adhérents de confessions protestantes autres que la luthérienne, le droit de fonder des communautés
religieuses, en observant les prescriptions de la loi relativement à l’organisation juridique des communautés
dissidentes. — En revanche, il ne peut pas être formé en Finlande de communauté catholique-romaine.
Les catholiques jouissent seulement du droit d'exercer leur religion, tel que ce droit leur est reconnu
par les stipulations de 1779 et de 1781. Mais au civil, les chrétiens de toute confession jouissent de
droits égaux depuis qu’une disposition de la loi de 1889, abrogeant une ancienne stipulation de la loi
fondamentale, déclare admissible aux emplois de l’Etat tout citoyen finlandais appartenant à une autre
confession chrétienne que la luthérienne, et pose pour principe général que la différence de confession
chrétienne n’entraîne aucune inégalité de droits et de devoirs pour les citoyens finlandais. — Les non-
chrétiens ne peuvent pas acquérir le droit de cité en Finlande.
Depuis la promulgation de la loi de 1889, il s’est fondé un petit nombre de communautés méthodistes
et baptistes. Dans la dernière statistique de la population, celle de 1891, ces dissidents, dont le
nombre doit à peine atteindre dix mille, sont comptés parmi les luthériens. A la fin dé 1891, sur une
population totale de 2,412,135 âmes, on comptait 2,365,734 luthériens, 45,939 grecs-orthodoxes et 462
catholiques-romains.
Des sociétés particulières associent leurs efforts à l’oeuvre de l’église luthérienne. La Société biblique
de Finlande, fondée en 1812, a travaillé activement, en partie sous Les auspices de la célèbre «Société
biblique britannique et étrangère» de Londres, à répandre les saintes Écritures dans les rangs du peuple.
Cette société compte plusieurs comités auxiliaires dans le pays; elle est placée sous la protection de
l’Empereur. L ’archevêque est président de son comité exécutif. — L ’Alliance évangélique-luthérienne,
fondée en 1873, travaille aussi à répandre la bible et d’autres publications religieuses. —- La Société fin landaise
des missions, fondée en 1859, a pour but de répandre là foi luthérienne parmi les païens. Elle
entretient une mission dans le sud-ouest de l’Afrique. Ses revenus, constitués par des dons volontaires,
montent à 70 à 90,000 marcs par an. En 1875 fut fondéè la Société finlandaise des missions parmi les
marins, dont l’objet est de fournir les secours religieux aux matelots finlandais dans les ports étrangers.
Elle entretient des pasteurs finlandais dans différents ports de l’Angleterre et de l’Amérique du Nord,
et reçoit dans ce but une subvention du gouvernement.
LA LÉGISLATION, LA JUSTICE, L ’ADMINISTRATION.
Aux réformes constitutionnelles dont nous avons déjà cité les principales, s’associent des mesures
législatives qui ont à peu près supprimé les' privilèges des ordres. Les privilèges lés plus importants
de la noblesse au point de vue social étaient: le droit exclusif de posséder des terres franches, c’est-à-dire
exemptes d’impôts, et le droit d'être jugés pour les délits graves par les cours d’appel, lesquelles prononçaient
aussi sur les contestations civiles entre nobles. Une loi de 1864 déclare que tout „citoyen
finlandais, sans distinction d’ordre ou de classe* est admis à posséder les terres, même de nature franche.
Une autre loi, de 1867, a aboli la situation exceptionnelle de la noblesse vis-à-vis des tribunaux. Le
droit de faire le commerce et d'exercer un métier était, d’après le „système des corporations, le privilège
de ceux qui possédaient le droit de bourgeoisie dans une ville. Mais la loi industrielle de 1879 reconnaît
à tout citoyen finlandais, homme ou femme, la liberté d’exercer le métier qu’il lui plaît. Le droit de
prendre part à l'administration des affaires municipales et le droit de représentation à la diète, limités
autrefois à la corporation fermée des bourgeois, sont maintenant reconnus à tous les membres d’une commune
urbaine. C’est aussi grâce à l’abolition d’un ancien privilège que l’accès de l’ordre des paysans
a été ouvert aux propriétaires fonciers qui ne sont pas des paysans proprement dits (voir p. 110). L ’Ordre
du clergé a été moins que les autres atteint par la nouvelle législation. Ses privilèges ont pour but
d'assurer la position de l’église luthérienne et de ses ministres; aussi ont-ils pu être maintenus sans que
L a L o i
g r o u p e e n b r o n z e d e W . R u n e b e r g .