troncs équarris; la salle
commune est flanquée
d’une ou deux chambres;
dans quelques contrées, un
corridor, avec une porte
de sortie aux deux bouts,
partage la maison dans sa
largeur. Seuls les gros
paysans de l’Ostrobothnie
se bâtissent de vraies maisons
de maître à étage,
les peignent de couleurs
à' l’huile, mais n’habitent
pas l’étage, qu’ils réservent
pour les grandes occasions
de fête. Les maisons de
paysan en Finlande sont_
le plus souvent peintes en
rouge, couleur qu’on obtient
en délayant une terre
ferrugineuse.
Le nombre et la hau-
, f S D a n s u n v i l l a g e d u T a v a s t la n d , d'après un tableau de A . E d e l f e l t . teur des fenêtres varient
avec le besoin de lumière et de vue de la population. Encore espacées et petites dans la plus grande
partie de la Finlande centrale, orientale et méridionale, les fenêtres tendent cependant à y devenir plus
nombreuses et plus grandes; elles le sont déjà dans l’ouest, et,, en Ostrobothnie, il y en a tant et de si
hautes que, bien que toujours fermées, elles rafraîchissent les chambres par d’inévitables courants d’air,
qui constituent du reste le seul moyen de
ventilation. L ’usage des vitres ne s’est répandu
en Finlande que dans le courant du
Siècle dernier. Elles étaient d’abord si rares
qu’un paysan du Savolaks, qui avait réussi à
se procurer cet objet de luxe, passait sa vie
à sa fenêtre pour crier aux passants de prendre
bien garde de fourrer leur main à travers
la vitre.
Il n’y a pas de troglodytes en Finlande:
même la plus pauvre cabane satisfait au moins
aux premières exigences de l’existence pour
des êtres humains. Dans la vaste salle Commune
des cabanes ordinaires, la famille se
réunit aux repas et elle y passe les heures
sombres de la journée; les hommes s’occupent
à des ouvrages de menuiserie, les fem-
SB I mes filent, r emme tissant. cardent la laine ou vaq1uent aux
soins du ménage. Il n’est pas rare maintenant
que la. lecture d’un journal fasse partie des occupations
de la veillée. Aux gens de la maison, maîtres et valets, se
joignent dans la plus parfaite
entente le mendiant de passage,
l’indigent qu’on loge gratuitement,
dans bien des endroits
même les poules. Un feu clair
pétille sur l’âtre; Des éclats de
bois résineux, fichés dans les
fentes des parois, font tous les
. frais d’éclairage; on réserve pour
les hôtes de distinction les chandelles
de suif fabriquées à la
• maison. Au plafond sont suspendues
des planches qu’on y a
mises à sécher et de grandes
perches où sont enfilées par un
F e rm e t a v a s t i e n n e , d’après un tableau de E. Jà r n e f e l t . trou ménagé au milieu les galettes
rondes de pain de seigle.
L ’ameublement se compose d’une grande table peinte, des lits, généralement à deux étages, recouverts
de couvertures de laine artistement tissées par les femmes de la maison, et. dont n’usent que les maîtres
et les vieillards, tandis que les larges bancs .
servent de couché aux autres; le poêle même
sert fréquemment de lit à l’indigent ou à
l’hôte de passage. Dans un coin, une petite
armoire renferme la bible, le psautier et l’argent
de la famille. Et il ne faut pas oublier
l’horloge, dans sa caisse de bois généralement
peinte de,couleurs vives, tandis que le coffre
aux habits,- tout aussi brillamment colorié, a
sa place dans une chambre latérale ou au
grenier.;
Sous le plancher est une petite cave
où l’on descend par une trappe; les provisions
d’hiver et les pommes de terre-sont
conservées dans des magasins et des caves
hors de la maison. Les autres dépendances
sont l'écurie, l’étable, les remises, les étuves
à Sécher le grain, les granges et, l’une des
plus importantes, l’étuve où se prennent les
bains de vapeur. On obtient la vapeur en
jetant de l’eau sur de grosses pierres chauffées
à blanc; les baigneurs, montés sur une |_
espèce de. soupente, se fustigent avec des
verges de bouleau. Ces bains-sont pour le
peuple une des jouissances les plus appréciées,
en même temps qu’une des nécessités
de la vie. Il n’est pas; dans tout le pays,
une personne du peuple qui ne. prenne un
bain de vapeur au moins tous les samedis;
à l’époque des moissons ou du battage du Étu