La faïencerie de W. A n d s t ê n à Helsingfors et quelques ' autres établissements du même genre font preuve
de goût dans leur fabrication. On peut faire le même éloge des tailleurs de granit pour monuments
funèbres et constructions. L ’exploitation en grand du granit, dont la Finlande est si riche, a été inaugurée
par la Société par actions du Granit, dont le siège principal est à HangS.
Les moulins sont nombreux. Environ 1,200 sont à eau, la plupart anciens et petits. Plus récemment
on a établi de grands moulins à vapeur. Le principal est celui de Vasa, pourvu d’un puissant
élévateur (voir la gravure p. 44). — Le pays compte deux grandes raffineries de sucre, dont la matière
première est importée, car le climat ne permet pas la culture de la betterave. Il faut encore nommer,
parmi les établissements de grande industrie, 32 .fabriques de tabac et environ 90 brasseries de bière et
de porter. .
Il est du reste assez difficile d’établir la limite entre la grande et la petite industrie, depuis que la
distinction entre fabriques et métiers a -disparu des lois et que la petite industrie a commencé-à faire
usage de machines. Ce n’est pas seulement la création de grands établissements qui témoigne des^progrès
industriels du pays, ni le développement de certaines branches destinées à l’exportation, mais plutôt
la variété des entreprises et une càpacité plus grande de satisfaire aux besoins du pays Ces besoins
ont naturellement augmenté avec le bien-être et l’instruction. Ainsi les différentes industries qui fournissent
à l’alimentation et au vêtement sont actuellement sur un tout-autre pied qu’autrefois. Le besoin
de meilleurs bâtiments et d’habitations plus confortables a donné naissance à dés industries .qui n existaient
pas il y a vingt ans*. A l’augmentation de l’activité littéraire a répondu un remarquable développement
de l’industrie typographique, portant sur l’outillage aussi bien que sur le nombre dès imprimeries. La
plus ancienne imprimerie est-celle de J .. C. F r e n c k e l l e t F i l s , la plus considérable, celle de la compagnie
W e i l i n e t G ô ô s . L ’atelier F . T i l g m a n n est au premier rang pour -la lithographie et 1 imprimerie
d’art. — l a grande extension qu’a prise dans le pays l’emploidu téléphoné et de la lumière electnque
a donné naissance à des branches'd’industrie qui en dépendent,
Toutefois l’importation de produits industriels est encore très considérable. Mais il ne faut pas y
voir un malheur ou une preuve de faiblesse économique, car cette importation est compensée- par 1 exportation,
et l’augmentation de production qu’amène successivement l’augmentation du capital et du
travail, aura en vue, dans l’avenir Comme par le passé, aussi bien l’exportation que la demande du -'
marché intérieur.
La statistique officielle donne comme total de la production industrielle du pays,',en 1891, 175 '/-’
millions de marcs. En 1885 ce chiffre était de 127 >/s millions. On ne peut pas reculer plus loin la comparaison,
car cette branche de la statistique n’est authentique que depuis qu’elle fut systématiquement
ordonnée par la Direction de l’industrie, instituée en 1884. Même les chiffres cités plus haut ne sont
qu’approximatifs, tant il est difficile de recueillir des données primaires exactes Tels qu’ils sont cependant,
ils témoignent d’un grand progrès dans la production industrielle,
L’espace nous manque pour aborder ici la Vaste question de l’influence sur 1 industrie de la politique
douanière. Qu’il suffise de dire que les anciens tarifs étaient strictement protecteurs, quelques-uns même
prohibitifs, sans qu’ils aient pour cela activé le dévèloppement de l’industrie;- selon le tarif douanier de
1869, qui a quelque peu modéré la protection, les matières premières, les “matériaux et les machines
nécessaires à l’industrie entrent en franchise ou sont affectés de droits minimes. — Il est question depuis
1890 d’une transformation radicale du système douanier. Les craintes que cette perspective fait naître
ont été exprimées à l’Empereur par une pétition de la diète de 1891.
En 1847 fut promulguée une ordonnance relative à la création à’écoles techniques à Helsingfors, Abo
et Vasa. L ’école de Helsingfors, agrandie, devint, en 1872 une École polytechnique, : laquelle, à son tour,
fut transformée en un Institut polytechnique en 1879. Les deux autres écoles techniques furent changées
* Même dans les campagnes l’art du bâtiment est en progrès. On peut consulter av ec fruit à cet égard les dessins
de bâtiments ruraux publiés par A . W . S jô strôm .
en 1885 en écoles industrielles et on en établit encore à Helsingfors, à Kuopio et à Tammerfors. Elles ont
pour objet de fournir l’instruction et l’exercice nécessaires aux chefs d’atelier et contremaîtres des fabriques
et du bâtiment, ainsi qu’aux machinistes^ La même année, 1885, on arrêta le plan des écoles professionnelles,
qui devaient remplacer les classes du soir et du dimanche. Les écoles professionnelles enseignent
comme branche principale le dessin, puis la tenue des livrés, les mathématiques pratiques, etc. Elles
sont de deux ordres: supérieures et inférieures. Elles sont entretenues par les villes avec une subvention
de l’État. La langue de l ’enseignement dépend des habitudes locales, comme aussi pour les écoles
industrielles. Il y a à Helsingfors, au lieu de l’école professionnelle supérieure, une École centrale des
arts industriels, dont le but principal est de hausser le métier à la qualité d’art appliqué à l’industrie
dans toutes les branches où le beau peut être uni à l’utile. On doit la création de cette école, qui prépare
aussi des maîtres pour les écoles professionnelles Ordinaires, à l’initiative du professeur G. G. E s t -
l a n d e r ; elle est administrée par le comité de la Société des arts appliqués à l'industrie. Elle occupe un
local dans le palais de YAteneum, bâtiment élevé aux frais de l’État pour le service des arts industriels,
et dont il sera encore question plus loin. L ’école est fréquentée par des élèves des deux sexes au
nombre de trois à
quatre cents.
Rappelons à cette
occasion que l’industrie
domestique ■ a
aussi été l’objet de
la sollicitude du gouvernement.
Dès instructeurs
ambulants
sont envoyés dans
lis régions de l’est,
où l’habileté dans ces
arts est le moins
développée, pour y
instruire le peuple
des campagnes. Il
existe en différents
lieux des écoles fixes
de tissage et d’autres
métiers. L ’action du gouvernement à cet égard s exerce par l'entremise aes sociétés provinciales u agriculture
et de la Société d’économie domestique, dont l’actif secrétaire E. R ô n n b â c k (1838— 1893) s’est
occupé spécialement des intérêts de- l’industrie domestique.
L 'Institut polytechnique est en Finlande l’école supérieure des arts techniques. Il reçut son organisation
actuelle par les statuts promulgués le 16 janvier 1879.
L’Institut se compose de cinq écoles spéciales : celles d’architecture, d’ingénieurs constructeurs, d’ingénieurs
mécaniciens, de technologie chimique et d’arpentage. Le cours est de quatre ans, sauf celui
d’arpentage, qui ne comprend que deux années d’études. La première année est commune pour les
élèves de toutes les écoles et porte sur les- connaissances générales qui serviront de base aux études
spéciales. Les conditions d’admission étaient trop faciles d’abord; une ordonnance de 1886 a augmenté
les exigences; elles sont maintenant les mêmes que pour l’entrée à l’Université. Treize professeurs
titulaires enseignent les matières suivantes: chimie générale, technologie chimique, physique générale et
appliquée, mécanique et mathématiques, géométrie descriptive et projections, statique graphique, construction
des ponts, chaussées et canaux, technologie mécanique, construction des machines, architecture,
bâtiment. Des professeurs adjoints sont chargés des cours de métallurgie, d’électrotechnique, d histoire