2I4 “ ; VI. SOCIÉTÉS SCIENTIFIQUES ET LITTÉRAIRES.
finlandaise de jurisprudence, dont le rédacteur en chef fut P almén, avec C. G. E hrstrôm et A. G ro -
t enfel t comme adjoints.
Cette publication accomplit maintenant sa vingt-neuvième année. Il en a généralement paru quatre
livraisons par an. La rédaction a continué à en être confiée à des membres désignés du comité central,
ou, sous sa direction, à d’autres auteurs, tandis qu’elle a eu pour collaborateurs un grand nombre de
juristes et même des personnes appartenant à d’autres professions. Les membres qui sont-restés le plus
longtemps à la tête de la revue sont Ehrstrôm et R. H ermanson.
La Revue publie des travaux de jurisprudence, le compte-rendu des discussions et la relation de cas
de droit traités par les tribunaux, quelquefois aussi par les autorités administratives. Elle tire à 700
exemplaires.
Sans exagérer la portée de l’action de la Société de jurisprudence, on peut dire qu’elle n’a pas
laissé d’exercer une influence déterminante sur les opinions en matière de droit, et par là sur l’application
et aussi sur l’élaboration des lois dans notre pays. Dans bien des domaines de la législation, lès
réformes ont marché dans la voie indiquée et motivée par la Société de jurisprudence. Assez souvent
les solutions fournies par la discussion, dans le sein de la Société, dès questions du programme annuel,
ont eu une influence durable sur l’interprétation donnée aux lois en vigueur. Et parmi les réformes
législatives à 1 ordre du jour, les plus importantes, par exemple celles relatives aux exécutions judiciaires,
à la transformation des tribunaux et de la procédure, à l’élévation du niveau des études pour le barreau,
ont fait l’objet de nombreux travaux et de nombreuses discussions dans les réunions et dans,la Revue.
La relation des cas publiés par la Revue a permis de prendre connaissance des actes des tribunaux,
chose importante au point de vue de la théorie et de la pratique du droit. — On peut encore ajouter
aux états de service de la Société de jurisprudence, que c’est elle qui prit l’initiative de la fondation, en
1870, de la Société des prisons, à laquelle on doit le relèvernent de bien des malheureux voués au crime.
Deux fois, sur l’invitation de la Société de jurisprudence, — en 1879 et en 1889 — les juristes
finlandais se sont réunis en congrès.
Le nombre des membres est actuellement d’environ 370. Après Palmén, les fonctions de président
furent remplies par Ehrstrôm, de 1865 à 1876, R. Montgomery, de 1876 à 1882, J. F orsman, de 1882 à
1890, et depuis cette époque, par H. B orenius."
R. M o n t g o m e r y .
VII. LA LITTÉRATURE SCIENTIFIQUE.
A. L’HISTOIRE.
C ’est dans des conditions extérieures singulièrement dures que le peuple finlandais s’établit dans
les solitudes glacées du Nord. Il s’y organisa peu à peu en une société réglée, où les lumières
de la civilisation se répandirent de bonne heure. Le but principal des historiens finlandais a été de suivre
dès le commencement ce travail pénible et de décrire les circonstances au milieu desquelles il s’accomplit.
Le premier qui s’engagea dans cette voie fut Henrik G a br ie l P o rthan (1739— 1804); aussi l’a-t-on
nommé «le père de l’histoire de Finlande». Né à Viitasari, dans le nord du Tavastland, Porthan devint
étudiant en 1754 et fut nommé, en 1777, professeur d’éloquence à l’Université d’Âbo. En même temps
qu’il remplissait avec zèle les devoirs du professorat, il se mit à recueillir, à ordonner et à élaborer les
matériaux historiques relatifs à la Finlande. Il n’était pas absolument sans prédécesseurs. Algot Scarin
(1684— 1771) et Johan Bilmark (1728— 1801), professeurs à l’Université d’Àbo, avaient publié des mémoires
sur certains points des annales finlandaises. Mais Porthan est le premier qui ait considéré l’histoire dè
Finlande comme un domaine indépendant, méritant d’être exploré pour soi. Dans son lieu natal du
Tavastland, Porthan avait appris à connaître la langue du peuple finnois, sa poésie,-ses traditions; plus
tard, des fonctions qu’il remplit au service de la bibliothèque de l’Université lui fournirent l’occasion de
prendre connaissance de collections de manuscrits et d’anciens imprimés se rapportant au passé de la
Finlande. Ainsi préparé, il écrivit, le plus souvent en latin, un grand nombre de mémoires éclairant
l’époque païenne, le moyen âge et les époques plus récentes de l’histoire de la Finlande; ces mémoires
sont remarquables par la pénétration et l’esprit critique dont l’auteur fait preuve dans l’étude et l’élaboration
de ses matériaux. Le plus important des ouvrages de Porthan est intitulé: Pauli Juusten Chronicon
episcoporum finlandensium, annotàtiombus et sylloge monumentorum illustratum (1784— 1800); c’est un commentaire
d’une ancienne chronique latine sur les évêques de la Finlande. Il en a puisé les matériaux