courts et arqués, dont les deux extrémités sont
attachées à la membrane des tuyaux, et dont le
milieu ou la convexité adhère à la membrane
extérieure. Il y a de ces faisceaux tout du long
et tout autour de la trompe ; leur effet est de la
raccourcir en son entier, ou dans telle partie qu’il
plaît à l’animal.
On conçoit que, par ces alongemens et rac-
courcissemens partiels , d’un coté ou de l ’autre ,
il n’est aucune courbure imaginable que l ’eléphant
ne puisse donner à sa trompe. Ce qui est plus
difficile à expliquer, c’est la manière dont il lance
dans la bouche l ’eau qu’il a pompée par aspiration
dans sa trompe. Comme il n’a point de ,fibres
annulaires, il ne peut en comprimer les tuyaux,
et il n’a d’autre moyen que de la pousser par
le souffle; mais comment peut-il souffler dans son
nez en même temps qu’il avale? Peut-etre'enfonce-t-il
le bout de sa trompe par delà son larynx.
Nous n’avons disséqué qu’un foetus d’elephant,
qui nous a cependant permis d’ajouter quelques
faits à la description précédente. Tous les petits
faisceaux longitudinaux se rapportent à quatre
grands muscles qui se confondent presque dans
la trompe même , mais qui sont bien distincts à
leur attache supérieure. Les deux anterieurs tiennent
à toute la largeur de l’os frontal au dessus des
os du nez. Les deux latéraux tiennent aux os
maxillaires sous et en avant de l ’oeil. L a face
postérieure ou inférieure de la trompe est revetue
A r t . VII. Cartilages du nez. 6 6 7
de fibres qui semblent, se continuer avec le muscle
orbiculaire des lèvres, et dont la direction est
oblique de haut en bas et de dedans en dehors,
en sorte que celles d’un côté font un A avec
celles de l’autre.
Tous ces muscles sont animés par une énorme
branche du nerf sous - orbitaire, qui pénètre çle
chaque côté entre le muscle latéral et l ’inférieur,
et qui se ramifie dans toute la trompe.
L a trompe du ta p ir , que nous avons disséquée
nous-mêmes aussi sur un foetus, ressemble,
à quelques égards, à celle de l ’éléphant, quoique
beaucoup plus courte ; elle est composée de même
de deux tuyaux membraneux, garnis de beaucoup
de lacunes muqueuses , et renfermés dans une
masse charnue que la peau enveloppe. Les fibres
longitudinales ne sont divisées qu’en deux faisceaux
qui viennent de dessous l ’oeil ; les fibres transverses,
vont, comme dans l ’éléphant, de la membrane
des tuyaux à celle qui est sous la peau ;
mais le tapir a de plus un muscle tout semblable
au releveur de la lèvre supérieure du cheval ,
venant de même clés environs de l’oeil, et se
réunissant en un tendon commun avec son congénère
au dessus des naseaux. L ’occipito - frontal
donne aussi un tendon qui s’insère à la base de
la trompe et la relève.