i8o V. L’INSTRUCTION PUBLIQUE.
aux sciences naturelles, aux mathématiques et au dessin. En outre, on augmenta dans tous les lycées
le nombre des leçons des langues du pays. A côté des lycées complets, à huit classes, il y aurait dans
quelques villes des écoles élémentaires à deux, trois et quatre années d’études. A l’heure qu’il est
(1894), la Finlande possède, outre les deux lycées normaux, suédois et finnois, de Helsingfors, 14 lycées
classiques, dont 8 finnois, 5 suédois et un des deux langues. Il y a 7 lycées réaux, dont 5 finnois. Des
14 écoles élémentaires, 8 sont suédoises, 5 finnoises et une des deux langues. Cependant une partie des
écoles élémentaires à deux classes sont actuellement en voie d’être transformées en écoles réales comportant
un cours complet d’enseignement pratique; cette transformation s’effectue à mesure que les-com-
munes se déclarent disposées à prendre à leur charge ces établissements, moyennant toutefois une forte
subvention de l’Etat.
Cependant l’enseignement des filles avait été l’objet du même mouvement au point de vue de la
langue. En 1864 fut ouverte à Jyvâskylâ par l’initiative privée la première école finnoise de jeunes filles,
en 1869 il en fut créé une à Helsingfors, et le nombre s’en accrut rapidement. Enfin en 1885 l’Etat
L e l y c é e f in n o i s d e T a v a s t e h u s .
créa 6 écoles finnoises de jeunes filles dans différentes villes...'^- Le nombre total des écoles publiques
supérieures de jeunes filles est actuellement de 11. Elles ont pour but de donner aux jeunes filles, qui
en sortent vers l’âge de 16 ans, une instruction du même genre que celle des écoles de garçons, bien
que moins étendue. Depuis longtemps on avait joint, sur l’initiative privée, à l’école supérieure de Helsingfors
des classes supplémentaires, destinées surtout à préparer des institutrices. Ces classes, reprises
par l’Etat en 1885, sont maintenant définitivement organisées en écoles normales d’institutrices.
Les écoles particulières jouent un rôle considérable à côté des établissements-publics d’instruction.
Les écoles enfantines et préparatoires sont toutes des institutions particulières. Le nombre des écoles
particulières de jeunes filles est considérable aussi; elles reçoivent généralement une subvention de l’État
et ont un programme d’études à peu près pareil à celui des écoles publiques. — Il s’est fondé dans ces
dix dernières années un assez grand nombre d’écoles secondaires aboutissant à l'Université et où des
élèves des deux sexes reçoivent l’enseignement côte à côte et dans toutes les classes. Plusieurs de ces
écoles mixtes ont déjà depuis quelques années fait recevoir de leurs élèves, jeunes gens et jeunes filles,
à l’examen d’admission à l’Université.
V. L ’INSTRUCTION PUBLIQUE.
Les programmes d’étude, s’étendant à mesure des besoins pratiques, se sont chargés de matières
entre lesquelles il faut répartir les heures d’école. Il a fallu, par exemple, y faire une placé à au moins
trois langues modernes à côté des deux langues du pays. Il en résulte des difficultés auxquelles on ne
peut obvier qu’en accordant une sollicitude particulière aux méthodes d’enseignement et en évitant le
surmenage intellectuel par une juste répartition du travail et du repos et par une place suffisante faite
aux exercices du eorps^fLe nombre des heures de classe ne dépasse pas cinq par jour. La gymnastique
est obligatoire dans toutes les écoles et enseignée avec le plus grand soin par des maîtres très capables,
qui ont su développer chez notre jeunesse le goût des exercices physiques. Les vacances sont longues;
elles durent du 1er juin au 1er septembre et du 20 décembre au 14 janvier; de cette façon la jeunesse,
rassemblée, souvent de très loin, dans les villes d’école, est mise à même de jouir pendant une bonne
partie de l’année des bonnes influences du foyer domestique.
Un trait caractéristique de l’École en Finlande, c’est l’esprit démocratique dont elle est pénétrée.
Elle est ouverte, à toutes les conditions;.sociales, et pour que les plus humbles même puissent en profiter,
L ’ é c o l e s u é d o i s e d e j e u n e s v fille s , à H e l s in g f o r s ,
la finance scolaire a été fixée très bas. On y rencontre les fils et les filles de petits fermiers et d’artisans
à côté' des enfants des grands propriétaires, des capitalistes et des hauts fonctionnaires. Selon la
statistique officielle de l’année 1891— 92, 18 pour cent des élèves des lycées de l’État étaient fils de
tenanciers, d’artisans et de petits bourgeois; la proportion pour les filles était de 14% , Étant donné le
chiffre peu élevé de la population et sa dissémination sur de grands espaces, le nombre des élèves de
l’enseignement secondaire est considérable. En 1891—92 les écoles aboutissant à l’Université étaient
fréquentées par 5,212 élèves, dont 588 filles dans les écoles mixtes. Le nombre dès élèves des écoles
supérieures de jeunes filles était de 2,049. Les dépenses de l’État pour l’instruction secondaire ont
augmenté rapidement. Elles n’étaient en 1863 que de 678,000 marcs; dix ans plus tard, elles s’élevaient
à 890,000 marcs; en 1893, elles atteignaient 2,300,000 marcs, sans compter 300,000 marcs de subventions
aux écoles particulières. —^En même temps, l’État .n’a pas reculé devant les dépenses nécessaires pour
loger les écoles dans des bâtiments répondant à toutes les exigences de notre époque.