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 en  plus  grande  conformité  avec  celles  de  l’empire.  Mais  jamais  on  n’eut  en  vue  une  confusion  
 des  affaires  finlandaises  avec  les  affaires  russes,  ni  leur  subordination  à  des-  autorités  russes:  le  Grand-  
 Duché  eut  son  gouvernement  à  part,  à  côté  de  celui  de  l’empire,  comme  l’exigeait  sa  constitution.  
 L ’administration  fut  tout  le  temps  une  administration  soumise  aux  lois  et  ne  descendit  jamais  à  n’être  
 qu’une  bureaucratie  arbitraire.  L ’Empereur  reconnaissait  les  limites  que  la  constitution  mettait  à  son  
 pouvoir  législatif  en  Finlande:  on  le  vit  en  particulier  au  cours  du  travail de codification des  lois  du pays.  
 Un  travail  semblable  ayant  été. accompli  en  Russie,  Nicolas  constitua  dans  le  même  but,  en  1835,  une  
 commission  législative  finlandaise.  Le  premier  projet- de  cette  commission  fut  soumis  à  l’examen  d’un  
 comité,  qui  faisait  observer,  dans  son  rapport  à  l’Empereur,  que  la  loi  générale  de  1734  ne  pouvait  être  
 modifiée  quant  à  sa  forme,  et  moins  encore  dans.  aucune  de  ses  dispositions,  sans  le  concours  des  
 états.  L ’Empereur  tint  compte  de  cette  observation  et  ordonna  que  la  loi  générale  serait  laissée  intacte  
 et  que  seules  les  ordonnances  administratives  seraient  
 remaniées;  systématiquement.  La  justice  '  exige  qu’on  
 n’oublie  pas  des  traits  pareils  dans  une  époque- qui  ne  
 fut  d’ailleurs  que  trop  obscurcie  par  l’esprit  de  réaction. 
 Le  prince  A lexan d re  Men schikof f   (1787— 1869F  
 succéda  à  Zakrewsky,  en  1831,  .comme  gouverneur  général  
 de  la  Finlande.  Mais  Menschikoff  étant  en  même  
 temps  maintenu  à  la  direction  de  la  marine  russe  et  devant, 
   par  conséquent,  résider  à  Saint-Pétersbourg,  on  lui'  
 désigna,  en  1833,  un  adjoint  chargé de  celles  des  fonctions  
 du  gouverneur  général  qui  exigeaient  Sa  présence  à  Hel-  
 singfora -bu- des  voyages  dans  le  pays.  La  fonction  très'  
 importante  que  Menschikoff  gardait  pour  sa  part,  le droit  
 d'accompagner  de  son  avis  personnel  les  propositions;  
 soumises  à  l’Empereur  par  le  Sénat,  acquérait  une  importance  
 plus  grande  encore  par  le  fait  que  Menschikoff  
 était  toujours  à  portée  pour  faire  connaître oralement Son  
 opinion  au  souverain.  Il  n’est  pas  opportun  d’examiner  
 ici  jusqu’à  quel:  point  cette  intervention  a  pu  constituer  
 un  empiétement  sur  les  fonctions  du  secrétaire  d’État. 
 . . . . . .   R o b e r t   H e n r ik   R e h b in d e r . 
 Menschikoff,  conscient  de  ses grands dons intellectuels, ne 
 cédait  volontiers,  le  pas  à  personnè.  Du  reste  il  ne  paraît  pas  en  général  avoir  agi  à  l’encontre  du  
 Sénat.  Et  l’action  du  gouvernement  -finlandais  n’a  porté,  d’ailleurs,  de  son  temps,  que  sur  des  affaires  
 d’administration  d’une  importance  peu  considérable.  * 
 La  mort  frappa  le  comte  Rehbinder  en  1841.  Il  y   avait  alors  trente  ans  qu’il exerçait les  fonctions  
 de  secrétaire  d’État  (ou,  depuis  1834,  de  ministre-secrétaire  d’État).  Il  laissa  de  vifs  regrets.  Homme  
 aux  principes  solides,  au  caractère  viril,  aux  sentiments  patriotiques,  au  coup  d’oeil  sûr —   l’homme  qu’il  
 fallait  à  un  poste-aussi  responsable  —   tel  le  juge  la  postérité,  comme  l’ont  fait  ses  contemporains.  Son  
 successeur  fut  le  fils  de  G.  ,M.  Armfelt,  le  comte  A lexander  A rmfe lt -  (1794— 1876),  dont  les  
 hautes  qualités  d’homme  d’État  trouvèrent^- sous  le  règne  suivant  des  occasions  plus  nombreuses  de  se  
 faire  valoir. 
 Le  nombre  des  membres  du  Sénat,  de  quatorze  à  l’origine,  avait  été  porté  à  vingt  en  1820  et,  en  
 1822,  un  des  dix  membres  de  chaque  département  avait  été  nommé  vice-président.  Les  premiers  vicé-  
 présidents  furent:  pour  le  département  de  la  justice,  le  baron  Gyldenstolpe,  pour  le  département  administratif, 
   le  comte  Mannerheim;  tous  deux  avaient  été  appelés  dès  1809  à  faire  partie  du  Conseil de gouvernement. 
   A   Gyldenstolpe  succéda  le  baron  A.  G.  Mel lin  (1775— 1856),  qui  fut  vice-président  du