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on abat le tronc, on le débite en bûches qu’on fait sécher et qu’on entasse au printemps dans une fosse
en entonnoir. On recouvre ensuite^ cette charbonnière de terre humide et on y met le feu par le bord
extérieur. Il faut surveiller nuit et jour avec le soin lé plus vigilant la charbonnière incandescente pour
qu’elle ne s’enflamme pas. Au bout de quatre semaines* la résine est transformée en goudron et s’écoule
par l’ouverture de l’entonnoir dans des tonneaux disposés pour le recevoir. Une charbonnière produit,
selon la nature plus ou moins résineuse du bois, de dix à trente tonneaux de goudron et même davantage.
Le prix du goudron varie selon l’état du marché et ne représente souvent qu’une faible main-d’oeuvre,
sans rien laisser pour la valeur du bois. . On fabrique aussi de la poix en faisant bouillir le goudron.
Ce sont les charbonnières à goudron qui ont déboisé une grande partie de l’Ostrobothnie.
Il n’y a, pour ainsi dire, pas d’usage auquel on ne mette les forêts. Les paysannes cassent les
branches des bouleaux pour en faire des balais ou cueillent les feuilles pour les donner en pâture aux
.Chasse à l’ours.
bestiaux, l’hiver, et pour faire cette cueillette plus commodément, elles abattent souvent les arbres. Puis
viennent les hommes et les enfants, qui dépouillent les saules de leur écorce pour en faire du tan, ou
lèvent de longues bandes d’écorce de bouleau, qui sert à divers usages. Les fabriques d’allumettes
achètent le bois de tremble. Les chantiers de construction navale choisissent les plus beaux arbres. Et
comme s’il n’y avait pas assez de raisons et de prétextes pour abattre du bois, on coupe des millions
de jeunes bouleaux pour en orner les maisons à la Saint-Jean, et un nombre infini de petits sapins
réjouissent les enfants aux fêtes de Noël.
Puis la nature réclame aussi sa part du butin. • Les insectes nuisibles, les rats des champs, les
lièvres, les pics, contribuent au pillage. Des cyclones, comme celui du 28 août 1890, font d’affreux
ravages, mais ces météores sont, rares. Très fréquents, au contraire, dans les étés secs, et bien plus
dévastateurs, sont les incendies de forêts ; souvent la fumée d’incendies éloignés ou de défrichements