paillettes si ténues qu’un travail acharné dans ces régions inhospitalières n’y trouve pas son salaire. La
station principale des chercheurs d’or est Kultala, sur l’Ivalojoki, établie par le gouvernement pour le
contrôle et la protection des lavages.
La partie finlandaise de la Laponie ressortit au gouvernement d’Uleâborg. Elle se Subdivise en un
territoire occidental, les marches de Torneâ, chef-lieu Enontekis, et un territoire oriental, les marches de
Kemi, avec Utsjoki, où se trouve l’église la plus septentrionale, à 107 kilomètres au sud du Cap Nord.
Enontekis s’avance comme un coin sur .le territoire norvégien, ce qui est aussi peu indiqué par la nature
que la frontière norvégienne de la Finlande. La perle de la Laponie, c’est le lac d’Enare, vaste, profond,
poissonneux, semé d’îles, gelé pendant dix mois de l’année, mais qui, en juillet et en août, se couvre de
barques de pêcheurs. Du reste, la Laponie, sa nature grandiose et triste, Ses montagnes.* ses «tondres»
inexplorés, ses rapides, son long hiver, ses claires nuits d’été, ses aurores boréales, ses mirages, ses
rennes et ses loups, ses saumons et ses moustiques, sont mieux connus des voyageurs que bien des
parties peu visitées de la Finlande.
La Finlande s e divise en 8 gouvernements, dont le tableau suivant indique le nom et
la superficie en kilomètres carrés:
1 1 0/0
Gouvernements de:
¡TERRE FERME. LACS. TOTAL. DE TOUT
1 LE PAYS;
Âb o et Björneborg av e c le s île s d’A la n d . . .1 ; 23,136 1 .0 3 5 24,171 6,47
N y la n d ................................................ B U 11,872 S.«
T à v a s t e h u s ...................................... • • • - y 1 7 .9 5 9 - 3.625. 21,584 5 .*
Viborg. . . . . . . . . . ■ - • - • - 3Ii4 0 9 3.632 35.O4I .9,83
K u o p io ................................................ L , : . L V . 35.746 6,984 4 2 ,7 3 0 11,44
S:t M i c h e l ..................................... . 17,275 ■ 5.565 22,840 6,11
V a sa ................................................ . - - - - - 1 38.309 3.402 41,7 11 - 11,17
Uleâborg . . . . . . . . . 8,662 165.641 44,83
Partie finlandaise du Lado ga . • • 4 — 8,014 8,014 2,14
P ou r toiite la Finlande II 331 -9 4 4 41,660 ! 373.604 IOO
II. LE PEUPLE.
LES ABORIGÈNES.
Le peuple qui a établi sa demeure sur le sol granitique de la Finlande descend des plus anciens habitants
du nord et du nord-est de l’Europe. Il était là avant l’histoire, avant la légende, dans ce passé
brumeux où s’effacent tous les souvenirs. Dès. le commencement de notre ère, on l’appelait Fen ou
Finnois, nom donné par les peuples voisins; lui-même il s’appelait Suomalaiset, dénomination très répandue
dont l’étymologie, est contestée. Ces noms du peuple ont ensuite passé au pays lui-même, que les étrangers
appellent Finland, mais les indigènes Suomi, Suomenmaa.
Là où l’histoire perd toutes traces, la linguistique a su révéler des aboutissants. Les philologues
nous disent en effet que les Finnois appartiennent à une grande famille de peuples, les Finno-Ougriens,
dont les restes sont actuellement disséminés sur un vaste espace, depuis l’Obi et l’Oural à l’est jusqu’aux
rives du Danube, où ils ont un poste avancé, les Magyares. Ceux-ci ont pour parents les plus rapprochés,
au point de vue linguistique, les Ostiaks, sur l’Qbi et l’Irtisch, et les Vogules, sur le versant de l’Oural.
Dans l’est de la Russie d’Europe demeurent les Syriènes et les Votiaks, ainsi que les populations des
bords du Volga, proches parentes des Finnois, les Morduins et les Tsche'rémisses. Cependant les parents
les plus rapprochés des Finnois sont leurs voisins des bords de là Baltique: les Caréliens, les Vepses,
les Votes, les Estes et les Livons, dont les langues ne diffèrent pas beaucoup plus du finnois que, par exemple,
le danois du suédois. Il reste à nommer les Lapons, qui, anthropologiquement, ne paraissent pas être
des Finno-Ougriens, mais qui ont adopté un idiome finno-ougrien. Ces populations, pauvres et affaiblies,
à l’exception des Magyares, sont tout ce qui reste de peuples autrefois très vivaces, qui, dans les premiers
siècles de notre ère, occupaient et dominaient une grande partie de la Russie actuelle. Seulement sur
les bords des golfes de Finlande et de Bothnie, les nombreuses tribus de cette famille qui en formaient,
pour ainsi dire, l’avant-garde, trouvèrent un asile protégé par des déserts et pourtant ouvert, par le voisinage
de la mer, à la civilisation et au progrès. Si les Finnois vivent, s’ils ont atteint à la civilisation
européenne tout en conservant leur caractère propre, ils le doivent en grande partie à cette terre à la
fois dure et ensoleillée, fermée et ouverte, isolée et pourtant accessible à l’influence de l’Europe.