Le beurre finlandais, dont
Stockholm a été longtemps
le marché principal, et qui
a trouvé plus tard à Saint-
Pétersbourg son placement
le plus avantageux,
s’expédie maintenant en
outre à Copenhague, en
Angleterre et en Allemagne.
Helsingfors, qui,
il y a quelques dizaines
d’années encore, occupait
un rang secondaire - pour
le commerce en grpsi l’emporte
maintenant sur Àbo
et Viborg, grâce à l’extension
du réseau des chemins
de fer et à la concentration
des capitaux dans
L a p l a c e du m a r c h é à T am m e r fo r s . le chef-lieu.
Avec l’établissement de commerçants dans les campagnes et des communications meilleures, les
foires des villes ont perdu la plus grande partie de leur ancienne importance pour l’échange des produits
à l’intérieur. Elles en gardent cependant encore dans une partie des ports, car les pêcheurs de l’archipel
y viennent vendre leur hareng salé, article de première nécessité, même pour les populations de l’intérieur;
certaines foires aux chevaux et aux bestiaux ont encore leur raison d’être. Les produits de la campagne
affluent tous les jours au marché des plus grandes villes.
La plupart des grandes maisons de commerce s’occupent aussi de diverses branches d’industrie,
surtout de l’exploitation des scieries, où la technique est simple, et où les opérations commerciales jouent
un rôle prépondérant.
Le commerce tend à se spécialiser de plus en plus. Dans les grandes villes, du moins, on ne
trouve plus comme autrefois tous les articles imaginables réunis dans les mêmes boutiques. Il en est
de même du commerce en gros d’exportation et d’importation.
Un assez grand nombre de maisons continuent
cependant les anciennes .traditions.
Il y a très peu de maisons de commerce actuelles
qui datent de très loin. L ’une des plus vieilles est la
maison J. C. F r e n c k e l l e t F i l s , dont le fondateur reprit,
en 1761, une imprimerie à Àbo; actuellement cette maison
a un commerce en gros et une imprimerie à Helsingfors,
une papeterie à Tammerfors, etc. Créée au commencement
du siècle, la maison H a c k m a n e t Cib, à Viborg, est.
devenue la plus importante maison de l’est, sinon de toute
J. F. H a c km a n . j a Finlande. Elle a été longtemps dirigée par Mme veuve
M . E. H a c k m a n et son fils J. F. H a c k m a n (1801— 1879), dont l’intelligence et la prudence ne se sont pas
seulement montrées dans de vastes entreprises de scieries et d’importation, mais aussi dans le traitement
d’affaires d’intérêt général. Le plus grand armateur était, vers le milieu du siècle, C. G. W o l f f (1800—
1868), à Vasa; après lui viennent P e t e r M a lm (1800— 1868), à Jakobstad, J o h a n L a n g et plusieurs autres
à Brahestad, et G. e t C. B e r g b o m , à Uleâborg; cette dernière maison exploitait en même temps
d’importantes scieries. A Àbo, C. M. D a h l s t r ô m fit de sa maison, qui réunissait le commerce^ l’armement
et l’industrie, la p lu s importante de l’endroit. A Àbo aussi, les affaires les plus variées furent
entreprises et menées à bien par G u s t , A. L in d b l om (1828— 1889), qui, en
outre, a laissé une mémoire honorée Comme membre de la diète et fonctionnaire
jCommunal. Il a été question plus haut, p. 151, du fondateur de l’importante
maison H. B o r g s t r ô m e t C,e à Helsingfors, La maison W. Ro-
s e n l e w e t CIB, à Bjôrneborg, occupe actuellement le premier rang pour
l’exportation des bois. Son chef, F. W. R o s e n l e w (1831— 1892), était connu
et estimé, non seulement dans le pays, mais aussi à l’étranger, pour ses
grandes capacités d’homme d’affaires.
Pendant longtemps les jeunes gens qui désiraient faire des études commerciales,
furent obligés pour cela, de se rendre à l’étranger, surtout en Allemagne.
Mais le nombre n’était pas grand de ceux qui en avaient le moyen;
la plupart devaient se contenter de la routine qu’ils pouvaient acquérir en
servant dans les maisons du pays. En 1839 la Société commerciale d’Âbo
F. W . Rosenlew. fonda u n e é c o le -de c om m e r c e , qui existe encore; en 1864 il s’en créa une
autre à Uleâborg de la même manière. Ces écoles, ainsi qu’un institut commercial fondé par un particulier
à Helsingfors en 1882, sont actuellement subventionnées par l’État. Les intérêts d’un legs généreux
fait par les frères B. F e l lm a n (mort en 1862) et J. F e l lm a n (mort en 1870) servent depuis 1882 à
l’entretien d’un institut de commerce à Brahestad. En 1887 le gouvernement institua des écoles' de
commerce à Kuopio et à Viborg, plus tard aussi à Tammerfors et à Bjôrneborg. L ’enseignement varie
d’étendue dans ces différentes écoles ; il se fait, selon les circonstances locales, s o i t en suédois, soit en
finnois, soit parallèlement dans les deux langues.
L ’État s’occupa de bonne heure de former de bons capitaines et pilotes de navires marchands. Il
décréta en 1812 la fondation d’écoles de navigation à Àbo, à Helsingfors et à Vasa. Il en existe maintenant
en Outre à Uleâborg, Mariehamn, Viborg et Raumo. Celle d’Âbo, est la plus fréquentée. Le bon renom
dont les capitaines finlandais jouissent partout témoigne de la qualité de l’instruction nautique qu’ils ont
reçue dans ces écoles.
La navigation commerciale était relativement plus importante dans la première moitié du siècle
que maintenant. Les navires à voile finlandais parcouraient toutes les mers et donnaient un bon
revenu à leurs armateurs. Pendant
la guerre de Crimée, presque
toute la flotte commerciale fut ou
prise par l’ennemi, ou brûlée dans
les ports, ou, dans les cas les plus
heureux, vendue à l’étranger. Ce
fut un rude coup. La paix conclue,
on travailla énergiquement à la reconstituer
et en moins de dix ans
les lacunes étaient comblées. Les
frets furent rémunérateurs jusque
près de 1880. Cependant les bateaux
à vapeur, qui jusqu’alors n’avaient
guère servi qu’au transport des voyageurs,
s’étaient mis aussi à faire le
service des marchandises. Les navires
à voiles ne purent pas soutenir
la concurrence sur Certaines lignes. L ’ école de navigation d’Âbo.