peut-être les plus singulières de la nature finlandaise, et, en outre, d’autres éléments nécessaires à la
connaissance du pays, tels que la statistique de la population, l’ethnographie et l’histoire de la géographie.
La constitution naturelle de la Carélie et de la Laponie russes est en rapport si étroit avec celle
de la Finlande, qu’elle rentre nécessairement dans le cadre d’une étude complète de la géographie de la
Finlande. La Societas pro fauna et flora fenniea a publié les résultats des expéditions qu’elle a envoyées
dans ces contrées pour l’étude de l’histoire naturelle. Mais les données géographiques, géologiques et
ethnographiques recueillies dans ces explorations ont fait la matière de plusieurs articles insérés dans
le Fennia.
Entre autres travaux de la Société, il faut encore citer les études préliminaires d’une carte de Finlande
sur une grande échelle, et l’organisation dans le pays d’observations sur la neige de l’hiver, instituées
en plus de deux cents lieux différents.
Cette grande activité mise au service de la science finlandaise a gagné à la Société l’approbation
générale; un si beau commencement justifie l’espoir de résultats importants dans l’avenir.
La Société, divisée en trois sections, compte actuellement environ 60 membres actifs et un petit
nombre de membres correspondants et de membres honoraires. Elle choisit chaque année son président
et son vice-président.
La Société finlandaise de géographie, dont les statuts ont été ratifiés en 1888, est sortie d’une réunion
libre, formée en 1886, lorsque l’enseignement de la géographie fut introduit pour la première fois à l’Université
par R. H u l t , agrégé. Le but de cette Société est «d’entretenir l’intérêt* pour la géographie et les sciences
qui y touchent et de seconder les études géographiques, surtout en Finlande». Quiconque s’intéresse
à ce but peut être membre, moyennant une contribution modique. La Société compte actuellement environ
300 adhérents, outre les membres correspondants et les membres honoraires.
Les réunions mensuelles, où on fait des conférences et où on expose des cartes, des photographies,
des collections d’ethnographie et d’histoire naturelle, sont un des principaux moyens d’action de la
Société. Elle â en outre rassemblé les éléments d’un musée géographique, destiné à faire connaître la
nature, l’état de civilisation et les productions des différents pays. Ses collections et sa bibliothèque
occupent un local à l’Université et servent à l’enseignement universitaire; elles sont souvent visitées
aussi par les élèves des écoles, accompagnés de leurs maîtres.
La Revue de la Société finlandaise de géographie paraît six fois par an depuis 1888; elle a pour
rédacteur en chef M. R. Hult. Fondée dans le but d’être l’organe de la Société dans toutes-les branches
de son activité, elle a contenu jusqu’en 1894 aussi bien des travaux scientifiques que des articles populaires,
récits de voyage, questions d’enseignement géographique, matières économiques. Mais comme
l’action purement scientifique de la Société, ayant principalement en vue la géographie physique de la
Finlande, prenait toujours plus d’extension, il fut jugé nécessaire de publier une-série séparée, sous le
titre de «Communications scientifiques». Il a été fait à la Société un don de 12,000 mares, dont les
intérêts ont servi à envoyer dans différentes parties du pays de jeunes hommes de science, chaque fois
avec une mission bien déterminée. C’est ainsi que M. J. E. R o s b e r g a étudié les causes secondaires de
la retraite des eaux le long du golfe de Finlande et la formation des deltas des rivières de l’Ostrobothnie
méridionale. D’autres boursiers ont fait des recherches hydrographiques, ont étudié les moraines et les
collines terminales de la période glaciaire, etc.
Le gouvernement et la diète ont soutenu par des subventions l’oeuvre de la Société finlandaise de
géographie.
R. H u l t .
I-I. ' LA SOC IÉTÉ DES MÉDECINS FINLANDAIS.
Cette Société date du 11 octobre 1835.
Il s’était auparavant, il est vrai, formé à l’Université d’Àbo, sur l’initiative d’Israël Hvasser, une association
pour la discussion de questions médicales; elle se composait surtout d’étudiants. Sa bibliothèque
et ses archives furent détruites par l’incendie d’Àbo, et elle cessa
d’exister.
En 1834, C a r l D a n ie l v o n H a a r t m a n (1792— 1877), alors directeur
général des affaires médicales, avait engagé les médecins du pays à s’asso-
cier pour pouvoir se tenir au courant de la littérature médicale. Mais ce
ne fut qu’à la date citée plus haut qu’une réunion de tous les médecins
de la capitale, convoquée par von Haartman, décida de fonder une Société
qui comprendrait tous les médecins du pays; dans des séances périodiques,
on échangerait des communications scientifiques, on discuterait des questions
médicales. La Société travaillerait en outre à servir les intérêts de
la médecine en fondant une bibliothèque médicale, et en distribuant en
lecture parmi s e s .. membres les ouvrages et journaux de médecine nouvellement
parus.
La Société ne fut pas nombreuse d’abord: le corps médical du pays
C. D. v o n H a a r tm a n .
tout entier ne comptait pas plus de 64 membres, ç’est-à-dire pas tout à
fait autant qu’il y en a maintenant dans la capitale seulement. Et de ce nomore, 11 n y en avait que
quelques-uns qui prissent une part active aux travaux de la Société. Le président était élu pour un an,
mais jusqu’à 1847 ces fonctions furent remplies tour à tour par trois membres, toujours les mêmes;
c’étaient von Haartman, I. I lm o n i et L. H. T ô r n r o t h . Le secrétaire, dont le mandat est aussi annuel,
fut pendant tout ce temps F. J. R a b b e , constamment réélu. Outre ces quatre, deux membres seulement,
E. J. Bonsdorff et E. J. A. Wirzén, contribuèrent activement aux séances par des travaux.
Mais s’ils étaient peu nombreux, ils ne perdaient pas de vue le but à poursuivre, l’amélioration de
l’instruction médicale et le progrès de la science. Aussi le projet qu’on avait eu dès le commencement,
de publier un journal scientifique, put-il être réalisé en 18 41 : c’est en effet alors que parut la première
livraison des Actes de la Société des médecins finlandais. Ces «Actes» ne parurent pas très souvent
pendant les premières années et les numéros n’étaient pas bien gros, mais le contenu du journal, comme
• aussi des travaux lus aux séances, était bon et varié, bien que, sans doute,
la conception générale, toute pénétrée des idées d’alors d’histoire naturelle
et de philosophie naturelle, paraisse fort étrangère à notre époque.
Les années qui précédèrent immédiatement 1850 sont une période
de crise pour la Société. E. A. In gm a n , K. F. v o n W i l l e b r a n d et J. W .
P ip p in g revenaient de l’étranger, tout pleins d’ardeur pour la propagation
des nouvelles idées et des nouvelles doctrines, dont les avaient
pénétrés un long séjour dans les grands centres scientifiques et la fréquentation
des hommes qui avaient fait entrer la science médicale dans
de nouvelles voies.
Sur leur initiative, la Société commença en 1848 de publier une
.. „ ....... , . «Feuille d’avis pour les médecins et les pharmaciens»; cette feuille ne K. F. v o n W i l l e b r a n d . 1 r
contenait pas beaucoup d’articles originaux; elle donnait surtout des
comptes-rendus des progrès de la science et des résumés de ce qui avait été publié d’intéressant par
la presse médicale à l’étranger. — En même temps, les séances étaient animées par les communications