rémunératrice. Le chasseur de. phoques séjourne souvent des mois entiers sur quelque écuèil en pleine
mer; souvent la glace se détache et l’emporte. Chaque année il en périt ainsi; chaque année aussi on
cite des sauvetages miraculeux de chasseurs de phoques emportés sur les glaces flottantes.
La pêche se pratique avec si peu de méthode et de mesure qu’en bien dés endroits déjà elle n’est
plus abondante qu’au temps du frai. Les ustensiles
les plus généralement employés sont la
seine, la nasse, l’hameçon et le filet. Les filets
à hareng ont quelquefois jusqu’à six et huit
mètres de profondeur. Le procédé le plus
productif pour la pêche du saumon, c’est le
piège («pata»). On établit dans le courant d’un
rapide un grand réservoir triangulaire, percé de
Chasseur de phoques. trous dans le fond et dont la base forme un
angle rentrant; on le dispose avec la pointe
tournée contre le courant. Le saumon, remontant le rapide, trouve dans l’angle une ouverture par
laquelle il pénètre dans le réservoir, mais qu’il ne peut plus retrouver pour en sortir. Quand on retire
le piège, de l’eau, on y trouve souvent plusieurs centaines de saumons en une fois. Les poissons tués
par un léger coup sur la tête, on les range par rang de taille sur le rivage et on les vend à l’enchère
aux acheteurs en gros qui les attendent.
En fait d’instruments de pêche particuliers au pays il faut citer une sorte de nasse en osier pour
la prise des lamproies, et des claies de lattes («katscha») posées verticalement à quelque distance du bord
et dans le dédale desquelles le poisson s’engage sans en pouvoir retrouver l’issue. La pêche au flambeau
était très pratiquée autrefois. Dans les sombres nuits d'automne, le bateau glisse sans bruit sur les eaux
peu profondes, muni à la proue d’un flambeau brillant; le pécheur alors pique au moyen d’un trident le
poisson ébloui par la lueur. Les lois actuelles interdisent cette pêche à l’époque du frai. Les écrevisses
se pèchent aussi au flambeau; de jour on les prend au moyen de balances. Un procédé-assez drôle est
pratiqué par lés soldats russes. Le pêcheur se promène pieds nus dans le ruisseau' en tâtant le fond;
une écrevisse, dérangée, lui saisit l’orteil dans ses pinces; il lève le pied et prend l’écrevisse!
LES COMMUNICATIONS.
Les cours d eaux et les glaces, voilà les premières routes de la Finlande. Peu à peu les piétons
et les cavaliers se frayèrent des sentiers, qui suivaient de préférence la crête des hauteurs. Les chemins
carrossables qui succédèrent à ces sentiers conservèrent l’habitude de gravir les collines ; aussi beaucoup
de routes actuelles sont-elles embarrassées de côtes qu’il eût été facile de tourner. Escarpées et sinueuses,
ces côtes seraient souvent dangereuses à la descente sans la sûreté de pied et la grande habitude des
chevaux finlandais. L ’hiver, on raccourcit le chemin en prenant directement par la glace des lacs et des
marais. Les routes postales,
dont l’entretien est à
la charge des propriétaires,
sont en général bonnes;
depuis le 16e siècle, des
stations de poste sont
échelonnées lé long de $es 1
routes, à un intervalle
de quinze kilomètres en
moyenne. Des poteaux kilométriques
peints en rouge
bordent toutes les grandes
routes. Le tarif des voyages
en poste est de 16
centimes par kilomètre Voitures à Fredrikshamn, dessin de E . J â r n e f e l t .