Chaque année, la section dont c’est le tour choisit dans son sein le vice-président de la Société, lequel
devient président l’année suivante sans autre élection. Le secrétaire, en revanche, est nommé à vie,
mais aussi parmi les membres titulaires. Les séances ont lieu une fois
par mois, sauf pendant les vacances d’été. Une séance solennelle a lieu
chaque année le 29 avril, anniversaire de naissance de l’Empereur Alexandre
II, alors Czarévitch.
La Société travaille au but prescrit par ses statuts tout d’abord par
des publications, dont le nombre et l’importance ont augmenté à mesure
des ressources. La principale porte le titre de: Acta Societatis Scientiarum
Fennicae, et paraît en forts volumes in-quarto de 600 à 1,000 pages. Le
premier fascicule de ces Actes, contenant environ 26 feuilles d’imprimerie,
parut en juillet 1840, et fut distribué, dans une séance solennelle tenue
le 20 de ce mois, aux nombreux amis et protecteurs des sciences réunis
alors dans la capitale de la Finlande pour célébrer le deux centième anniversaire
de la fondation de l’Université. Mais le premier tome ne fut
entièrement achevé qu’en 1842. Le comte A rmfe lt, ministre-secrétaire q q . Hâllstrôm.
d’État, fit hommage, au nom de la Société, à l’Empereur et à l’Héritier
du trône de ce premier fruit de son travail, et reçut en échange l’assurance que l’Empereur reconnaissait
«l’utile activité dont la Société avait fait preuve au profit de la science et à l’honneur de la patrie». La
Société reçut des témoignages semblables d’appréciation et de bienveillance à l’occasion d’autres publications
dont elle avait fait hommage aux mêmes augustes personnages. Gela prouve combien Armfelt avait
à coeur de faire valoir aux yeux du Monarque ce que l’on faisait pour la science dans le pays.
Pendant les vingt-cinq premières années de son existence, la Société ne publia-que six tomës-de
ses Actes. Depuis lors il en a paru treize, de sorte que cette série embrasse dix-neuf tomes. Les travaux
qui y sont insérés ont en vue un public de savants, surtout à l’étranger; aussi .sont-ils en grande
partie rédigés en allemand, en français ou en-latin. En même temps elle faisait paraître, depuis 1857,
sous le titre de: Contributions à la connaissance de la nature, de Vethnographie et de la statistique dé la
Finlande *, une collection d’articles, in-octavo, qui devaient donner «une image assez fidèle de l’activité
scientifique en Finlande dans ce domaine». Au bout de dix volumes,
cette publication cessa de paraître et fut remplacée en 1864
par une série nouvelle sous le titre plus général de: Contributions, à
la connaissance de la nature et de la population de la Fi/nlcmde, et
qu’on avait déjà commencée en 1858. Cette collection a paru dès
Lors sans interruption. ' Elle comprend actuellement 55 fascicules.
Les travaux y Sont généralement rédigés en suédois ou en finnois;
exceptionnellement pourtant aussi en une langue étrangère.
Outre ces deux séries, les «Actes» et les «Contributions», dont
l’une représente le côté scientifique général, la seconde, le côté spécial
et patriotique de son programme, la Société publie chaque année
un Aperçu des travaux de la Société finlandaise des Sciences, où sont
insérés entre autres de courts articles et des comptes-rendus scientifiques.
Enfin la Société a fait paraître à ses frais quelques publications
séparées qui ne sont pas comprises dans ces séries.
Depuis longtemps la Société apporte un soin particulier à
N. G. af Schultén. l’étude des conditions climatologiques de la Finlande. Le plan de
cette enquête, conçu par Hâllstrôm en 1844, fut, après sa mort, mis
à un commencement d’exécution par Nervander. Sur sa proposition, on imprima et on distribua dès
* S a u f avis contraire, les titres en français, cités au cours de cet ouvrage, sont des traductions du suédois.
1845 à des observateurs établis dans différentes parties du pays, des formulaires ou livrets où ils devaient
consigner de simples observations de physique ou d’histoire naturelle sur certains phénomènes périodiques
relatifs à la vie des animaux et des plantes, ainsi que sur d’autres faits importants au point de vue
climatologique, comme l’époque du gel et de la débâcle dans les fleuves et les lacs, la direction des
vents, la quantité d’eau tombée, etc._ En même temps, on institua des observations barométriques et
thermométriques dans un petit nombre de stations, que la Société munit des instruments nécessaires.
Ces observations ont été continuées depuis, avec plus ou moins de régularité, jusqu’à aujourd’hui. Les
données climatologiques ont été réunies et publiées dans les «Contributions» par A. Mo ber g . Les
observations météorologiques, au contraire, n’ont été mises en oeuvre qu’en petite partie, faute de ressources
pécuniaires pour les calculer et les publier. Depuis 1852, la Société fait faire des mesurages
quotidiens de la hauteur de la mer sur différents points des côtes, particulièrement aux stations de pilotes.
Le but de ces mesurages est, soit de déterminer l’exhaussement séculaire du continent, soit d’étudier la
connexion que les variations accidentelles du niveau de la mer peuvent avoir avec les vents régnants et
la pression atmosphérique; on espérait arriver à un résultat par la collaboration avec l’Académie des
Sciences de Suède, qui avait organisé des observations semblables tout le long des côtes de la Suède.
Ces mesurages furent conduits d’abord, pour la Finlande, par le conseiller d’État N o rdenskiOld . Un
limnigraphe a été établi à Hangô en 1885 aux frais de l’État et mis sous la protection et la surveillance
de la Société dès Sciences. A l’aide de cet instrument, on a pu constater des traces certaines d’une
marée, causant des variations de niveau d’environ un décimètre. Rappelons enfin qu’en ces dernières
années des observations sur les orages ont été faites par des observateurs de bonne volonté sous les
auspices. de la Société.
Dès les premiers temps de sa fondation, la Société a été l’objet de nombreuses preuves de bienveillance
de la part du gouvernement. Une subvention annuelle de 1,500 roubles papier fut mise à sa
disposition dès le ï er janvier 1840; elle a été successivement augmentée et s’élève maintenant à 15,000
mares. La diète aussi lui témoigna son intérêt par une pétition de 1872 demandant que la subvention
dont jouissait la Société fût portée à 27,000 marcs par an, pour qu’elle pût défrayer un météorologue,
un géologue et un minéralogiste. Le but de cette pétition était de donner à l’organisation de la Société
un grand développement, en faisant d’elle une institution centrale, entretenue par l’État, de libre recherche
scientifique. Mais ce but ne fut atteint qu’en partie: le gouvernement, prenant en considération la pétition
de la diète, décida que l’observatoire magnétique et météorologique créé à l’Université sur l’initiative
de Nervander, serait, après le départ de son directeur actuel, placé sous la dépendance de la Société
des Sciences. En suite de quoi la Société prit, le I er juillet 1880, la direction de cet établissement, qui
fut ensuite transformé, par le rescrit Impérial du 27 octobre 1881, en un établissement central des recherches
météorologiques Sous le titre de «Institut météorologique central de la Société Finlandaise des
Sciences».
Par cette mesure, la Société s’est vu charger d’une mission officielle importante. La surveillance
immédiate de. l’établissement est exercée par une commission météorologique de trois membres et deux
suppléants, élus pour un an. L ’ambition de la Société est d’amener cette institution au niveau d’établissements
semblables à l’étranger, mais des difficultés pécuniaires ne le lui ont permis qu’en partie. Parmi les
nouveaux problèmes qu’imposent les progrès accomplis par la météorologie, est celui de comparer l’état
météorologique en différents lieux pour arriver à déterminer les lois des mouvements atmosphériques.
Ces observations, ainsi que les prédictions du temps et le dessin des cartes météorologiques, sont inscrites
depuis quelque temps sur le programme de la Société, bien que le rayon d’où lui parviennent les communications
télégraphiques soit relativement peu étendu. D’ailleurs les observations magnétiques et
météorologiques commencées il y a un demi-siècle ont été continuées depuis lors sans interruption, bien
que les matériaux ainsi rassemblés n’aient pu jusqu’ici qu’en partie être mis en oeuvre. Le directeur de
l’établissement présente chaque année à la Société un rapport qui est inséré ensuite dans l’Aperçu des
travaux.