
 
        
         
		monarque,  en  se  montrant  respectueux  des  droits  du  peuple  et  soucieux  de  son  bien,  avait  effacé  des  
 âmes  finlandaises  les  impressions  d’une  guerre  de  conquête  qui  rompait  des.  liens  séculaires,  mais  ce  
 voyage  imprima  jusque  dans  les  derniers  rangs du peuple l’image personnelle de l’Empereur  et Grand-Duc  
 comme  le  symbqle  des  plus  hautes  vertus  d’un  souverain. 
 Aussi  la  douleur  fut-elle  profonde  et  générale  quand  se . répandit  dans  les  campagnes  finlandaises  le  
 message  de  la  mort  de  l’Empereur,  arrivée  à  Taganrog  le  Ier  décembre  1825. 
 Par  un  manifeste  en  date  du  ,S/M  décembre  1825,  ¡’E mpereur  N ic o l a s   faisait  connaître  le  renoncement  
 au  pouvoir  de  son  frère  aîné,  le  Grand-Duc  Constantin,  et  sa  propre  accession  «au  trône  de  
 Russie  et  aux  trônes  du  royaume  de  Pologne  et  du  Grand-Duché  de  Finlande,  lesquels  en  sont  inséparables 
 ».  En  date  du  même  jour,  le  nouvel  Empereur  et  Grand-Duc'adressa  aux  habitants  de  la  Finlande  
 une  Assurance  semblable  à  la  proclamation  d’Alexandre  |if  du  ,3/S7  mars  1809. 
 Un  des  premiers-actes  importants  du  nouveau règne fut l’abolition du Comité des  affaires finlandaises  
 institué  à  Saint-Pétersbourg,  en  1811,  et  la  création  d’un  «Secrétariat  d’État  pour  la  Finlande».  Il  paraît  
 acquis  que  Rehbinder  approuva  ce  projet,  principalement  pour  obvier  à  un  abus  qui  s’était  produit  en  
 ce  que  le  Comité  avait  pris  peu  à  peu  le  caractère  d’une  instance  supérieure  au  Sénat,  lequel  cependant  
 devait  être  proprement  l’instrument  de  gouvernement  et  le  véritable  Conseil-.  Dans  le  manifeste  du  17  
 mars  1826,  où  est  proclamé  ce  changement,  l’Empereur  dit  expressément  que  la  soumission  des  affairés  
 finlandaises  à  sa  décision  doit  être  organisée  en  conformité  avec  les  lois  fondamentales  de  la  Finlande  
 et  que  c’est  pour  ce  motif  qu’a  été  maintenu  le  secrétariat  d’État.  En  effet,  la  Forme  du gouvernement,  
 de  1772,  statue  à  cet  égard  seulement  que  les  affaires  seront  référées par un secrétaire d’État, responsable  
 de  la  bonne  expédition  des  décisions  du  monarque;, sans  y   mettre  obstacle,  la  constitution  n’exige  pas  
 que  la  préparation  ordinaire  des  affaires  soit  renforcée  par  un  comité  ou  de  toute  autre  manière. 
 En  conséquence  de  cette  mesure,  l’ordonnance  du  2  juin  1826  déférait  au  Sénat  la  décision  d’un  
 certain  nombre  de  questions,  réservées  jusque-là  à  la  sanction  du  monarque.  Il  était statué  en outre que  
 les  requêtes  adressées  à  l’Empereur  ne  seraient  plus  remises  au  secrétariat  d’État,  mais  seulement  
 au  Sénat. 
 Les  lois  fondamentales  excluaient  du  service  de  l’État  toute  personne  professant  une  autre  foi  que  
 la  confession  luthérienne.  Cela  n’était  pas  équitable,  car  le  gouvernement  de Viborg, nouvellement réuni  
 au  reste  de  la  Finlande,  comptait  dans  sa  population  quelques  dizaines  de  mille  catholiques-grecs,  et,  en  
 outre,  un  assez  grand  nombre  de  Russes  s’étaient  fait  naturaliser  Finlandais.  L ’abrogation  de  cet article  
 ne  devait  avoir  lieu  qu’avec  le  concours  de  la  diète,  comme  toute  modification des lois  constitutionnelles.  
 Elle  fut  faite  cependant,  en  1827,  par  voie  administrative.  Mais  l’Empereur  témoigna  de  ses  égards  
 pour  la  constitution  en  expliquant,  dans  l’exposé  des  motifs  de  l’ordonnance,  que  l’urgence  de  cette  
 mesure  n’en  permettait  pas  le  renvoi  au  temps  où  la  diète  pourrait  être  convoquée. 
 Mais  la  question  de  cette  convocation  était  de  plus  en  plus  rejetée  à  l’arrière-plan.  On  comprend  
 facilement  qu’un  prince  qui,  plus  que  tout  autre  souverain de son époque,  a fait prévaloir dans  sa politique  
 générale le principe de la monarchie absolue, voulût éviter d’appeler le concours  des  représentants  du peuple  
 dans  un  de  ses  propres  états.  Or,  comme  nous  l’avons  dit  plus  haut,  selon  l’article  .38  de  la  Forme du  
 gouvernement,  il  appartenait  exclusivement  au  monarque  de  fixer  l’époque  de  la  réunion  de  la  diète. 
 "ÉbutefoiS  il  serait  inexact  de  prétendre  que,  pendant cette période,  la constitution  ait  été entièrement  
 méconnue.  Le  pouvoir  législatif  accordé  à  l’administration  fut,  il  est  vrai,  mis  à  profit  jusqu’à  ses  der-  
 nières  limites,  mais  ces  limites  ne  furent  outrepassées  que  dans  un  petit  nombre  de  cas  exceptionnels,  
 comme  l’ordonnance  de  1827, citée plus haut.  Dans "certaines questions,  Celle, par exemple,  de  l’organisation