U écaille martre ( bombyx caja) quitte ainsi près
de dix fois sa peau. Au reste, nous avons l ’intention
de revenir plus particulièrement sur la
mue à l’article des métamorphoses, dans la leçon
sur la génération. -
Il y a un épiderme très-distinct dans les vers.
On le détache facilement de la peau dans les
lombrics qui ont été soumis pendant quelques
heures à l ’action de l’esprit-de-vin , ou qui ont
macéré quelques jours dans l’eau : c’est une pellicule
assez solide qui peut s’enlever en une seule
pièce. Dans le ver nommé sipunculus saccatus, cet
.épiderme est même entièrement séparé du corps,
qui est libre et flottant dans son intérieur, comme
s’il étoit renfermé dans un sac. Les sangsues et
quelques autres vers ont l’épiderme muqueux
comme celui des mollusques gastéropodes.
Il est assez difficile de déterminer la nature de
l ’épiderme dans les zoophytes, et même de re-
çonnoître dans plusieurs s’il existe. Les étoiles de
m e r, les oursins et les actinies paroissent en être
pourvues. Il y a bien une pellicule dans les méduse
s; mais elle est si mince et si transparente,
qu’il n’est pas probable qu’elle ait plusieurs couches,
Les autres zoophytes , comme les hydres, etc. ,
sont muqueux à leur surface, qui est trop molle
pour qu’on puisse y distinguer aucune membrane.
2°. D u tisSu muqueux.
Il se trouve, comme nous l’avons dit, immédiatement
entre l’épiderme et le corps papillaire.
Ce n’est point une couche membraneuse, mais
plutôt un enduit d’une mucosité, dont la couleur
varie dans les diverses espèces d’animaux et quelquefois
même dans différentes parties de leur
peau. C’est même de la couleur du corps muqueux
que dépend celle de la peau de l ’animal ; car ,
dans tous ceux dont la peau est colorée, on peut
enlever l ’épiderme presque pellueide, et le cuir
ne participe jamais de cette couleur.
Il paroît que l’influence des rayons solaires détermine
jusqu’à un certain point la coloration de
la peau de l’homme ; elle est blanche dans les
pays tempérés ; elle brunit de plus en plus dans les
pays chauds ; enfin, elle devient noire dans les
contrées brûlantes de l’Afrique et de l’Asie. Ne
pourroit-on pas rapporter la cause de ces variétés
à la diversité de la lumière qui colore les corps
vivans, en leur enlevant l ’oxigène , et en développant
le carbone et l’hydrogène qu’ils conte-
noient ? En effet, les hommes qui s’exposent an
hâle se basannerit, au lieu que ceux qui habitent
dans les souterreins s’étiolent comme les plantes
et deviennent extrêmement blancs.
La couleur du tissu muqueux varie beaucoup
dans les mammifères. Il paroît déterminer, ainsi
quq nous le verrons par la suite, celle des ongles
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