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 à  la  diète  de  Borgâ  comme  secrétaire  de  la  noblesse  et  était  
 membre  du  Sénat  depuis  1816.  Parmi  les  membres  du  département  
 de  la  justice  qui  ont  fourni  une  carrière  administrative  longue  
 et  bien  remplie,  il  faut  citer,  pour  cette  époque:  A.  F .  R.  
 de  l a   C h a p e l le ,  le  baron  G.  von  K othen,  A.  L ohman,  J.  V. 
 F orsman,  P.  j,  T ôrnq uist.  Dans  le  département  administratif  
 A.  H.  F a l c k   (1772— 1851),  chef  de  la  se ction   dès  financés  depuis  
 1820  et  vice-président  de  1828  à  1833,  a  exercé  sur  les  affaires  
 une  influence  considérable.  Citons  parmi  les  autres  membres  
 marquants:  L.  Sa ckleen,  B.  U.  a f   B jô rk stén,  F.  W.  P ipping, 
 K.  V.  T r a p p .  Il  s’ensuit  du  reste  tout  naturellement  de l ’organisation  
 strictement  collégiale  du Sénat, qu’en général aucun membre  
 particulier  ne  ressort  aux  yeux  du  public  de  l’ensemble  de  ses'  
 confrères.  Il  y   a  eu  cependant  des  exceptions,  dont  une  des  
 principales  fut  le baron L.  G.  von H a artm àn  (1789— 1859).  Après  
 avoir  été  employé  en-diverses qualités  au service de l’État —  entre 
 A l e x a n d e r A rm f e l t . 
 autres  comme  membre  du  Comité  finlandais  à  Saint-Pétersbourg,  puis  comme  gouverneur  de  la province  
 d’Àbo  —   il  fut  nommé,  en  1840,  chef  de  la  section  des  finances  et,  l’année  suivante,  vice-président  du  
 département  administratif.  Pendant  les  dix-huit  années  que  Haartman  fut  membre  du  Sénat,  il y  occupa,  
 sans  contredit,  une  place  prépondérante.  L ’organisation  du  système  monétaire,  la  réforme  de  la  Banque  
 de  Finlande,  la  construction  du  canal  de  Saima,  l’amélioration  de  l’organisation douanière,  l’habile gestion  
 des  financés  publiques,  ayant  eu  pour  résultat  l’accumulation  d’épargnes  considérables  dans  les  caisses  
 de  l’État,  telles  sont  les  traces  que  le  passage-de  von  Haartman  aux  affaires  a  laissées  après  lui,.  Sous  
 l’extérieur  hautain  d’un  bureaucrate,  c’était  un  homme  qui  avait  à  coeur  la  dignité  du  gouvernement 
 finlandais  et  la  prospérité  ininterrompue  du  
 pays.  —   Les  fonctions  de  'procureur,  que  
 l’illustre  Calonius  avait résignées  en  18x6, furent  
 remplies,  de  1822  à  1854,  par  le  baron  C a r l  
 W al le en   (1781— 1867) ;  j  ouïssant  à   un  haut  
 degré  de  la  confiance  de  l’Empereur  Nicolas,  il  
 fut  chargé  de  nombreuses  fonctions  spéciales,  
 dont  la  plus  importante  fut  celle  de  présider la  
 commission  législative  de  1835,  dont nous avons  
 parlé  plus'haut. 
 La  suspension  des  diètes,  en  éloignant les  
 citoyens  de  la  vie [politique, ne pouvait manquer  
 d’entraver  le  développement  de  l’esprit  public,  
 surtout  alors  que  "la  presse  n’avait  encore  
 acquis  aucune importance politique.  La bureaucratie, 
   qui  entoure  les  actes  gouvernementaux  
 d’un  voile  de  mystère,  qui  élargit  la  distance  
 entre  gouvernants  et  gouvernés,  devait,  sous  
 ce  régime,^  gagner  toujours  plus  de  terrain.  
 Mais  en  dehors  des  sphères  administratives  
 commençaient à agir des esprits d’un autre ordre,  
 représentant  la ■•puissance  des  idées  dans  le  développement  
 des  sociétés  humaines.  D’autres 
 chapitres  de  cet  ouvrage  raconteront  ce  qu’ont  été  pour  l ’élévation  de  l’esprit  national,  le développement  
 d’une  opinion  plus  libre,  l’affermissement  de  la  foi  en  l’avenir  du  peuple  finlandais,  des  hommes  comme  
 Johan  L û dv ig   R uneberg,  E l ia s   L ônnrot,  Johan  V ilhelm  S nellman,  Johan  Ja ko b   N ordstrom,  F redrik   
 Cygnaeus  et  d ’autres  d e . leurs  contemporains.  Qu’il  suffise  ici  de  rappeler  en  passant  les  impulsions  
 saines  et  nobles  qui,  à  la  voix  de  ces  poètes  et  de  ces  penseurs,  réveillèrent -le  peuple  de  la  torpeur  
 morbide  où  l’avait  plongé  l’assoupissement  de  la  vie  politique.  Et  ces. impulsions  furent  toujours  des  
 plùS  élevées:  pas  de  fantaisies  subversives,  mais  les  doctrines  de  la  liberté  légale  et  de  l’ordre  social,  
 pas;  d’utopies,  pas  de-vchimèrës,  mais ..les  principes  d’un  pur  amour  de  la  partie  et  d’une  loyale  fidélité  
 au., souverain. 
 Mais  avec  les  années  s:e;  faisait  sentir  toujours  plus lourdement  l’arrêt  de  toute  activité  législative  
 et  la  stagnation  des  autres  affaires  où  aucune  réforme  n’était  possible  sans  le  concours  des  états;. 
 Alors  éclata  la  guerre  avec  lès  puissances, occidentales.  Bien  qu’elle  porte  le  nom  de  guerre  de  
 Crimée,  son  théâtre  s’étendit  jusqu’aux  bords  des  golfes  de  Finlande  et  de  Bothnie. 
 En  mars  1854,  l’Empereur  Nicolas  visita.  Helsingfors,  accompagné  de  tous  ses  fils.  Le  but  de  
 l’Empereur, n’était  pas  seulement  d ’o rg an iser  la   défense,  mais  aussi  de  se  rendre compte personnellement  
 de  1 état  des  esprits.  Ce  qu’il  vit  à  cet  égard  ne  put  que  fortifier  sa  confiance  dans  le  peuple  de  Finlande. 
   H  était  évident  que  tout  le  monde  ici  était  prêt  à   faire  son  devoir  pendant  la  guerre.  —   Au  
 nombre  des  mesures  de  défense  il  faut  citer  le  rétablissement  d’une  partie  de  Xarmée  indelta,  licenciée  
 depuis  1810. 
 L ’Empereur  Nicolas  mourut  le  2  mars  1855,  et  A lexan d re  II,  en  montant  sur  le  trône,  se  trouvait  
 en  présence  de  la  difficile  mission  de  continuer  la  défense  contre  les  armées  alliées.  Le blocus des ports  
 de-là  Finlande,  commencé  en  1854,  fut  continué  en  1855.  La  première  année  avait  été  marquée-pour la  
 Finlande  par  la  prise  et  la  destruction  de  la  forteresse  de  Bomarsund,  en  Âland,  ainsi  que  par  quelques  
 descentes  des  Anglais  sur  les  côtes  du, golfe  de  Bofhnie;  ils  avaient  incendié  des  chantiers  de  bois  de  
 construction  et  quelques  propriétés  particulières.  Mais  le  plus  sensible  dommage  causé  à  la  Finlande  
 fut  la  prise  par  l’ennemi  de  la  plus grande partie de  sa flotte marchande.  Le bombardement de Sveaborg,  
 du  9  au  11  août  1855,  fut  l’événement  le  plus  important  dans  cette  partie  du  théâtre  de  la  guerre,  où  
 les  opérations  cessèrent  à  la  fin  de  l’automne  de  cette  même  année. 
 C’est  en  mars  1856,  pendant  que  le.-}eongrès  était  réuni  à  Paris,  qu’Alexandre  II  fit  son  premier  
 voyage  en  Finlande  depuis,  son  avènement.  Aux  sympathies  qu’i l . s’était  déjà  acquises  dans  le  pays  
 comme  czarévitçh  et  chancelier  de  l ’U n iversité,  s e   jo ign a it   maintenant  l’espérance  d’u n . avenir  moins  
 sqmbre.  Ces  sentiments  chaleureux  accueillirent  l’Empereur  partout  dans  son  voyage.  Un  souvenir  
 mémorable  se  rattache  à  son  séjour  à  Helsingfors :  il présida une séance  du Sénat le  24  mars.  Il  remercia  
 chaudement  le  Sénat  et  la  population  du  zèle  avec  lequel  ils  avaient  Concouru  à  la  défense  du  pays,  et  
 il  exprima  l ’e spoir  que,  là  Finlande,  se  relevant  des  pertes  et  des  maux  causés  par  la  guerre,  serait  
 bientôt  de  nouveau  heureuse,  et  prospère.  Puis  l'Empereur  donna  lecture  d’une  note  dans  laquelle  il  
 enjoignait  au  Sénat  de  préparer  des  propositions  tendant  au  relèvement  du commerce et de la navigation,  
 au  développement  de  l’industrie,  à  la  création  d’écoles  primaires  dans  les  communes  rurales,  à  l’amélioration  
 des  communications  par  la  construction  de  canaux  et  de -chemins  de  fer,  enfin  à  l’augmentation  
 des  traitements  des  petits  fonctionnaires. 
 C’était  donc  une  ère  de  réformes  qui  s’ouvrait;  on  n’en. pouvait  plus  douter.  Mais  était-il  possible  
 d’arriver  à  des  résultats  positifs  sans  le  concours  des  états?  Ce  ne  fut  pas  dans  les  conseils  du  
 gouvernement  que  la  nécessité  de  convoquer  la  diète  se  fit  jour  d’abord.  Des  voeux  à  cet  égard  furent