Le synode général se réunit au moins une fois tous les dix ans. Il comprend, les évêques, trente
prêtres élus par diocèse, un laïque pour chaque doyenné (actuellement 45), un sénateur, un membre de
chacune des cours d’appel, et un professeur des facultés de théologie et de droit. L ’archevêque préside
le synode.
Au synode appartient le droit d’initiative quant à la création d’une nouvelle loi ecclésiastique ou à
la modification de la loi en vigueur, et le droit de résolution quant à l’adoption d’un psautier, d’une
liturgie, d’un catéchisme et d’une traduction de la bible. Le gouvernement doit demander le préavis du j
synode dans les questions qui touchent aux relations de 1 Eglise
avec l’État ou avec d’autres communautés religieuses.
Comme l’on voit, la confection même de la loi ecclésiastique
n’appartient -pas au synode. Ses propositions doivent être
soumises au pouvoir législatif: l’Empereur et Grand-Duc et
la Diète. Il faut noter
que la loi de
l’église évangelique-
luthérienne seule est
ratifiée par l’État.
Cela suffirait déjà à
donner à cette église
le caractère d’une
église d’État. Mais
d'autres circonstances
y contribuent encore:
la situation juridique
et économique du
clergé luthérien, telle
quelle est réglée et
assurée par les privilèges
de l'an 1723, le
Règlement de la diète
de 1869 et d’autres
lois spéciales, et encore
la mission de
l’Université de former,
dans une faculté
de théologie, des prêtres
I n t é r i e u r d e
l a c a t h é d r a l e d ’Â b o
pour les paroisses
luthériennes.
Au commencement de ce siècle, le pays était divisé en deux diocèses, ceux d'Âbo et de Borgà.
En 1850, les paroisses septentrionales furent réunies en un troisième diocèse, dont Kuopio devint le
chef-lieu. Le premier des évêques est l’archevêque d’Àbo, qui préside de droit le synode et l’ordre du
clergé à la diète.
Nous avons déjà donné les noms des archevêques de ce siècle jusqu’à Bergenheim, qui occupa ce
poste de 1850 à 1884. Parmi les évêques de Borgâ, citons F . L. S chauman (1810— 1877), qui déjà
comme professeur de théologie s’était fait un juste renom de savant, de prédicateur et de patriote. Le
premier évêque de Kuopio fut R. V. F r o steru s (1795— 1884), esprit cultivé et délicat, qui gouverna le
nouveau diocèse pendant trente-trois ans.
Il a été dit au chapitre précédent que la doctrine luthérienne a. jeté de profondes racines dans
l'âme .et dans la vie du peuple finlandais. Ce trait caractéristique du protestantisme en général, d'inciter
chacun à l'étude des-Écritures et d'établir la vie chrétienne sur le fondement de la morale, est en harmonie
avec le naturel: du Finnois, porté à la méditation solitaire et peu sensible au symbolisme des
forjnéS' extérieures.
Lorsqu’au 18' siècle, l'État 'suédois fit le premier pas vers la tolérance religieuse en garantissant
aux adhérents de confessions étrangères, sous certain« conditions, le libre exercice de leur culte, la loi
n’en maintint pas moins la stricte interdiction d'abandonner la doctrine luthérienne, et cet état de
choses dura jusqu’à l’époque où les états furent de nouveau admis à coopérer à la législation. Actuellement.
i l l n i ecclésiastique de 1869 statue expressément l’autorisation pour chacun de passer de l’église
luthérienne à toute autre communauté religieuse. L ’adoption de cette disposition et du principe, introduit
dans le Règlement de la diète de la même année,
que l'éligibilité à la diète est indépendante de la confession,
à l’exclusion seulement des non-chrétiens, a
consacré le principe de la liberté religieuse dans la
législation finlandaise. .. -J
Bien longtemps avant que cette tolérance générale
fût devenue article de loi, le gouvernement avait
régli la situation de l’église: grecque-orthodoxe en
Finlande. Quand l’Empereur Alexandre Ier réunit le
gouvernement de Viborg au reste du pays, il décida
que la plus haute autorité ecclésiastique de l’Empire,
le Saint-Synode, continuerait à gouverner les affaires
purement ecclésiastiques de la province. Quant à
la situation de ces paroisses au point de vue administratif
et économique vis-à-vis de l’État, elle fut
ordonnée par des décrets du gouvernement finlandais.
Peu à peu il s’est formé de petites communautés
grecques-orthodoxes dans d’autres parties du pays.
Elles sont soumises au même système. L ’État finlandais
subventionne les prêtres des petites communautés
deS villes et paye quelques prêtres, dits ambulants,
chargés de porter les soins religieux aux adhérents
épars de la confession grecque. Jusqu’ici la surveillance
de ces communautés a été exercée par une «Direction
spirituelle», siégeant à Viborg, mais qui a été
L a n o u v e l l e é g l i s e g r e c q u e - o r t h o d o x e
remplacée récemment par la création d’un évêché.
d e H e l s in g f o r s .
Il y a deux couvents russes sur territoire finlandais, j
ceux de Valamo et de Konnevits, dans des Iles du Ladoga. Le couvent de VaLamo. l.eu ne pe.er.nage
très fréquenté par les Russes, est célébré pour ses richesses et pour sa situation pittoresque. g g l l n y a
jamais eu de querelles religieuses entre orthodoxes et luthériens dans les provinces de l’est, où les adhérents
des deux confessions vivent côte à côte.
La réalisation du principe de la liberté de conscience, reconnu par la loi en 1869, réclamait de
nouvelles mesures de la part de l’autorité civile. Les avis étaient partagés, aussi bien dans la d.ète que
dans le synode, Sur l’extension que la loi devait donner à la liberté religieuse. Ce qui compl.quait encore
la question, d’est qu’on ne pouvait pas introduire dans la loi, comme principe général, l'autonsation de
passer d’une confession à une autre, car l’église grecque-orthodoxe maintenait pour ses adhérents 1 mter-
diction de sortir de son sein. On aboutit enfin à l’adoption de la loi de 1889, qui reconnaît a tous les