674 X V e L eçon. F ® Section. De l'odorat.
Supposons maintenant que le cétacé ait pris
dans sa bouche de l’eau qu’il veut faire jaillir . il
meut sa langue et ses mâchoires comme s’il vouloit
l’avaler; et fermant'son pharynx, il la force de
remonter dans le conduit et dans les narines,
où son mouvement est accéléré par les fibres
annulaires, au point de soulever la valvule et
d’aller distendre les deux poches placées au dessus.
Une fois dans les poches, l’eau peut y rester
jusqu’à ce que l’animal veuille produire un jet. Pour
cet effet, il ferme la valvule afin d’empêcher cette
eau de redescendre dans les narines, et il comprime
avec force les, poches par les expansions
musculaires qui les recouvrent; contrainte alors
de sortir par l’ouverture très-étroite en forme de
croissant, elle s’élève à une hauteur correspondante
à la force de la pression.
On dit que les baleines la portent à plus de
quarante pieds.
A R T I C L E I X.
Des organes de l ’odorat dans les animaux
invertébrés.
On ne trouve de nez proprement dit, ni même
d’organe qui paroisse clairement destiné à 1 exercice
du sens de l’odorat, dans aucun animal sans
vertèbres, et cependant presque tous donnent de?
preuves très marquées qu’ils possèdent ce sens.
Les insectes reconnoissent de loin leur pâture;
les papillons viennent chercher leurs femelles ,
même lorsqu’elles sont renfermées dans des boîtes :
ce qui prouve même évidemment que c’est l’odorat
qui guide les insectes dans beaucoup de circonstances
, c’est qu’ils sont sujets à être trompés
par des ressemblances d’odeur. Ainsi la mouche
à viande vient pondre ses oeufs sur des plantes
à odeur fétide, croyant les placer sur de la chair
corrompue, et les larves qui en éclosent y périssent
faute de trouver la nourriture nécessaire.
Comme l’organe de l’odorat, dans tous les animaux
qui respirent l’air, est placé à l’entrée des
organes de la respiration , la conjecture la plus
probable que l ’on ait proposée sur son siège dans
les insectes est celle de B a s le r , renouvellée depuis
par divers naturalistes qui le placent à l’entrée des
trachées ou vaisseaux aériens. Nous pouvons ajouter
aux raisons alléguées jusqu’ici, que la membrane
interne des trachées paroît assez propre à remplir
cet office, étant molle et humide; et que les insectes
dans lesquels les trachées se renflent et
forment des vésiculés nombreuses ou considérables,
semblent exceller par leur odorat : tels sont tous
les scarabçs, les mouohes, les abeilles, etc.
Les antennes, que d’autres anatomistes ont cru
être le siège de l’odorat des insectes, ne nous
paroissent réunir aucune des conditions requises
pour cela.
Les mollusques qui respirent l ’air pourroient
Y t î