Beaucoup de nos armateurs restreignirent alors leurs opérations. Le tonnage des navires à voiles finlandais
était, en 1878, de 294,088 tonneaux; en 1892, il était descendu à 231,806. Et cette diminution -a
surtout porté sur la catégorie des grands navires. En revanche, le nombre des bateaux à vapeur avait,
pendant le même temps, augmenté de 161 à 417, et leur tonnage, de 8,710 à 26,048. Il est toutefois
possible que les armateurs finlandais, qui, dans ces derniers temps, ont surtout eu en vue d’assurer la
régularité des communications sur certaines lignes, étendent de nouveau leur sphère d’opération, aussitôt
qu’une expérience plus complète aura sûrement indiqué les genres de navires qui répondent le mieux
aux conditions actuelles du fret. Alors les milliers de matelots finlandais qui naviguent maintenant sur
les navires étrangers, pourront reprendre du service dans la marine marchande de leur pays.
La statistique commerciale ayant, depuis 1885, établi le calcul de la valeur des marchandises sur
L e p o r t d e H a n g ô .
d’autres principes qu’auparavant, il est impossible de donner ici des chiffres comparatifs avec les périodes
antérieures. De 1886 à 1892, la valeur totale de l’importation et de l’exportation a varié de 176 millions
à 251 millions. Les échanges les plus considérables se font avec la Russie; où la Finlande exporte des
marchandises pour 34 millions en moyenne et d’où l’importation monte à environ 51 millions. Ensuite
viennent, pour l’exportation, la Grande-Bretagne, le Danemark, l’Allemagne, pour l’importation, l’Allemagne,
la Grande-Bretagne, la Suède.
Le nombre des navires entrés dans les ports de Finlande a été, en 1892, de 6,884, jaugeant
1,311,837 tonneaux. Les sorties ont été de 6,830 navires, jaugeant 1,306,330- tonneaux. Les bateaux à
vapeur comptent dans ces chiffres pour environ 55 pour cent du tonnage.
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La Finlande n’a pas de Bourse. .Cela tient à la décentralisation du commerce, laquelle à son tour
est une suite de la répartition naturelle des échanges avec l’étranger entre un grand nombre de ports.
Il y a bien des enchères dites de bourse où se . vendent les titres et valeurs, mais ces enchères ne prêtent
pas à la grande spéculation, saine ou malsaine.
Le commerce de la Finlande a d’utiles auxiliaires dans la stabilité de sa monnaie, la solidité de ses
banques, l’amélioration continue “de ses communi cations. Ce que nous avons dit plus haut (p. 152) de
l’influence de la politique -douanière sur l’industrie, s’applique aussi bien au commerce.
Les sociétés de négociants, qui ont maintenant des assemblées régulières sous la direction d’une
délégation centrale, et les associations de commandants de navires, ont pris l’initiative de mainte mesure
utile. La Société finlandaise d?exportation, fondée en 1891, a obtenu de l’État, sur la recommandation de
la diète, une subvention annuelle de 25,000 marcs pour l’aider dans son oeuvre principale, qui est de
préparer des débouchés à de nouveaux articles d’exportation.
L. M e c h e l i n .
G. LES VOIES: DE COMMUNICATION.
Au commencement du siècle, les sentiers, les chemins vicinaux, les grandes routes, les lacs et les
cours d’eau naturels, étaient les seuls moyens de comm uni cation en Finlande.
Le sentier, qui conduit à travers les bois et les marais à la cabane isolée du défricheur, le chemin
vicinal, qui relie les fermes et les villages aux grandes routes, sont les dernières ramifications de ce
système artériel qui fait pénétrer jusque dans les recoins les plus écartés de la patrie, le bien-être, les
idées, nouvelles et les sentiments de solidarité.
Les grandes routes, qui, selon l’ancienne loi, sont construites et entretenues par les propriétaires
du sol, font communiquer entre elles les villes et autres places importantes. C’èst le long de ces routes
que le paysan de l’intérieur transporte, au moyen de son cheval et-de sa charrette, son goudron, son
beurre et lés autres produits de sa ferme au port le plus voisin et en rapporte du fer, du sel, du café,
du sucre. Pour les voyageurs aussi et pour la poste, le cheval et la charrette sont les seuls moyens de
transport. L’organisation de la poste aux chevaux date du milieu du 17e siècle; elle consistait en l’obligation
pour les propriétaires de faciliter le transport de la poste et des voyageurs en entretenant un nombre
déterminé de chevaux dans des stations à peu près également espacées et où l’on trouvait aussi, au
besoin, le logis et une nourriture simple. Le tarif étant très modéré et la rapidité du transport relativement
grande, cette organisation a beaucoup facilité les communications et a rendu superflue l’introduction
des diligences. — La longueur totale des grandes routes est de 44,000 kilomètres (en Suède 60,000).
Mais avant même l’établissement des grandes routes, les golfes de Bothnie; et de Finlande et les
innombrables lacs et cours d’eau constituaient d’abondantes voies de communication.
Les endroits situés sur la côte étaient, au commencement de ce siècle, mis en relations exclusivement
par des bateaux à voiles, grands et petits. On naviguait sur les lacs de l’intérieur dans des bateaux
à rames, longs et étroits, quelquefois dans des Chaloupes à voiles. Les cours d’eau servaient aussi au
flottage des bois; à cet égard leur importance n’a fait qu’augmenter; grâce à l’augmentation de l’exportation,
c’est aujourd’hui par millions qu’il faut compter les tronCs flottés de l’intérieur à la côte. Les
grandes rivières dü nord ont une importance toute particulière. . Le cours, il est vrai, en est souvent
interrompu par de puissants rapides, qui rendent long et pénible de les remonter, et la descente, d’une
rapidité vertigineuse, n’en est pas sans danger; mais telles qu’elles sont, elles constituent pour de vastes
régions la principale, quelquefois la seule, voie de transport. Les communications avec l’étranger avaient
lieu -surtout par mer.