importance pour l’interprétation du droit public de Finlande, que celle de Calonius pour la législation
civile et pénale. La constitution actuelle de la Finlande a ses racines dans un passé reculé; aussi une
étude approfondie des anciennes sources du droit de Suède était-elle une préparation indispensable à
l'exposition du droit public moderne. Quelques parties de ce domaine avaient déjà été explorées par
des historiens et des jurisconsultes suédois. Mais Nordstrôm est le premier et jusqu’ici le seul qui ait
exposé d’une manière systématique^ et complète l’histoire ancienne du droit en Suède. Son grand ouvrage,
paru en 1839 et 1840, Contributions à l’histoire de la constitution de la société suédoise, contient, non
seulement l’histoire du droit public et administratif, mais aussi celle de la législation civile et pénale.
Les écrits de Nordstrôm, comme ceux de Calonius, se distinguent par l’élégance du style, la netteté et
la pénétration de la pensée; ils inspirent la confiance par le sérieux et la sincérité. Si même la critique
moderne, avec les ressources plus riches dont elle dispose, y a trouvé à corriger, cet ouvrage n’en reste
pas moins dans son ensemble le fondement de toute étude de la législation de Suède et de Finlande.,—•
A cette Histoire de la constitution suédoise se rattachait un exposé systématique du droit public finlandais;
cet exposé, qui constituait un cours fait par l’auteur à l’Université et dont la bibliothèque de l’Université
conserve le manuscrit, n’a malheureusement pas été imprimé, parce que Nordstrôm, établi depuis
1846 en Suède comme archiviste du roj'aume, fut dès lors trop absorbé par ses fonctions pour poursuivre
ses études sur le droit finlandais. Les écrits publiés par lui depuis 1846 appartiennent à la littérature
suédoisegp- J. W. R o senbo rg (1822— 1871) occupa la chaire de Nordstrôm depuis 1857. Après
avoir fait paraître plusieurs mémoires, entre autres un écrit remarquable sur L’indigence et l’assistance
publique en Finlande, Rosenborg publia en 1863, sous Ie titre de Les diètes, un ouvrage peu volumineux,
mais très nourri, qui constitue une suite de l’histoire de Nordstrôm. Les circonstances du moment donnaient
à cet ouvrage une importance politique particulière: en effet, l’année même de son apparition, les
états de Finlande se réunissaient pour la première fois depuis un demi-siècle. Rosenborg a aussi pris
part à l’élaboration du Règlement de la diète, cette loi fondamentale qui apporta de si importantes réformes
dans la représentation nationale (voir p. 104).
Après Rosenborg, la chaire de droit public fut occupée en 1874 par L. Mechelin (né en 1839) ; il la
conserva jusqu’en 1882, alors qu’il fut appelé à faire partie de la section administrative du Sénat. Le
besoin d’un exposé systématique du droit public de Finlande devenait de plus en plus urgent dans les
conditions nouvelles où la vie publique était entrée en 1863. Il était devenu nécessaire aussi que ceux
qui, ne connaissant pas les langues du pays, ne pouvaient se mettre au courant de sa littérature juridique,
fussent mis à même de prendre connaissance du droit public finlandais. C’est pour ces motifs que:
Mechelin publia en 1886, sous le titre de Précis du droit public du Grand duché de Finlande, un exposé
concis, en langue française, des lois fondamentales finlandaises et de l'organisation du gouvernement;
l’ouvrage fut traduit en russe et en anglais. En 1889 parut, dans la publication monumentale de Maqvard-
sen «Handbuch des Oeffentlichen Rechts», un article de Mechelin sur le droit public de Finlande, où
l’auteur expose, d’après les méthodes de la science moderne, le contenu des lois constitutionnelles. Avant
1880, Mechelin avait traité la question de la situation du Conseil du royaume suédois au point de vue du droit
public dans les temps anciens et publié une -contribution à la théorie des unions et des fédérations d’États.
R o b er t H ermanson (né en 1846), professeur de droit public, depuis 1884, a publié, sous le titre
de Les états de Finlande, une étude de droit public à laquelle il s’était préparé par des recherches sur
la théorie générale du droit, recherches dont il avait consigné les résultats dans un travail sur La législation.
En 1892, Hermanson publia, sous le titre de La situation de la Finlande au point de vue du droit
public, un ouvrage où il traite à fond les questions de jurisprudence dont la solution détermine la position
de la Finlande relativement à la Russie, et, au moyen des conclusions qu’il tire de cet examen, il établit
la nature du droit qui appartient à la Finlande comme État.
Dans un ouvrage intitulé L’union de la Finlande avec la Russie (paru en suédois, en finnois, en
russe, en allemand en anglais), Joh. R ich. D aniel son réunit et analyse d’une manière absolument convaincante*
les documents historiques sur lesquels se fonde ce droit. — Il faut citer encore un ouvrage
qui, bien qu’il n’appartienne pas, à proprement parler, à la littérature juridique, touche de très près à
son domaine; il est intitulé Notre administration et nos diètes, coup d’oeil rétrospectif sur l’histoire constitutionnelle
de la Finlande pendant les vingt dernières années (2 vol., 1884— 88). L’auteur, E d v . B ergh,
y rassemble en abondance les éléments nécessaires d’un jugement sur l’oeuvre législative accomplie depuis
la réforme de 1863. En 1893 e t 1894 a paru une suite de cet ouvrage par le même auteur, sous le
titre de La Finlande pendant les dix premières années du règne d’Alexandre III.
Un ouvrage considérable, publié en 1833, La législation financière du Grand-Duché de Finlande, par
J. G . vo n B o nsd orf f (1795— 1873), est important pour l’étude du droit financier de la Finlande et en
particulier de la question un peu compliquée de l’imposition des terres. Depuis lors, des questions de
droit financier ont été traitées dans diverses monographies, entre autres par Rosenborg. — Dans le
domaine du droit économique, l’auteur le plus fécond est le professeur A. L iljenstrand (né en 1821).
Il faut citer de lui un mémoire sur Le partage de la propriété foncière et un ouvrage, paru en 1881, sur
Les parties des vieilles lois suédoises concernant la culture des terres. J. N. L ang , professeur, a commencé;
la publication de ses cours sur le droit maritime de Finlande; le premier volume en a paru
en 1890.
Il faut, pou r faciliter l’étude de la législation, des éditions de lois où les sources du droit soient
indiquées et ordonnées "systématiquement. K. K. S jô ro s et K. W. S ulin ont publié ainsi la loi de 1734
«avec additions, modifications et commentaires, en vigueur en Finlande»; Il a paru plusieurs éditions de
cet ouvrage estimé. J. Ph. Palmén a publié en 1861 «Les lois fondamentales de la Finlande et les actes
publies; qui s!y rattachent». L. Mechelin a fait en 1877 et en 1891 la même publication sur un plan un
peu différent. D’autres domaines du droit administratif ont été l’objet de publications semblables. Toutes
-les éditions de ce genre ont paru dans. les deux langues du pays.
Ce qui explique la pauvreté relative de la littérature juridique finlandaise en ouvrages de longue
haleine, c’est, d’une part, le petit nombre des hommes qui se sont voués à la science juridique, d’autre
part, le fait que l’activité de ces hommes a été mise en réquisition par la politique et l’administration.
Nordstrôm, Ekelund, Palmén, Liljenstrand, Rosenborg, Ehrstrôm, Montgomery, Mechelin, Forsman ont
dû prendre un e plus ou moins grande part à l’élaboration de projets de loi. Une grande partie des
rapports donnés par le s comités d’élaboration des lois, se rattachent par leur contenu à la littérature
scientifique’ du droit.
Le 18e siècle avait laissé de bonnes traditions dans le domaine de l’économie politique: A nders
C hydenius, pasteur finlandais, membre de la diète, avait exposé en même temps qu’Adam Smith une
doctrine économique essentiellement semblable à celle du savant écossais. On peut dire que les économistes
finlandais sont restés fidèles à ces traditions; les idées de socialisme d’État n’ont guère jusqu’ici
de représentants dans notre pays :— nos écrivains se rattachent en général aux idées libérales. Mais
les publications parues dans cette branche n’atteignent pas à une valeur scientifique considérable. Leur
but a été, soit de populariser les doctrines économiques, soit d’éclairer scientifiquement telle question
d’un intérêt actuel. Les brochures de H enrik B o rgstrôm le jeune (voir p. 137 s.) frayèrent la voie à une
réforme du crédit et du système monétaire; R . F ren ck ell a traité la question Du travail industriel dans
ses rapports avec la fortune nationale; E rn st L inder (1838— 1868), enlevé trop tôt, ne put publier que la
première partie de ses Mémoires sur des sujets d’économie politique, où il faisait preuve d’un talent remarquable;
F é l ix Heik el (né en 1844) a fait, en s’appuyant sur la statistique, l’histoire des institutions de
crédit. Il faut aussi rappeler la part qui revient aux publications périodiques dans le traitement des
questions d’économie politique. J. V. S nellman à écrit de nombreux articles sur ces sujets, et, pendant
une vingtaine d’années depuis 1860, le journal «Helsingfors Dagblad» exerça sur l’opinion une influence
considérable en ces matières, qui y étaient traitées avec compétence et autorité par A. H. C hydenius
(né en 1833).
Les nombreuses publications officielles du Bureau central de statistique tiennent le premier rang
parmi les travaux de cet ordre. Le premier, G. R ein étudia et mit en oeuvre la statistique du pays. Le