
 
		4  V IIIe  L eçon.  Ostêologie  de  In  tête.  
 aussi  un  indice  du  plus  ou  moins  de  perfection  
 des  facultés  intérieures  comparées  avec  les  exté-  
 Heures.  Mais  il  y  a  une  considération  de  plus  
 qui  ajoute  à  son  importance  comme  indice  ;  e'est  
 que les deux sens en  question sont ceux  qui  agissent  
 sur  les  animaux  avec  le  plus  de  force  5  ceux  qui  
 les  maîtrisent  le  plus  puissamment,  à  cause  de  
 l ’énergie  que  deux  des  besoins'  Tes  plus  pressa ns,  
 la faim et l’amour, »fâommuniqlient à leurs  impressions.' 
 Les acLions auxquelles ces besoins déterminent  
 sont  aussi  celles  dans  lesquelles  il  entre  le  plus  
 d’aveugle fureur, le plus de brutalité., s’il est permis  
 de  s’exprimer  ainsi,  lorsqu’il  ne  s’agit  pas  de  
 l ’homme.  j 
 Il n’est pas étonnant,  d’après cela,  que  la  forme  
 de  la  tête  et  les  proportions  des  deux  parties qui  
 la  composent  soient  des  indices  des  facultés  des  
 animaux,  de  leur  instinct,  de  leur  docilité,  en  
 un  mot  de  tout  leur  être  sensible ;  et  c’est  là  ce  
 qui  rend  l ’étude  de  ces  proportions  si  importante  
 pour  le  naturaliste. 
 Nous  verrons  bientôt  que  l’homme  est  celui  de  
 tous  les  animaux  qui  a  le  crâne  le  plus  grand  et  
 la face la plus petite 5  et que les animaux s’éloignent  
 d’autant plus  de  ces  proportions,  qu’ils deviennent  
 plus  stupides  ou  plus  féroces. 
 Parmi les  différens moyens que l ’on  a  employés  
 pour  exprimer  commodément  les  proportions  de  
 ces  parties ,  un  des  plus  simples  ,  mais  qui  n est  
 pas  toujours  suffisant,  c’est  la  ligue  jcicictle  de 
 Camper,  et  l’angle  qu’elle  fait  avec  la  base  du  
 crâne.  L a   ligne  faciale  est  censée  passer  par  le  
 bord  des  dents  incisives supérieures  et par  le point  
 le  plus  saillant  du  front.  L a   ligne  de  la  base  du  
 crâne est celle qui coupe longitudinalement en deux  
 un  plan passant  par  les  trous  auditifs  externes  et  
 Ipar  le  bord  inférieur  de  l’ouverture  antérieure  
 des  narines.  Il  est  clair  que  plus  le  crâne  augr  
 mente  en  volume,  plus  le  front  doit  saillir  en  
 avant 5  plus  la  ligne  faciale  doit  faire  un  grand  
 angle avec celle de  la base du  crâne. Au contraire,,  
 à  mesure  que  le  crâné  diminue ,  cette  ligne  doit  
 s’incliner  davantage  en  arrière.  Nous  allons  voir  
 par le  tableau  des différentes ouvertures  de  l ’angle  
 facial,  que  l ’homme  est  celui  qui  l ’a  le  plus  ouvert  
 ,  et  qu’il  devient  toujours  plus  aigu  dans  les-  
 mammifères  qui  s’éloignent  de  l’homme,  dam  iea  
 oiseaux,  les  reptiles  et  les  poissons.  Le  vulgaire  
 même  est  habitué  à  attribuer  de  la  stupidité  aux  
 animaux  qui  ont  le  museau  très - alongé ,  comme  
 les  grues  et  Tes  bécasses  ,  qui  ont  même  fait  
 proverbe  :  et  lorsque  quelque  circonstance  vient  
 à  relever  la  ligne  faciale  ,  sans-  augmenter  la  
 I capacité  du  crâne  comme  cela  a  lieu  ,  par  
 [ exemple ,  dam  l ’éléphant  et  dans  lar  chouette ,  à  
 [cause  de  la  grande  épaisseur  tin  diploé  de  leurs  
 ios  du  front  ;  nous  trouvons  à  ces  sortes  d'animaux  
 un  air  particulier  & intelligence  ,  et  nous  
 'sommes  portés  à Jeur  attribuer  des  qualités  qu’ils  
 n/ont  pas.  réellement.. On sait  que  la  chouette  étoit 
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