité  
 et  la  vivacité  de  ses  exposés  scientifiques,  et  bientôt  de  nombreux  et  vigoureux  contingents  vinrent  
 combler  les  vides  que  la  mort  avait  faits.  O.  E.  A.  Hje lt ,  F.  J.  von  B e c k e r ,  K.  S.  S ire liu s ,  J.  A.  J.  
 P ippingskôld  et  J.  A.  E stl an d er   consacrèrent  leur  activité  et  leur  capacité  Scientifique  au  but  poursuivi  
 par  la  Société,  qui  vit  affluer  un  nombre  toujours  plus  grand  de  jeunes  membres.  Comme  nous Pavons  
 dit,  les  hommes  qui  avaient  introduit  les  nouvelles  méthodes  scientifiques  s’occupaient,  dans  le  journal|  
 et  dans  les  séances,  plutôt  de  la  reproduction  des  travaux  étrangers  que  d’une  activité  scientifique  originale. 
   La  jeune  génération  qui  s’était  élevée  auprès  d’eux  sentait  de plus en plus  
 le  besoin  d’un  travail  indépendant.  Il  en  résulta  une  nouvelle  transformation  des  
 publications  de  la  Société.  Estlander  ayant  publié,  en  1860,  dans  les  «Actes»  un  
 article  remarquable  sur  la  chorioïdite  consécutive  à  la  fièvre  typhoïde intermittente,  
 on  décida  que  les  «Actes»  paraîtraient  quatre  fois  par  an sous la forme d’une revue  
 scientifique  indépendante  et  que  la  «Feuille  d’avis»  serait-supprimée. 
 Estlander  avait  donné  l’exemple;  ce  fut  lui  aussi  qui,  par  ses  communications  
 dans  les  séances,  ses  nombreux  et  importants  travaux  et  l’influence  de  sa  personnalité, 
   inspira  aux  jeunes  le  désir  et  le  courage  d’observer  et  d’éfudier  par  euxmêmes  
 et  de  communiquer  les  résultats  de  leur  travail  en  une  forme  oui  leur  
 J.  A.  J.  P ip p in g sk ô ld .  ,  ,  ,  ,  ,  , 
 permit  de  prendre  rang  dans  la  grande  arene  scientifique. 
 En  1880,  le  nombre  des  numéros  annuels  des  «Actes»  fut  porté  à  six,  et  depuis  1887  ce  journal  a  
 paru  régulièrement  une  fois  par  mois. 
 A   l’occasion  de  son  cinquantième  anniversaire,  en  1885,.  la  Société  fit  paraître  une  publication  de  
 circonstance  en  deux  volumes,  l’un  contenant  des  travaux  scientifiques,  l’autre,  l’histoire  de  la  Société,  
 racontée  par  O.  E.  A.  Hjelt 
 Mais  ce  n’est  pas  seulement  par  ses  publications  que  la  Société  a  fait  preuve  d’une  activité  fructueuse  
 au  service  de  la  science.  En  même  temps  que  le  journal,  les  réunions  périodiques  témoignent  
 d’une  portée  et  d’une  intensité  croissantes  de  l’activité  scientifique;  les  communications  qu’y   font  les  
 membres  d’observations  personnelles  et  de  recherches  originales  sont  de  plus  en  plus  nombreuses,  et  
 des  questions  d’une  importance  générale  y   sont  l’objet  d’une  discussion  attentive. 
 Ainsi  cette  Société,  qui  compte  actuellement  quatre  fois  plus  de  membres  que  dans  les  premières  
 années,  a  bien  servi  les  intérêts  de  la  science  médicale  dans  notre  pays.  Mais  en  dehors  de  cette  activité  
 purement  scientifique,  elle  a  exercé  une  influence  plus  générale  et  non  moins  heureuse.  Elle  a  
 organisé  depuis  1866,  d’abord  tous  les  trois  ans,  puis  tous  les  deux  ans,  des  congrès de médecins finlandais. 
   Dans  ces  congrès,  bien  des  questions  concernant  le  corps  médical  ou  les  intérêts  médicaux  du  
 pays  tout  entier  ont  été  discutées  avec  une  compétence  qui  en  garantit  l’heureuse  solution.  Ils  ont  eu  
 aussi  une  action  bienfaisante  en  rapprochant  les  médecins  des  différentes  parties  du  pays,  en  fortifiant  
 les  liens  de  solidarité  qui  les  unissent  et  en  entretenant  leur  zèle  pour  les  intérêts  généraux. 
 La  bibliothèque  de  la  Société,  constamment  accrue,  est  la  seule  grande  collection  d’ouvrages  spéciaux  
 de  médecine  que  possède  le  pays  et  a,  à  ce  titre,  une  importance  notable. 
 La  Société  reçoit  de  l’État  une  subvention  qui,  successivement  augmentée,  s’élève  maintenant  à 
 3,000  marcs  par  an.  Les  autres  ressourcés  pécuniaires  se  composent  des  contributions  annuelles  des  
 membres  et  du  produit  des  publications. 
 Depuis  1882,  la  Société  des  médecins  finlandais  n’est  plus  la  seule  association médicale.  Quelques-  
 uns  de  ses  membres  fondèrent  alors,  avec  d’autres  jeunes  médecins,  une  nouvelle  Société,  le  Duodecim,  
 qui  a  pour  objet  spécial  de  favoriser  l’emploi  en  médecine  de  la  langue  finnoise.  Elle  a  travaillé activement  
 à  ce  but  en  élaborant  une  terminologie  médicale  finnoise,  en  se  réunissant  périodiquement  pour  
 discuter  en  finnois  des  questions  médicales ,et  en  publiant  un  journal,  dont  le  contenu  a  pris  de  plus  en  
 plus  un  caractère  vraiment  scientifique. 
 J.  W.  R u n e b e r g . 
 I.  LA  SOC IÉ T É   F INLANDAISE  DE  JURISPRUDENCE. 
 Pendant  la  période  de  crise  qui,  entre  1850  et  1860,  fut  marquée  en  Finlande  par  un  réveil de  l’intérêt  
 pour  les  affaires  publiques  dans  toutes  les  classes  de  la  population,  un  certain  nombre  de  juristes  
 de  Helsingfors  s’organisèrent  en  réunion  privée  pour  échanger  leurs  idées  sur  des  questions  de  jurisprudence. 
 La  pensée  leur  vint  bientôt  de  transformer  leur  cercle  privé  en  une  société  de  discussion publique.  
 Dans  une  réunion  nombreuse,  le  15  décembre  1856,  on  décida  de  fonder  à  Helsingfors  une  Société  de  
 jurisprudence.  Mais  l’autorisation  nécessaire  fut  d’abord  refusée.  Le  projet  ne  fut  pas  abandonné.  En  
 1861  on  renouvela  la  demande  de  ratification  des  statuts.  Cette  fois  il  ne  fut  pas  fait  d’objections,  et,  
 le  11  février  1862,  le  Sénat  autorisait  la  constitution  de  la  «Société  finlandaise  de  jurisprudence». 
 D’après  les  statuts,  l ’objet  de  cette  Société  est  «de  fournir  aux  hommes  de  loi  et  aux  autres  personnes  
 qui  s’intéressent  aux  sciences  juridiques  l’occasion  d’échanger  publiquement  leurs  idées  et  leurs  
 expériences  sur  ces  matières». 
 Helsingfors  fut  désigné  comme  le  siège  de  la  Société,  avec  la  faculté  d’établir  des  succursales, mais  
 seulement  dans  les  villes  où  siège  une  cour  d’appel. 
 Ses  statuts  stipulent  la  publication  d’une  revue  juridique  devant  contenir  le  procès-verbal  des  actes  
 et  décisions  de  la  Société,  des  causes  instructives,  des  articles  de  jurisprudence,  etc. 
 La  Société  se  constitua  à  Helsingfors  le  30  et  le  31  mai  1862.  Elle avait réuni alors 262 adhérents.  
 Le  professeur  J.  P h .  P a lm é n   (actuellement  vice-président  du  département  de  la  justice  au  Sénat)  fut  élu  
 président  du  comité  central.  Quelques  mois  plus  tard  des  succursales  se  constituèrent  à  Âbo,  Vasa  et  
 Viborg,  de  sorte  que  toutes  les  branches  de  la  Société  furent  en  pleine  activité  avant  la  fin  de  l’année.  
 Les  discussions  ont  lieu  sur  un  programme  commun,  arrêté  chaque  année  par  le  comité  central. 
 Au  commencement,  la  Société  se  borna  à  discuter  les  questions  portées  au  programme  annuel  et  
 qui  avaient  trait  aux  divers  domaines  de  la  jurisprudence;  ces  discussions  avaient  en  vue,  soit de former  
 une  opinion  commune  sur  l’interprétation  et  l’application  des  lois  en  vigueur,  particulièrement  dans  les  
 cas  où  la  législation  n’avait  pas  subi  une  évolution  parallèle  à  celle  de  la  société,  soit  de  donner  aux  
 opinions  concernant  les  principes  à  suivre  pour  la  modification  et  l’amélioration  des  lois,  l’occasion d’être  
 proclamées  et  discutées.  Ce  dernier  objet  était  d’autant  plus  important  que  justement  alors  se  préparait  
 dans  le  pays  la  convocation  de  la  représentation  nationale  après  plus  de  cinquante  ans  de  suspension  
 du  travail  législatif  réservé  à  la  diète  par  la  constitution. 
 Cependant  dès  la  première  assemblée  générale,  en  1863,  on avait décidé de  réaliser le second moyen  
 d’action  prévu  par  les  statuts,  la  publication  d’une  revue.  En  1865  parut  en  effet  la  Revue  de  la  Société