L ’épopée finnoise se compose de 50 chants ou «runes», comprenant 22,800 vers; leur mètre est de
huit syllabes formant quatre trochées. L ’allitération et le parallélisme sont les principaux moyens employés
pour donner au vers la sonorité et la variété. Ce mètre est, du reste, commun à toute la poésie
populaife finnoise originale, c’est-à-dire ñon seulement aux chants épiques, lyriques et magiques, mais
aussi aux proverbes et aux énigmes.
Pour faciliter une caractérisation plus détaillée, nous rappelons brièvement ici le sujet de l’épopée.
Le poème raconte d’abord la création du monde, la naissance du principal héros, le voyant et chanteur
Vâinâmôinen, l ’apparition de la vie végétale et animale à la surface du monde nouveau et le premier
essai d’agriculture du héros (Chants 1 et 2). La jeune vierge Aino, désespérée de la recherche en
mariage du vieux Vâinâmôinen, recherche encouragée par ses proches, cherche la mort dans les flots
(Chants 3 et 4); cet épisode tragique est suivi des voyages de trois héros du Kalevala qui vont chercher
L a n o ce du P o h jo la .
femme dans le pays du Nord, le Pohjola, et des aventures qu’ils y rencontrent. Vâinâmôinen tente le
premier la fortune, mais il est blessé en voulant accomplir les travaux qui lui sont imposés (Chants
5— 9). Ilmarinen accomplit la tâche de forger le Sampo, un instrument de magie qui porte bonheur;
Louhi,^l’hôtesse du Pohjola, lui a imposé ce travail comme prix de la main de sa fille; pourtant il est
•contraint de retourner cette fois les mains vides (Chant 10). Le voyage du troisième héros, Lemmin-
kâinen, finit mal aussi: en essayant d’abattre un cygne sur la rivière de Tuonela (les enfers), il est tué
insidieusement et il ne peut être rappelé à la vie que par l’amour de sa mère et par des remèdes tirés
des magasins du créateur (Chants 11— 15), Cependant Vâinâmôinen et Ilmarinen n’ont pas perdu l’espoir;
ils retournent tous les deux au Pohjola, où enfin celui-ci obtient la main de la dédaigneuse beauté, après
avoir accompli encore trois travaux difficiles (Chants 16— 19). — Alors on- célèbre au Pohjola une noce
brillante, dont Vâinâmôinen a la bonhomie de rehausser l’éclat par son chant (Chants 20— 25). — Tout
de Suite après la noce, Lemminkâinen arrivé au Pohjola, où, irrité de ce que seul il n’a pas été invité,
il Cherche querelle au maître de la maison et le tue. La crainte des conséquences de son crime le fait