sur l’acide pyrotartrique, l’acide tartrique, etc. Il a
publié aussi de nombreuses analyses de minéraux.
Appelé à des fonctions administratives, sa carrière à
¡’Université fut interrompue plus tôt qu’il n’eût été
désirable pour la science. — Son successeur à la chaire
de chimie, J. J. C hydenius (1836— 1890), fit preuve
de grands talents dans ses recherches et dans son
enseignement, mais ses forces furent trop tôt brisées
par une maladie incurable. Ses travaux sur la terre
de thor sont restés remarquables. Il a, par un assez
grand nombre d’écrits littéraires, su intéresser lé grand
public à des questions d’histoire naturelle. H Actuellement
la chimie a pour principaux représentants dans
notre pays le professeur E d v . Hje lt , dont les publications
traitent surtout des questions de chimie- organique
et qui est l’auteur d’ouvrages d’enseignement estimés,
et le baron A u g . a f S chultèn, qui s’est occupé
principalement de chimie inorganique.
La chaire de minéralogie et de géologie n’existe
que depuis 1852. Auparavant, l’enseignement de ces •
matières rentrait - dans les attributions du professeur
de chimie. Mais l’administration chargée de veiller aux intérêts des mines et de l’industrie du fer, et qui
avait été réorganisée en 1821, s’occupait aussi de questions purement scientifiques. N il s G u s t a f N o r denskiôld
(1791— 1866) s’était de bonne heure déjà appliqué à l’étude de la minéralogie. Il avait travaillé
quelque temps en Suède dans le laboratoire de Berzelius; à son retour au pays, grâce à l’intérêt que
portait à la minéralogie le Comte Steinheil, gouverneur général, il avait été mis à même de faire en
Finlande des recherches géognostiques; en 1823 il fut nommé intendant supérieur des mines. Il fit aux
frais de l’État de nombreux voyages d’étude à l’étranger. Il publia en 1827 un ouvrage très estimé de
son temps, intitulé Essai de système chimique des minéraux. Nordenskiôld conserva jusque dans la vieillesse
toute Son activité scientifique. Il a rapporté de ses voyages, qu’il poussa jusqu’en Sibérie, de
riches collections de minéraux, et ses recherches scientifiques
ont fait l’objet d’un grand nombre de publications; Son
dernier travail important fut un projet d’organisation d’une ’
exploration géologique de la Finlande.
Son fils A d o l f E r ik N ordenskiôld (né en 1832) a fait
la plus grande partie de ses études à l’Université de Hëlsing-
fors. Ses rares talents attirèrent de bonne heure l’attention.
Déjà ses premières publications marquent une indépendance
et une netteté de pensée riche de promesses. On pensait
que notre Université aurait bientôt en lui son premier professeur
de géologie et de minéralogie. Mais à la suite d’un
discours prononcé dans une fête d’étudiants en 1857, Nordenskiôld
fut contraint de se réfugier en Suède, où il fut
bientôt nommé professeur à l’Académie des Sciences. Quelque
vivement que nous regrettions en Finlande que Nordenskiôld
ait dû poursuivre sa carrière hors de son pays, nous
n en sommes pas moins heureux de l’empressement avec ^
lequel sa -nouvelle patrie mit à son service les ressources A ^ t f - E v î f c S ^ w S f f l
considérables dont il avait besoin pour accomplir ses; travaux scientifiques et ses vastes projets. L ’oeuvre
de notre illustre compatriote est un gain pour la science de tous les pays.
A x e l G ad o Lin (1828— 1892), mort général d’artillerie au service de la Russie, contemporain de
Nordenskiôld, a, comme lui, fait presque toute sa carrière hors du pays; il nous appartient néanmoins
par les importants travaux qu’il a publiés dans les Actes de la Société finlandaise des Sciences. Ses
recherches ont eu pour objet la minéralogie, particulièrement la cristallographie, mais aussi la physique.
Il a légué ses riches collections à l’Université de Helsingfors. — Le professeur. F. J. W iik (né en 1839)
a publié dans plusieurs écrits ses observations sur la géologie de la Finlande, mais la minéralogie lui
doit aussi des travaux consciencieux de caractérisation desminéraux; en dernier lieu, Wiik a abordé les
questions de systématisation dans un ouvrage intitulé Essai de groupement des éléments chimiques en prenant
pour base le poids atomique.
S e l im L e m s t r ô m .
II. Les études ^histoire naturelle ont eu, en Finlande comme ailleurs, pour point de départ la faune
et la flore indigènes. Dès le 17e siècle on constate des efforts dans ce sens à l’Université d’Âbo, mais
chez nous,, comme dans d’autres pays, les recherches d’histoire naturelle ne prirent un réel essor qu’après
que le génie ordonnateur de Linné eut mis les savants à même de s’orienter au milieu de l’infinie
variété des formes animales et végétales. Dans là dernière partie du 18e siècle, l’histoire naturelle fut étudiée
en Finlande, comme en Suède, avec une ardeur dont aucune autre science n’avait été l’objet jusque-là.
Si ron collectionnait des plantes et des insectes, comme le faisait le grand Linné, et, à son exemple, ses
disciples dans toutes les parties du monde, ¿ce n’était pas seulement affaire de mode: on regardait comme
un devoir envers la patrie d’apprendre à connaître ses produits naturels et leur usage; sous l’influence
des tendances pratiques de l’époque, les savants attendaient un profit important de la connaissance des
produite indigènes et de l’acclimatation de plantes et d’animaux étrangers.
A la tête de ces études était P. K alm (1716— 1779), un des élèves les plus distingués de Linné,
connu par ses voyages dans l’Amérique du Nord et auteur d’un grand nombre d’ouvrages scientifiques.
En même temps que lui, les mêmes tendances étaient représentées à l’Université par P. A. G a d d (1727_
I797)- Leurs travaux scientifiques, conformes aux idées générales de l’époque, étaient estimés aussi à
l’étranger; l’actif intérêt de ces savants pour le progrès de l’agriculture, de l’horticulture et d’autres industries
qui s’y rapportent, promettait d’ouvrir au pays de nouvelles sources de prospérité. Mais vers
la fin du siècle, l’intérêt diminua. D’une part, l’expérience avait refroidi les illusions qu’on s’était faites
sur l’acclimatation des plantes et des animaux étrangers; on avait abandonné l’espoir de cultiver dans le
Nord le mûrier et le ver à soie, et bien d’autres rêves du même genre. D’autre part, les nouveaux
maîtres ne savaient plus, comme les anciens, tenir les esprits en éveil. L ’intérêt languit, et les événements
de 1808— 1809 n’étaient pas faits pour le ranimer.
Jusque-là, la faune et la flore de la Finlande avaient été étudiées en connexion avec celles de la
Suède; mais après la séparation politique, les naturalistes suédois bornèrent leurs recherches aux nou-
velles limites de leur pays. La Finlande était livrée à ses propres ressources; il était clair dès lors
qu’aussitôt que l’intérêt se réveillerait, il se porterait sur l’étude de la nature de notre patrie.
Là Societas pro fauna et flora fennica, dont on a plus haut rapporté l’histoire, eut la plus grande
influence sur ce mouvement. On peut dire sans exagération que cette Société a été la source de, tout
ce qui s ’est fait depuis 1821 pour la connaissance de la faune et de la flore finlandaises.
L’initiative principale et la direction du travail accompli dans ce sens appartiennent, de 1820 à 1840,
à C. R. S ah lb e r g , professeur de zoologie, et de botanique. Il était avant tout entomologiste. Son principal
ouvrage, Insecta fennica, l’occupa pendant plus de vingt ans et, avec d’autres travaux du même
genre, lui fit un nom respecté comme entomologiste. Une période de grande activité commença vers
1845, sous l’influence de la personnalité énergique de W. N y l an d e r (né en 1822). Il poussa avec ardeur
l’étude critique des collections, et ce fut lui qui, conscient de ses forces, obtint que la Société entreprit