
 
		A R T I C L E   X I I . 
 D e   la   moelle  épinière. 
 L e   prolongement  de  l’encéphale  qui  sort  du  
 crâne  par  le  grand  trou  occipital  a  été  nommé  
 la  moelle  épinière.  Elle ’ paroît  produite ,  ainsi  
 que  nous  Payons  vu,  par  Punion  des  appendices  
 médullaires  du  cerveau  et  du  cervelet. 
 L a   moelle- vertébrale  paroît  au  dehors  entièrement  
 composée  de  substance  blanche,  mais  dans  
 l ’intérieur  elle  est  un  peu  plus  grise.  Recouverte  
 de  ses membranes ,  elle  a plus  de  consistance  que  
 le  cerveau j  mais  elle  se  liquéfie  presque  aussitôt  
 qu’on lui enlève  cette  enveloppé.  Ce  prolongement  
 médullaire  est ^presque  cylindrique,  un peu  comprimé  
 j  il  semble  formé  de  deux  cordons  séparés  
 entre eux  par  deux  sillons :  l’un,  du  côté  du  corps  
 de  la  vertebre j  et  l’autre,  du  côté  de  son  apophyse  
 épineuse.  En  écartant  un  peu  les  bords  
 des  sillons  on  apperçoit  des  fibres  qui  semblent  
 s’entrecroiser  et  qui  réunissent  les  deux  faisceaux  
 de  la moelle.  L a  grosseur  de  la moelle  vertébrale  
 varie  dans  les  différens  points  du  canal  qu’elle  
 parcourt.  En  general  le  canal  des  vertèbres  est  
 d un plus  grand  diamètre  dans  la partie  inférieure  
 du  col :  c’est  aussi  dans  cet  endroit  que  la moelle  
 épinière  est plus  grosse.  Elle  éprouve  encore  une 
 sorte  de  renflement  vers  les  dernières  vertèbres  
 du  dos.  Dans  la  région  lombaire,  elle  se  rétrécit  
 et  devient  conique,  et  finit  enfin  par  un  filet  qui  
 appartient  à  son  enveloppe ,  et  qui  va  se  fixer  à  
 l’extrémité  du  canal  vertébral.'  Cette  disposition  
 est  à  peu  près  la  même  dans  tous  les  animaux  a  
 sang  rouge. 
 L a   moelle  épinière  donne  naissance  a  autant  
 de  paires  de  nerfs  qu’il  y   a  de  trous  de  conjugaison  
 entre  les  vertèbres.  On  désigne  ces  nerfs  
 sous  le nom  de  la  région  de  la  colonne  vertébrale  
 par  laquelle  ils  sortent. 
 Les  nerfs  cervicaux  sont  au  nombre  de  sept  
 dans  le  plus  grand  nombre  de  mammifères  ,  à  
 l’exception  du  paresseux  à  trois  doigts  et  des  cétacés. 
   TDans  les  oiseaux \  ce  nombre  est  beaucoup  
 plus  grand.  Il  est moindre  le  plus  ordinairement  
 dans  les  reptiles,  et  souvent  il  n’y   en  a  point  du  
 tout  dans  les  poissons. 
 Les  nerfs  des  autres régions  varient aussi  extrêmement  
 :  nous n’en  apportons  point ici d’exemples,  
 parce  que nous  répéterions ce  que nous  avons  déjà  
 indiqué  dans  l’article  I  de  la  IIIe.  leçon. 
 L ’origine  de tous nerfs  vertébraux  est à peu près •  
 semblable.  Ils paroissent produits par deux racines,  
 dont l’une  vient  de la partie  antérieure  du cordon,  
 et l’autre  de  la  postérieure.  Ces deux  racines  sont  
 séparées  entre  elles  par  un  prolongement  membraneux  
 ,  dont  nous  parlerons  par  la  suite,  en