propriété de la peau, en lui donnant certaines
préparations, pour l ’employer aux divers usages
dans lesquels il faut de la force et de la souplesse,
et où il y a un grand frottement à éprouver : c’est
ce qui constitue l’art du corroyeur. On en a rapproché
les fibres, ou on les a écartées pour appliquer
le cuir à d’autres usages, et c’est ce qui a
produit les arts du tanneur, du mégissier , du
parcheminier, du marroquinier, etc.
Dans l’homme, le cuir est épais de deux à trois
millimètres dans certaines parties du corps, comme
dans la région du dos et des lombes ; mais il
n’a guères qu’un demi - millimètre sur les bras
et sur le ventre. Par la macération et la préparation
de l’art du mégissier, on voit que les
fibres qui entrent dans sa composition sont longues,
fines, très-solides, mais réunies d’une manière lâche.
Dans les mammifères en général , le cuir est
aussi plus épais dans la région du dos, et beaucoup
plus mince dans celle du ventre.
Dans les oiseaux, le cuir est beaucoup moins
épais que dans les mammifères : cependant il a
beaucoup de consistance dans quelques familles,
particulièrement dans celles des oiseaux de proie
et des palmipèdes. Il est excessivement mince,
même proportionnellement, dans quelques espèces
de mésanges et de bec-fins.
Les reptiles, dont le corps n’est point, ou n’est
qu’en partie couvert d’écailles, ont une peau très-
serrée et très-dense. Nous en, avons un exemple
dans les tortues, les salamandres, les grenouilles
et les crapauds. Dans ces deux derniers genres
en particulier, le cuir est très - remarquable, en
ce qu’il n’adhère pas au corps dans tous ses points,
comme dans les autres animaux chez lesquels il
est intimement uni avec le tissu cellulaire; il n’adhère
là qu’au pourtour de la bouche dans la ligne
médiane du corps sur les aisselles et sur les aines.
Dans toutes les autres parties, le corps est libre dans
son cuir, où il est contenu comme dans un sac.
Les lézards et les serpens sont dans le même
cas que les poissons.
On retrouve dans cette classe d’animaux un
derme, ou cuir fort tenace au dessous des écailles;
mais il est intimement adhérent aux muscles, et
même d’une manière beaucoup plus serrée que
dans les autres classes ; il est très - épais dans
l’esturgeon, quelques squa les, les ra ie s , Y anguille
, etc. ; il est mince, au contraire, dans les
poissons qui ont les écailles larges, comme les
cyprins, les spares.
Parmi les animaux non vertébrés, nous n’avons
reconnu de véritable cuir que dans les seiches
et autres céphalopodes. Il est appliqué immédiatement
sur les muscles à l ’aide d’un tissu cellulaire
très-dense : il est lui-même très - coriace et
difficile à déchirer : ses fibrilles sont très-tenues.
Dans tous les autres ordres, on ne retrouve
aucune partie qu’on puisse comparer au cuir : il