la Société de littérature finnoise que le Sénat a chargée de ce soin. A cela s’ajoute la réédition
d’ouvrages anciens, la distribution de prix, etc.
L ’augmentation des ressources a rendu possible un pareil travail. Le revenu des livres publiés
s’élève maintenant à 18,000 marcs par an; des legs de G. F. Ahlgrén et d’autres ont mis à la disposition
de la Société un capital de 225,000 marcs; la subvention d’Etat de 10,000 marcs a été renouvelée pour
dix ans en 1888; à cela sont venues s’ajouter des subventions temporaires pour différents objets spéciaux.
Lorsque, sur la proposition d’Yrjô-Koskinen, la Société décida de se procurer un local à elle, le gouvernement
lui fit don d’un terrain, et des souscriptions particulières produisirent 56,000 marcs.
Pour être mieux à même de frayer de nouvelles voies à la culture nationale, la Société de littérature
finnoise a souvent abandonné à d’autres éditeurs des entreprises commencées par elle, et cédé à de
nouvelles associations des provinces importantes de son territoire. C’est ainsi que la Société pour l’instruction
du peuple, la Société
d’archéologie, la Société d’histoire,
l’Association pour-'- la
langue de la patrie, la Société
Finno-Ougrienne, ont
marché sur ses traces, rem-,
plaçant en * partie les sections
dans lesquelles elle était autrefois
divisée; la société Muura-
haiset .(les Fourmis) constitue
une- branche de la Société
de littérature finnoise. | Cependant
sâ . sphère d’action
s’étend sans cesse et en même
temps augmentent aussi les
ressources intellectuelles et
matérielles qu’elle peut mettre
au service de la littérature
finnoise et de la culture nationale.
L a m a is o n d e la S o c i é t é d e l i t t é r a t u r e f in n o i s e .
Dans quelque direction que la littérature finnoise se développe à l’avenir, elle verra toujours
dans la Société de littérature finnoise son «aima mater», son éducatrice,
E . G.. P a l m é n .
D: LA SOCIÉTÉ FINLANDAISE DE LITTÉRATURE SUÉDOISE.
Pénétrés du rôle important qu’a joué et que joue encore la langue suédoise dans l’histoire de la
civilisation en Finlande, une réunion d’hommes de science, d’écrivains et de députés à la diète adressèrent
en 1885 aux amis de la culture suédoise dans notre pays une circulaire les invitant à fonder une
Société de littérature suédoise en Finlande.
«La culture suédoise en Finlande, y est-il dit, date de loin et a une histoire singulièrement intéressante.
On y lit de grands noms, ceux des Gezelius, de Porthan, de Franzén, de Runeberg. Mais à
côté de ces hommes illustres, combien d’humbles ouvriers, déjà oubliés, dont l’oeuvre obscure a assuré
les fondements sur lesquels le temps présent bâtit encore. Cette civilisation a eu ses courants divers.
le cléricalisme sous les Carolins. le rationalisme éclairé au: dix-huitième siècle, les spéculations sentimen-
tales et le- dévouement à l’idée de nationalité .dans notre siècle. C’est de ces divers mouvements quest
né l’esprit de patriotisme qui a développé et maintenu nos libres institutions, et qui a suscité, à côté de
■:ià: culture suédoise, une culture finnoise,i jeune et active.
Les témoignages de ce travail séculaire n’ont été qu’en très, petite partie rassemblés et mis en
oeuvre. C’est surtout le cas de là littérature dans toute l’étendue de son domaine. Mais cela est vrai
aussi des institutions, dont l’origine et le développement fournissent matière à beaucoup de recherches. Pour
ce qui concerne les dialectes populaires suédois, la poésie et les contes populaires qui, s’y rattachent, le
travail est commencé, il est vrai, mais'bien loin d’être achevé. Ce doit être là en première ligne la
mission de la Société finlandaise de littérature suédoise».
Cet appel fut entendu. A la séancéponstituante du 7, mai 1885, le président put informer 1 assem-
blée que la Société comptait dores et déjà t,oS6 adhérents, dont les Sontributions, sous diverses déno-
minations, s’élevaient à 144,950 marcs. — Ces ressources furent encore accrues par un legs de 81,500
marcs que lui fit un de ses membres, M. Viktor Hückert A cette seance constituante fut encore adopté
¡ 1 projet de statuts de la «Société finlandaise de littérature suédoise», fondée à la mémoire de Johan
Ludvig Runeberg.
D'après ces statuts, la Société a pour objet de recueillir les témoignages .‘de l’origine et du déve-
loppement de la culture suédoise en Finlande, tels que productions littéraires non encore publiées ou
devenues rares, poésies et contes populaires, renseignements sur les anciennes associations ou entreprises
littéraires, documents historiques, surtout ceux relatifs à l’enseignement, notices biographiques, lettres
offrant un intérêt littéraire ou historique, puis de mettre en oeuvre et de publier les matériaux ainsi ras-
semblés; de secoi ' 1 étude de la langue suédoise en examinant les dialectes populaires et en publiant
de bons manuels d'enseignement et livres de lecture; t;)-.:in d'encourager l'activité littéraire en sùédois
par des récompenses et des subsides.
La Société est dirigée par un comité de 12 membres qui choisissent parmi eux pour un an un président,
un vice-président, un secrétaire, un archiviste et un trésorier. Le comité est renouvelable tous
les trois ,ans par sériés annuelles de quatre membres.
Les publications sont comprises sous le titre commun de «Écrits publiés par la Société finlandaise
de littérature suédoise» et sont distribuées gratuitement aux membres. L ’assemblée générale annuelle a
lieu le 5 février, anniversaire de la naissance de J. L. Runeberg.
Dans ces neuf années de son existence, la Société a déjà accompli un travail considérable, elle a
publié 26 tomes d’«Écrits», tous importants, quelques-uns d’une haute valeur, pour l’histoire de notre
civilisation. Citons seulement les Lettres de H. G. Porthan à M. Calonius et la Matricule des étudiants
de l’Académie d’Âbo, publiés par W . L a g u s , membre très actif de la Société, le Vocabulaire des dialectes
esthoniens-suédois, par A. O . F r eudenthal et H. A. V en dell, Y Histoire des couvents finlandais, par K. G.
L einberg et VHistoire de l’érudition à l’Académie d’Âbo; de ce dernier ouvrage, qui embrassera toutes
les branches de là science représentées à l’Académie, il a déjà paru cinq volumes.
L ’activité littéraire de la Société a pour organe une publication périodique sous le titre de Actes et
travaux. Cette publication rend compte de la vie intérieure de la Société et contient en outre des articles
de peu d’étendue sur des sujets touchant à l’histoire de notre civilisation.
Disons encore que la Société de littérature suédoise possède une précieuse collection de manuscrits
et une grande quantité de poésies et de contes populaires, recueillis parmi les populations finlandaises
de langue suédoise par des émissaires de la Société.
Les ressources pécuniaires s’élevaient, au commencement de 1893, à 162,000 marcs; en outre, les
diètes de 1891 et de 1894 ont accordé à la Société des subventions de 10,000 et de 4,000 marcs sur le
fonds Lângman. La Société a été ainsi mise à même de fonder un prix annuel pour l’encouragement
de la production littéraire; ce prix a été accordé alternativement à un travail historique, un travail linguistique
et une oeuvre purement littéraire.