au baron F. L in d e r . Parmi les hommes qui ont élevé la profession de jardinier au rang d une industrie considérable
et indépendante, et qui ont en même temps provoqué les progrès que l’horticulture a faits dans les
derniers temps, il faut citer G. N ik l a n d e r , à Viborg, et M. G. S t e n iu s , à Helsingfors. La Société finlandaise
d'horticulture,, fondée en 1881 à Helsingfors et dont les serres et les pépinières occupent des terrains appartenant
à la ville, se propose pour objet de répandre et de populariser l’intérêt pour cette branche de l’économie
domestique. Elle possède un directeur zélé dans la personne du général J. a f L in d f o r s (né en 1831). La Société,
aidée d’une subvention de l’État, entretient une école d’horticulture. Il en existe une autre à Kuppis,
près d’Âbo. Les fonctions de pomologue de l’État sont remplies, depuis 1893, par B. L in d b e r g , spécialiste distingué.
Les villes mettent de plus en plus de soin à l’entretien de leurs parcs et de leurs jardins public?.
De grandes étendues de terres arables sont: encore incultes en Finlande. Beaucoup de travail et
de capitaux sont encore nécessaires pour amener les terres déjà défrichées à un haut degré de culture.
Mais les progrès accomplis pendant ce siècle justifient l’espoir que cette industrie mère, continuant à se
développer, sera une source de richesse pour le pays.
F i s k a r s .
L’industrie. Des trois formes du travail industriel — l’industrie .domestique, les métiers, les fabriques
— la première était sans contredit encore bien des années après le commencement du 19e siècle
la plus productive en Finlande. Chaque domaine, chaque propriété de paysan, chaque métairie même,
constituait, pour ainsi dire, un territoire économique indépendant, : se suffisant à lui-même.
Les femmes de la maison filaient la laine de leurs moutons et le lin ou le chanvre récolté? dans
leurs champs;. elles en tissaient de la toile, de la biire et autres étoffes de laine, des tapis, des couvertures,
etc., elles confectionnaient leurs propres vêtements et le plus souvent aussi ceux des hommes de
la maison. Ceux-ci de leur côté bâtissaient les maisons, sciaient les planches, fabriquaient les instruments
agricoles et les ustensiles de ménage, les traîneaux et les charrettes, les bateaux et les engins de pêche.
C’est à la maison qu’on fabriquait les chandelles, qu’on brassait la bière, qu’on distillait l’eau-de-vie.
L’argent était rare et difficile à acquérir: on tâchait de s’en rendre aussi indépendant que possible.
Le salaire des serviteurs se payait principalement en nourriture et en vêtements. Plus on fabriquait à
domicile, moins on avait à acheter. Aussi la vente d’une
partie relativement minime des produits suffisait pour le
■payement des impôts et l'amortissement de sa dette, si on
en avait.
«Si on ajoute ces traits au tableau que nous avons donné
de l’agriculture d’autrefois; on aura l’image complète de l’économie
rurale, telle qu’elle était anciennement. Et cet état
de choses n’est pas entièrement disparu: dans les régions où
la population est clairsemée, loin des chemins de fer et des
routes fréquentées, c’est encore actuellement l’industrie domestique
qui fournit les simples objets nécessaires à la vie
et au travail. Bien plus, dans les parties bien peuplées, où
les; besoins sont multiples et où des boutiques offrent à bas
prix des objet? fabriqués, l’industrie domestique a encore un
rôlé important à remplir: sans elle, en effet, l’exploitation
agricole même la mieux ordonnée ne trouverait pas d’emploi
pour les longues heures des veillées d’hiver. Et comment
les femmes, par exemple, pourraient-elles mieux employer
leurs loisirs qu’à leur rouet ou à.leur métier à tisser? , J' von Julin-
L ’ancienne loi, soucieuse de faciliter l’établissement et le développement des villes, stipulait que
seuls les habitants des villes étaient admis à exercer • un métier ou à faire le commerce. L ’industrie
domestique des habitants de la campagne n’était pas comprise dans cette
interdiction. Il y avait d’autres exceptions : les communes étaient autorisées
à engager des artisans pour la fabrication d’objets indispensables dans l'économie
rurale et que l’industrie domestique ne suffisait pas à produire. Ces
artisans étaient surtout des tanneurs, des cordonniers et des forgerons. Il
fallut permettre aux moulins, aux scieries et aux usines de. s’établir dans le
voisinage des. rapides. Déjà au 18e siècle la loi faisait aux fabriques une
place en dehors des limites étroites du régime des corporations.
Les foches de la Finlande sont pauvres en métaux; un petit nombre
seulement de mines de fer sont en exploitation. Mais il n’y a pas, loin pour
transporter le minerai de Suède aux ports du sud-ouest. On a établi en effet
N. L. Arppe. sur cette côte un assez grand nombre de hauts-fourneaux, d’autres dans
l’intérieur du pay?; . où il y a du fer limoneux à exploiter; Lés plus anciennes fonderies ont été créées
presque toutes par les propriétaires de grànds
domaines, dont les forêts fournissaient le charbon
nécessaire, tandis que les tenanciers étaient
chargés du charriage. Ces usines ne livrèrent
pendant longtemps au marché que du fer en
barres, des ouvrages noirs et de la fonte. Le
premier, J. v o n Ju l in (1787— 1853) fabriqua
des produits plus variés ; il apporta beaucoup
d’énergie et de sollicitude à la rénovation de
l’usine de Fiskars, en Nyland.. Un autre initiateur
fut N. L. A r p p e (1803— 1861), qui fit
de l’usine de Vàrtsilci un centre industriel
pour le nord de la Carélie et y introduisit un
laminoir de construction moderne. Ce que ces