comme nous en colère, en désir, en crainte sur
de simples idées ou de simples souvenirs , et s’il
ne faut pas la présence réelle de l’objet qui cause
ces passions pour les . exciter en eux. On sait cependant
que les animaux voisins de nous , les
mammifères et les oiseaux, ont des regrets, et
qu’ils manifestent par des signes évidens la tristesse
que leur cause l’absence ou la perte d’une
compagne , d’un ami ou d’un bienfaiteur, tout
comme ils savent leur témoigner leur attachement
par les caresses les plus vives, sans aucun
besoin du moment. \
Ces mêmes animaux donnent des preuves multipliées
d’une mémoire souvent très-parfaite. Il y
en a même quelques-uns qui paroissent montrer
nn certain degré de jugement.
Mais existe-t-il quelque chose de semblable dans
les classes inférieures, et sur-tout dans les dernières
? c’est ce que nous ignorerons probablement
toujours.
Pourquoi, avec tant de ressemblance dans la
structure du système nerveux, dans le mode de
son action, dans le nombre et la structure des
principaux organes extérieurs, y a-t-il une différence
si énorme quant au résultat total entre
l ’homme et l ’animal le plus parfait?
Cela tient-il à une meilleure proportion entre
les perfections des organes extérieurs, en sorte
que l’un l’emporte moins sur l’autre ? ou bien l ’pr-
gane intérieur, dans lequel se passent toutes les
A r t . III. Comparaison des syst. nerv. is 'i
opérations intermédiaires entre la sensalion reçue
et le mouvement exécuté, c’est-à-dire l’organe de
la perception, de la mémoire, du jugement, a-
t-il des différences plus grandes que celles qu’on
y remarque ? ou bien enfin, la substance dont ces
diverses opérations sont des modifications est-elle
d’une nature différente ?
Ce ne sont plus là des questions anatomiques.
Les sympathies ou les effets qui résultent des
connexions des nerfs entre eux, et l’influence des
nerfs fur les fonctions végétales ou végétatives,
sont soumises aux mêmes lois dans les animaux
que dans l’homme.
A R T I C L E I ï I.
Comparaison générale des différens systèmes
nerveux.
E n comparant ensemble tous les systèmes nerveux
on trouve qu’ils n’ont qu’une seule partie commune :
c’est un tubercule impair situé à l’extrémité antérieure
du système , et produisant constamment
deux faisceaux latéraux et transverses, ou deux
jambes qui l’unissent au reste du système.
Cette partie paroît toujours correspondre à celle
qu’on nomme cervelet dans l’homme. Le cervelet
des animaux vertébrés à sang rouge est toujours
précédé de plusieurs paires de tubercules , formant
pour l’ordinaire une masse plus grande que la