finnois Savilahti (S:t Michel) ou du russe «savo-
lotschie» (de l'autre côté des monts). Cette province,
qui a ressorti d’abord à Viborg, ensuite à Nyslott, a
souffert pour une bonne part des ravages de la guerre
de frontières; en 1743, un trait de plume arbitrairement
tracé sur la carte la partagea entre la Russie
et la Suède. De toute la Finlande, si riche en lacs,
le Savolaks est la contrée qui en compté le plus; il
est plutôt archipel que continent; La pente générale
est faible, coupée dans tous les-sens par des dos de
moraines et des collines, qui, avec les cours d’ea.u,
les lacs et les îles, font varier le paysage à l’infini.
A peine a-t-on donné la palme à un point de vue qu’on en
rencontre un plus beau encore.
Il y a cinq villes dans le Savolaks. Kuopio, la résidence
du gouverneur, sur une presqu’île du lac de Kallavesi, a été
fondé en 1776 par Gustave III et compte aujourd’hui 9,000
habitants. Siège d’un évêché depuis 1851, Kuopio a un des marchés
les plus fréquentés du pays; il est la tête des lignes de navigation
Vue prise de la colline de P u jo . dans l’intérieur, et un centre intellectuel pour la Finlande orientale.
La vue qu’on a du coteau de Pujo, près de la ville, est célèbre pour le grand nombre d e ^ qu elle
embrasse. Une ligne de navigation étroite, en partie cana- -
lisée, conduit de Kuopio au nord, à la nouvelle ville
à’Iisalmi, qui est un Centre de commerce pour une vaste
contrée. -
S:t Michel (2,300 habitants), sur une baie du Saima,
à l’ouest, était avant Kuopio le centre du Savolaks; ville
depuis 1838, il est résidence gouvernementale depuis 1843.
Depuis que le chenal qui y aboutit a été creusé, son commerce
a augmenté.
Nyslott (en finnois Savonlinna, 1,600 habitants) a pris
naissance à l’abri du château d’Olofsborg, bâti en 1475.
par Erik Axelsson Tott sur une île du détroit de Kÿrôn-
salmi, entre les lacs de Haukivesi au nord et de Pihlaja-
vesi au sud. Ce château, qui porte aussi le nom de Ny-
slott, est la mieux conservée des forteresses du moyen
âge en Finlande; c’est la clef du Sav.olaks; dès les premiers
temps de son existence il a opposé une barrière
aux invasions; assiégé à maintes reprises, il le fut pour
la dernière fois en 1788. Nyslott a déjà le titre de ville
en 1723; c’est actuellement un des ports fréquentés du
bassin du Saima. A deux heures de bateau à vapeur au
sud-est de Nyslott, dans le lac de Puruvesi, se trouve une
île, Punkaharju, constituée tout entière par une étroite
colline en dos d’âne, longue de 6 kilomètres, le long de
la crête de laquelle court la grand’route, qui rejoint la
terre ferme, aux deux extrémités de l’île, par des bacs.
Cette île boisée, d'une forme si bizarre, a été comparée
tantôt à un lézard, tantôt
à un oiseau aquatique nageant,
l|s ailes gonflées.
Elle est propriété de l’Etat
depuis 1841. La vue doiit
on en jouit, une des plus
belles de la contrée, y
attire les touristes, qui y
trouvent un hôtel.
Sur la rive méridionale du
principal lac de Saima, on trouvé
Villmanstrand (en finnois Lap-
peenranta, 1,900 habitants); autrefois
lieu . de chargement pour
Vibpr-g, puis fortifié g®- 1723,
pris par les Russes après une défaite sanglante des Suédois en 1741. Villmanstrand est depuis 1784 une
paisible ville de commerce Le régiment des dragons finlandais y a ses cantonnements. On y a bâti à
l’Empereur une résidence d’été, qu’il habite lorsqu'il vient inspecter le camp qui réunit en ce lieu tous
les trois ans les troupes finlandaises.
La Finlande orientale est riche a l passages étroits où une petite troupe peut arrêter des forces
snpérieures, et le Savolaks fut en effet le théâtre de la guerre de 1788. Au détroit de Porrassalmi, à 8
kilomètres de S t Michel, cinq cents hommes du Savolaks se défendirent avec deux canons, le 13 juin
1789, contre un ennemi nombreux, et, ayant reçu des renforts, ils maintinrent leurs positions pendant
dix-sept heures d’un combat ininterrompu. Nommons encore, parmi les autres champs de bataille du
Savolaks: en 1790, Karnâkoski ,et Partakoski, au débouché du lac de Kuolima, et en 1808, le pont de
Virta, sur l’Iijârvi, dans le nord de la province.
7. L’OSTROBOTHNIE.
Sans compter la Laponie finlandaise, cette province (en finnois Pohjanmaa, le pays du nord, ou du
fond) occupe environ les deux cinquièmes de la Finlande, c’est-à-dire une étendue équivalente à la superfide
totale des royaumes de Bavière,
de Saxe et de Wurtemberg. Sa longueur
est de 705 kilomètres du nord au sud:
sa largeur varie de 170 à 320 kilomètres.
L’Ostrobothnie est une plaine faiblement
inclinée vers le golfe de Bothnie, sillonnée
de fleuves, jonchée de pierres roulées,
coupée de collines basses et de rochers
de granit; mais à la frontière du nord-est
la contrée devient montagneuse. De
grandes étendues de ce pays étaient autrefois
recouvertes par la mer, dont le
fond s’est élevé graduellement et continue
de s’exhausser. Cette émersion est relativement
si rapide qu’une période de
trente, de vingt, de dix ans même suffit
L ’ é g l i s e d e M u s t a s a a r i , .a u t r e fo is l e s i è g e d e la c o u r p0ur amener des changements notables
d ’ a p p e l d e V a s a .