couronné et ceint de feuilles de chêne, et portant sur l’épaule une massue d’or. Les plus anciennes
villes ont aussi leurs écussons.
1. LA FINLANDE PROPRE.
La vallée de l’Aura, formant l’angle sud-ouest du pays, porte ce nom depuis le temps où seul
ce territoire était nommé Finlande. Les autres provinces avaient chacune leur nom, et pour le pays tout
entier, on employait la vague désignation de Ôsterland (pays de l’Est). Il fallut six siècles pour que le
nom de Finlande embrassât toutes les provinces, et c’est tout ce temps-là qu’il fallut pour que les divers
éléments de la population en vinssent à se reconnaître mutuellement comme des parties d’un même tout
et comme constituant un même peuple.
La Finlande propre est une plaine fertile, coupée au nord seulement de rochers et de collines. Des
baies profondes découpent les côtes, bordées d’un vaste archipel. Peu de lacs et des rivières insignifiantes.
La rivière d’Aura formait autrefois la limite entre les deux districts judiciaires du pays, la «Finlande
septentrionale» et la «Finlande méridionale», avec les autres provinces pour dépendances; C’est
là, sous ce climat moins rude, dans cette plaine populeuse et bien cultivée, possédant des roches méÀbo
et sa cathédrale.
tallifères et des carrières de calcaire, c’est là, à l’abri du château-fort d’Àbo, que la Finlande posa les
premiers fondements de sa civilisation; c’est de là que datent ses plus anciens souvenirs historiques.
C’est là qu’abordèrent les troupes de la première croisade pour la conquête du pays; là furent baptisés
les premiers chrétiens; là fut élevée la première église (Rântâmâki), la première forteresse (Àbohus); là
fut le siège de la première administration civile, religieuse et militaire, de là première organisation sociale,
le site de la première ville, de la première école, de la première académie, là fut le berceau du commerce
et de l’industrie, de la'science, des arts et des lettres; c’est à ce coin du pays que se rattachent lès
premiers noms célèbres de prélats, de guerriers, d’hommes d’Etat, de savants et de poètes. Aujourd’hui
encore, bien que cette province ait perdu son rang de métropole, elle ne se contente pas de vivre des
souvenirs de son anciénne importance; elle prend une part active et distinguée à l’oeuvrè collective
du pays.
Âbo a été le centre intellectuel de la Finlande de 1157 à 1827. La ville s’éleva à l’abri de la forteresse
du même nom, bâtie par les premiers croisés et agrandie depuis. Elle n’en fut pas moins brûlée et pillée
par des incursions russes dès 1198, puis encore en 1318. Sa cathédrale-, souvent ravagée par l’incendie