Le 28 mars (n. st.) eut lieu l’ouverture de la diète avec les cérémonies d’usage pour les diètes suédoises.
Du trône, orné dès armes de Finlande, l’Empereur' fit un discours en français, après quoi le
maréchal de la noblesse et les présidents des trois autres ordres adressèrent à l’Empereur un discours au
nom des états, puis le fonctionnaire remplissant les fonctions de ministre de la justice donna lecture des
propositions qui devaient être soumises aux délibérations de la diète. — Le jour suivant eut lieu dans
la cathédrale l’acte d’hommage solennel. Chaque ordre vint à son tour prêter le serment de fidélité,
serment par lequel ils s’engageaient principalement à «accepter pour leur Souverain A lexan d re P remier,
Empereur et Autocrateur (sic) de toutes les Russies, Grand Duc de Finlande», et à «maintenir invariablement
les loix fondamentales et les constitutions de ce pays, telles qu’elles existent et sont en vigueur».
L’Acte de confirmation du 27 mars fut ensuite lu et remis au maréchal dé la noblesse, après quoi l’Empereur
s’adressa aux états en ces termes:
«Je reçois av ec sensibilité les sermens de fidélité que le s habitans de la Finlande viennent de Me prê ter par l’organe
d e leurs représentans.
L e s liens qui M’unissent à eux, affermis pa r ce mouvement spontané de leu r affection, consacrés pa r cet acte solemnel,
en deviennent plus chers à Mon coeur, plus conformes à Mes principes.
E n leu r promettant de maintenir leu r religion, leurs loix fondamentales, J’ai voulu leur montrer le pr ix que J’attache
aux sentimens de la confiance et de l’amour.
J’implore l’Etre tout puissant de M’accorder sa force et sa lumière pour gouverner cette nation respectable d’après
s es loix et S a justice divine».
Un héraut appartenant à la noblesse s’avança alors et proclama l’Empereur Grand-Duc de Finlande.
Un Te Deum termina cet acte solennel.
L ’Empereur partit le jour suivant. La diète commença ses travaux. Les propositions n’étaient pas
nombreuses, mais portaient sur des questions considérables: organisation du gouvernement central, règlement
dès finances, du système monétaire, du service militaire. La diète comptait parmi ses membres
plusieurs hommes qui avaient acquis dans les assemblées suédoises l’expérience des débats parlementaires.
Les administrations fournirent d’abondants matériaux pour servir à l’examen des questions financières.
Des fonctionnaires furent appelés des différentes parties du pays pour fournir des renseignements aux
commissions. On eut recours, pour l’élucidation de certaines questions, aux lumières de professeurs
distingués de l’université d’Àbo; on consulta en particulier Ma th ia s C a lo n iu s , le plus savant juriste de
l’époque dans tout le Nord. La diète ne formula pas seulement les réponses aux propositions impériales;
elle adressa au souverain plusieurs pétitions touchant dès mesures à prendre pour le bien du pays
et surtout des remèdes à apporter aux maux causés par la guerre. —* Le nouveau monarque n’exerça
aucune préssion sur les délibérations des états; sa volonté expresse était que les travaux de la diète se
fissent en toute liberté et indépendance.
Le 18 juillet Alexandre revint à Borgâ pour la clôture de la diète, qui eut lieu solennellement ]&
jour suivant. A cette occasion l’Empereur prononça un discours dans lequel il faisait de nouveau paraître
la générosité de ses sentiments et exprimait sa pensée sur les principes sur lesquels venait d’être fondé
l’avenir politique de la Finlande.
Alexandre n’avait pas . voulu user du droit de conquête pour abolir-les lois de la Finlande et anéantir
sa constitution en L’incorporant à l’État russe. La Finlande serait indissolublement unie à la Russie,
mais par des liens plus forts que la contrainte, les liens de l’affection. Soumise au même monarque et
formant vis-à-vis des puissances étrangères partie intégrante de l’empire russe, la Finlande serait autonome
dans son gouvernement intérieur . et conserverait son ancienne constitution. Dans divers actes
officiels l’empereur Alexandre à établi et accentué ce fait qüe le Grand-Duché est devenu un état —
que le peuple finlandais est placé désormais au rang- des nations — que l’existence politique du pays
est garantie — que le pays serait gouverné conformément à sa constitution.
Ce qui constitue la base sur laquelle cette forme d’union de la Finlande avec la Russie est fondée
en droit, c’est avant tout l’Acte de confirmation déjà cité, promulgué par l’Empereur le ,s/27 mars 1809 et