se sont formés des amas d’eau, qui, gelant et fondant tour, à tour, ont endommagé l’écorce. Les arbres
ont pourri, la tempête les a renversés et le marécage a envahi peu à peu le domaine de la forêt.
Dans l’avénir, le cultivateur ne fera pas seulement la conquête de ces terrains maintenant désolés; il
saura protéger sa conquête et la défendre contre les envahissements du désert.
Les forêts de la Finlande se composent presque exclusivement de pins, de sapins, de bouleaux, et,
pour une petite partie, d’aunes. L ’arbre le plus précieux est le pin; il met de 80 à 100 ans à atteindre
sa maturité comme bois de charpente; ce n’est qu’au bout de 140 à 180 ans qu’il est bon à scier en .
planches. Plus on avance vers le nord, plus le pin croît lentement. Sous le 67* parallèle, on a trouvé
un pin âgé de 435 ans et sous le 51e un autre qui avait atteint 518 ans. Le sapin ne grandit pas
beaucoup plus vite. Il occupe les terrains plus fertiles' tandis que le pin se,contente de terres sablonneuses
ou pierreuses. Le bouleau, célébré par le mythe, l’ami du foyer et des oiseaux chanteurs, pousse
dans les terres plus légères et pénètre, sous .la forme de bouleau nain, plus loin au nord que le pin et
le sapin. L'aune aime les terrains humides; il borde en longues lignées les marais, les lacs et les rivières.
On trouve ■ encore dans tout le pays, mais isolés ou formant de petits bouquets, lé tremble, le
sorbier, le putiet et le saule. Le tilleul pousse sauvage jusqu’au 63e degré, l’érable jusqu’au 62^, le
frêne et Forme jusqu’au 61e; mais cultivés, ils réussissent encore plus au nord. Il en mit du chêne comme
il en a été du pin en Laponie. Encore au commencement du siècle dernier il montait plus' au nord que
maintenant et il était commun sur la côte sud. Actuellement il est plus rare et ne..dépasse guère le
60e parallèle, mais on peut le cultiver jusqu’au 63e degré.
Les arbustes les plus communs sont Poster et le genièvre. Le coudrier réussit jusqu au 61e degré.
Les landes et le sol des forêts sont couverts de bruyères et d’un grand nombre d’autres plantes ligneuses.
En échange dès fruits du midi, le Nord possède en énormes quantités d’excellentes baiés„sauVages, dont
les plus connues et les plus estimées sont: la roncè des pôles, la ronce des marais,,la framboise, la
fraise, la myrtille, l’airelle, la canneberge, Dans les jardins fruitiers on a réussi à cultiver Certaines
variétés de pommiers, de poiriers, de pruniers et de cerisiers, dont les fruits, assez bons vers la côte
sud, sont encore mangeables jusqu’au 62e degré et même plus haut. Les groseilles mûrissent jusque
sous le 63e .degré; 011 ne cultive la vigne qu’en serre.
'On a acclimaté le mélèze, le saule blanc, le lilas, le sureau, la spirée et un grand nombre de légumes
et de fleurs. Le lin est une culture très répandue surtout dans la Finlande centrale jusqu’au 64e degré,
le chanvre va jusqu’au 66e degré, mais sè cultive moins. Le paysan fait pousser dans un coin abrité
quelques plants de tabac pour son usage particulier.
Le seigle est la plus estimée et la plus généralement cultivée des céréales jusqu’au 64e degré; plus
haut, il gèle souvent, mais réussit encore dans les étés favorables sous le 67e degré. On en a même
cultivé comme essai jusque sous le 69e degré. U orge est répandue partout; c est la culture la plus
générale entre le 64e et le 68* degré. Tandis que dans l’île d’Âland, elle met 116 jours à mûrir, il
ne lui en faut,-dans les hautes latitudes, que 63 à partir de la semaille. L ’avoine est très commune
jusqu’au 64e parallèle, puis de plus en plus rare. Quant au froment, qui est du pain pour l’Europe, mais
du gâteau pour la Finlande, on en cultive un peu jusqu’au 62e degré; mais la plus grande partie de la
farine de froment est importée de Russie. La plante nourricière la plus importante après le seigle, c’est
la pomme de terre, qu’on cultive dans tout le pays depuis le commencement de ce siècle et qui a partout
remplacé le navet, autrefois généralement, cultivé. On cultive aussi beaucoup de pois. Les champignons
abondent partout, mais ne sont guère consommés que par la population des villes.
Jusqu’au 69e degré, partout où un coin de terre reçoit un rayon de soleil, le court été produit en
abondance les plantes et les fleurs champêtres que tolère le climat. Les plantes fourragères cultivées
sont la fléole, le trèfle et le vulpin. Le roseau et 70 espèces de carex sont communs jusqu’au 68* degré.
La flore maritime de la Baltique est encore répandue le long de la côte sud, mais s’appauvrit sur la
côte ouest, où les fleuves et les lacs produisent aussi un petit nombre d’espèces de plantes d eau douce.
En revanche les mousses et les lichens sont représentés par un très grand nombre d’espèces et ne
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